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L'émir du Qatar et Mohammed ben Salmane
Une dynamique diplomatique intense s'organise entre Riyad, Doha, Téhéran et Washington pour éviter une escalade régionale. Le Liban bénéficie d'une accalmie fragile, liée aux négociations sur la démilitarisation du Sud. L'avenir dépendra du positionnement du Hezbollah et d'un compromis sur la zone économique méridionale.
L'activation de la diplomatie progresse comme principal levier pour contenir toute tentative israélienne d'escalade, alors que la région connaît un mouvement politique inédit, notamment sur l'axe Golfe-Iran.
L'Arabie saoudite et le Qatar multiplient les initiatives pour freiner les tensions et relancer le dialogue entre Washington et Téhéran, dans la logique de la nouvelle stratégie américaine que l'administration Trump veut présenter comme génératrice de stabilité.
Doha et Riyad ont du pain sur la planche
Les deux pays cherchent à empêcher une guerre qu'Israël pourrait déclencher contre l'Iran ou le Liban, tout en œuvrant à préserver l'équilibre syrien et à protéger le pouvoir d'Ahmed al-Chareh. Les visites croisées de hauts responsables saoudiens et qataris, suivies de la rencontre entre l'émir du Qatar et Mohammad ben Salmane, ont renforcé la coordination.
Celle-ci a également favorisé une reprise des échanges irano-saoudiens, soutenus par Pékin. Téhéran a d'ailleurs transmis au prince héritier un message exprimant sa volonté de privilégier la diplomatie.
La question palestinienne reste au cœur des préoccupations de Riyad et Doha, qui tentent de contraindre Netanyahou de mettre fin à la guerre à Gaza et d'avancer vers une solution à deux États. Trump, opposé à l'annexion de la Cisjordanie, intensifie ses pressions sur Israël.
Au Liban, une accalmie relative s'installe grâce à ces efforts. Les discussions portent sur la démilitarisation du Sud, le monopole des armes par l'État et un retrait progressif des forces israéliennes. Un quatuor se réunira en France pour évaluer le plan de l'armée libanaise, en vue d'une possible visite à Washington.
Le point de tension demeure le désarmement du Hezbollah au nord du Litani, sujet étroitement lié aux discussions irano-américaines. La zone économique du Sud fait également débat : Israël la veut vide, tandis que Beyrouth exige le retour des habitants. Une médiation arabe pourrait s'imposer.