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Soldats israéliens dans un tunnel du Hamas. [Photo d'illustration]
Selon la presse israélienne, deux occasions d'éliminer Sinouar et Deif ont été manquées par les services israéliens pour maintenir un «calme contrôlé» à Gaza, et ce, avant les attaques du 7 octobre 2023. Les accusations de négligence politique aggravent la crise interne israélienne. Le gouvernement misait à tort sur une dissuasion durable du Hamas.
Selon Yedioth Ahronoth, Israël a volontairement laissé filer deux opportunités d'éliminer Yahya Sinouar et Mohammed Deif avant le 7 octobre 2023, dans le cadre d'une stratégie visant à maintenir un « calme contrôlé » à Gaza.
Ces révélations proviennent d'une enquête interne dirigée par le général Sami Turgeman sur les défaillances sécuritaires ayant conduit à l'attaque du Hamas. Officiers du Commandement Sud et Shin Bet avaient pourtant exhorté à plusieurs reprises le gouvernement à valider le plan Toledano, qui prévoyait la liquidation ciblée des deux dirigeants, appuyée par des frappes et une manœuvre terrestre.
Israël misait sur l'affaiblissement du Hamas
Le gouvernement de Benjamin Netanyahou aurait refusé, estimant nécessaire de garder un Hamas affaibli mais dominant l'enclave pour éviter d'assumer sa gouvernance et maintenir la division avec la Cisjordanie.
Une seconde occasion apparaît en mai 2023, lors de l'opération Bouclier et Flèche, mais le chef d'état-major Herzi Halevi pose des conditions trop strictes, retardant l'opération. Ces révélations alimentent un climat de colère en Israël, où l'armée et le Shin Bet reconnaissent des échecs majeurs, tandis que des responsables accusent Netanyahou d'avoir ignoré les alertes, absorbé par la réforme judiciaire et les manifestations de masse.
Aucune enquête indépendante n'a encore été lancée, le Premier ministre étant accusé de la bloquer. L'exécutif, focalisé alors sur un risque de confrontation avec le Hezbollah, croyait le Hamas dissuadé, convaincu d'un « équilibre de la terreur ». Un postulat qui s'est effondré le 7 octobre.