
par Evguenia Mylnikova
Le président de la transition du Mali, Assimi Goïta, a rencontré une délégation de haut niveau arrivée à Bamako pour lancer la Banque unique d'investissement et de développement de la Confédération des États du Sahel (AES). Au cours de la rencontre, la délégation a approuvé les statuts de la Banque confédérale pour l'investissement et le développement (BCID-AES), rapporte la présidence malienne.
«Ce matin, nous avons travaillé à valider les statuts de la banque (...) ce qui marque la création de la Banque confédérale pour l'investissement et le développement», a déclaré le ministre burkinabè de l'Économie et des Finances, Aboubakar Nacanabo.
La délégation était conduite par le ministre malien de l'Économie et des Finances, Alousseni Sanou. Elle comprenait également le ministre burkinabè des Finances et le Premier ministre du Niger, Ali Lamine Zeine.
«La BCID-AES se veut un levier essentiel de financement au service des projets structurants, de l'intégration sahélienne et de la souveraineté économique des trois États», souligne le communiqué de la présidence.
Une attention particulière est accordée aux projets liés à la sécurité énergétique, à l'agriculture, aux relations interrégionales et aux initiatives renforçant la souveraineté économique des trois États. La banque soutiendra également les projets privés proposés par les États membres de l'AES.
«Grâce à cette banque, nous allons pouvoir réaliser des projets structurants (...) au profit de nos populations. Les orientations étaient claires : des projets impactants, qui nous permettent de rester sur la ligne de la souveraineté tracée par nos trois chefs d'État», a ajouté Nacanabo.
Le capital social de la BCID-AES a déjà été validé par le Conseil des Gouverneurs (...) Une partie de ce capital est déjà libérée par les États fondateurs. Par la suite, le capital sera alimenté par les contributions des États membres. La prochaine étape de l'AES devrait être la nomination des dirigeants de la Banque.
«Une fois les organes en place, la BCID-AES pourra lever des financements additionnels pour amplifier sa capacité d'investissement», indique le communiqué.
La Banque unique de l'AES servira de bras financier à l'intégration des pays du Sahel et soutiendra les projets visant à renforcer la souveraineté des trois États, tant sur le plan économique qu'infrastructurel.
En octobre, Goïta avait discuté de la création de la Banque confédérale pour l'investissement et le développement avec le dirigeant nigérien Abdourahamane Tiani lors de sa visite à Bamako.
L'Alliance des États du Sahel a été créée en 2023 pour assurer une défense collective. Le 28 janvier 2024, le «trio sahélien» a annoncé son retrait de la CEDEAO, dénonçant l'incapacité de l'organisation à soutenir la lutte de ces États contre le terrorisme et à garantir la sécurité de leurs territoires.
Le 6 juillet 2024, les dirigeants du «trio sahélien» ont annoncé la création de la Confédération de l'AES. Ils ont décidé de mettre en place une banque d'investissement et un fonds de stabilisation. L'Alliance adoptera des positions diplomatiques communes et facilitera la libre circulation des personnes et des biens. Depuis le 29 janvier 2025, la Confédération Alliance des États du Sahel (AES) a introduit de nouveaux passeports pour remplacer ceux de la CEDEAO au Burkina Faso, au Mali et au Niger
En août 2025, des parlementaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont annoncé la création d'un Parlement unique de la Confédération, dont l'installation est prévue pour décembre 2025.
source : African Initiative