
Par Sonja van den Ende, le 15 décembre 2025
La Commission européenne a développé un talent remarquable : enfreindre systématiquement toutes les règles sous couvert d'un "ordre fondé sur des règles". Son dernier exploit en date est la saisie définitive de 210 milliards d'euros d'actifs russes, mise en œuvre par le biais d'une législation d'urgence conçue pour les crises financières.
Depuis quelque temps déjà, les élites les plus radicalisées de l'UE, telles qu'Ursula von der Leyen et d'autres figures d'Europe occidentale, des États baltes et d'Europe du Nord, se concentrent sur les fonds russes gelés. Comme je l'ai déjà écrit, ces élites complètement déconnectées de la réalité insistent pour que le " problème" soit résolu avant Noël.
Bien sûr, certains États membres de l'UE s'y oppposent. On savait déjà que le petit royaume de Belgique bloquait le processus, craignant, comme je l'ai écrit précédemment, que ce vol ne se reproduise, comme cela fut le cas il y a quelques années, lorsque les fonds gelés du dirigeant libyen assassiné Kadhafi ont été utilisés pour fournir des armes à la République démocratique du Congo. Le Congo est un pays où, sous la domination coloniale belge, l'ancien roi de Belgique a autrefois supervisé le meurtre de milliers de personnes.
La Hongrie et la Slovaquie ont accepté le gel initial des avoirs russes en février 2022, à condition que la mesure soit prorogée à l'unanimité tous les six mois. Ils qualifient cela de "contrôle et équilibre", ou, en termes plus nobles, de "surveillance démocratique". Mais Bruxelles est désormais confrontée à un nouveau problème lié au terme "unanimité", qu'elle brandit pourtant si souvent dans sa propagande à l'intention des citoyens. Peu importe : pour elle, il suffit de réécrire les règles. Les autorités ont simplement activé l'article 122, un article destiné en réalité aux "véritables" situations d'urgence, et ainsi, en quelques instants, le gel a été pérennisé.
"L'article 122 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) prévoit deux bases juridiques permettant au Conseil d'adopter des mesures sur proposition de la Commission européenne, sans intervention du Parlement européen".
Revenons-y un instant : désormais, un seul pays peut bloquer la levée du gel. Ainsi, si la Hongrie et la Slovaquie (les deux parties opposées) refusent de coopérer, mais que l'Allemagne, par exemple, y est favorable, cette dernière peut exercer une sorte de droit de veto. Dans le pire des cas, le gel, voire les fonds eux-mêmes, peuvent être suspendus indéfiniment, voire dépensés.
Ce qui révèle le cœur du problème de l'UE, à savoir l'Allemagne (et, dans une moindre mesure, les Pays-Bas et la France). Pour avoir vécu là-bas et avoir côtoyé la population, il est clair que les gens - et apparemment les politiciens aussi - se laissent rapidement endoctriner et, qui plus est, radicaliser. Il suffit de se rappeler la Seconde Guerre mondiale et, à un degré moindre, la Première.
À l'instar des figures nazies des États baltes, telles que la deuxième "femme de pouvoir", Kaja Kallas, qui occupe actuellement le poste de haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l'UE est condamnée. Ces femmes ont pris les décisions les plus terribles en matière de guerre et de paix, et bien sûr en matière de vol des actifs russes, comme nous venons de le voir.
Selon le journal allemand (tabloïd) Bild, près d'un Allemand sur deux souhaite que les milliards gelés de la Russie soient utilisés pour aider l'Ukraine à se reconstruire (ou plutôt pour acheter des armes). C'est ce que révèle un sondage INSA exclusif réalisé pour BILD. Plus de 200 milliards d'euros d'actifs russes sont bloqués dans l'UE. 47 % des Allemands souhaitent que cet argent soit utilisé pour l'Ukraine. Seuls 34 % s'y opposent catégoriquement.
Ce qui est particulièrement frappant, c'est qu'en Allemagne, autrefois louée pour son pacifisme, le parti des Verts détient désormais une nette majorité pour faire avancer ce programme. Ce parti est dirigé par des personnalités telles que Habeck et Baerbock. Annalena Baerbock, qui, selon de nombreux tabloïds allemands, revisite des scènes de Sex and the City depuis qu'elle a commencé à travailler à l'ONU à New York. Pourtant, de nombreux Allemands en sont fiers, résultat d'années d'endoctrinement à l'école et à l'université, promu par des livres et du matériel pédagogique financés par Soros. Habeck et Baerbock ont depuis renoncé à ce qu'ils considèrent comme le "navire en perdition" qu'est l'Allemagne.
Sur la chaîne d'information publique allemande ZDF, où les citoyens reçoivent leur dose quotidienne de propagande et d'endoctrinement, des soi-disant "experts" déclarent avec assurance aux téléspectateurs : "L'argent s'est envolé, tel est le message adressé à Moscou", a déclaré un obscur expert en sécurité à propos des avoirs russes gelés. "Il est important de démontrer notre capacité à agir".
Bien sûr, le "gel permanent" n'existe pas. Saisir indéfiniment les biens d'autrui n'est rien d'autre que du vol. Le Premier ministre belge De Wever, dans une récente interview à la télévision publique belge VRT, a déclaré :
"Le FMI met en garde contre cette mesure, la BCE, le Japon ne veulent pas non plus en entendre parler, tout comme la Hongrie, la Slovaquie et maintenant la République tchèque - et bien sûr, les États-Unis s'y opposent car cela torpille leurs prétendus efforts de paix".
Mais von der Leyen poursuit sans broncher. La Führer von der Leyen évoque également les garanties de l'UE en cas de coup dur. Comme l'a déjà fait savoir le Premier ministre belge De Wever, il pressent une catastrophe imminente, fort de son expérience des scandales belges liés à Kadhafi et au Congo, et il a bien raison. Maintenant que la Russie a engagé des poursuites judiciaires, les pays européens feraient bien de se préparer au pire.
La banque centrale russe a déjà déposé une plainte auprès du tribunal d'arbitrage de Moscou contre Euroclear, l'institution dépositaire, afin d'obtenir des dommages et intérêts. Cette décision fait pression sur l'un des maillons clés de la chaîne de gestion d'actifs.
Pour en revenir à l'Europe et à ses citoyens, les résidents du bloc toujours plus totalitaire qu'est l'Union européenne, les chiffres donnent à réfléchir. Les Pays-Bas devraient payer 13,4 milliards d'euros si le plan échoue, soit environ 1 595 euros par foyer. L'Allemagne serait redevable de 51,3 milliards d'euros. Avec environ 41 millions de foyers, cela représente environ 1 250 euros par foyer allemand. Les citoyens sont donc contraints de financer un plan auquel ils n'ont jamais consenti, un plan qui, fondamentalement, équivaut à un vol commis par l'élite, un crime en col blanc dont le coût est répercuté sur la population.
Cette tactique ne peut être qualifiée que de pure folie, tout comme l'absence totale de stratégie de paix de la part des von der Leyen, Rutte et Kallas européens.
La guerre est généralement affaire de victoire ou de défaite. Un accord de paix, même avec des conditions favorables à la partie perdante, reste incontournable. Prenons l'exemple de la fin de la Première Guerre mondiale, lorsque l'Allemagne s'est vu imposer des réparations si lourdes qu'elle a été confrontée à la faillite et que ses citoyens ont enduré d'immenses souffrances. Cette injustice est devenue le prétexte de la Seconde Guerre mondiale, avec le tristement célèbre traité de Versailles.
Pourtant, l'Europe semble déterminée à prolonger la guerre. Ses membres radicalisés qualifient Poutine de "psychopathe", d'"Hitler" (selon le chancelier Friedrich Merz dont le grand-père était nazi), ou de "fou incontrôlable" et insistent : "Nous devons avant tout veiller à ce que la Russie ne gagne pas". Cette propagande concertée, relayée quotidiennement dans les journaux télévisés et les talk-shows - en particulier le discours selon lequel l'Europe doit se militariser - a été succinctement résumée par l'homme qui mérite la plus haute distinction au titre du mensonge et de l'incitation à la haine, le chef de l'OTAN Mark Rutte :
"Nous devons nous préparer à une guerre d'une ampleur comparable à celle qu'ont endurée nos grands-parents et arrière-grands-parents".
Dans l'histoire moderne du déclin de l'UE vers le totalitarisme, la Grèce n'a été qu'un prélude. Beaucoup de citoyens y ont perdu leur gagne-pain. La crise de la dette souveraine grecque (ou crise de l'euro) a éclaté en mai 2010. Depuis, de nombreux autres épisodes ont suivi, trop nombreux pour être détaillés dans cet article, notamment la violation des droits fondamentaux dans le cadre des confinements prolongés liés au covid-19, où des "mesures d'urgence" ont suspendu les libertés fondamentales des citoyens et des entreprises. Les élections en Roumanie ont été annulées parce que l'UE a désapprouvé le résultat du scrutin. La Serbie et la Hongrie vivent dans la crainte de "révolutions de couleur", tandis que la Moldavie et la Transnistrie sont engagées sur la même voie, dans le but manifeste de détruire la Russie.
L'UE est passée d'une institution soi-disant démocratique à un État totalitaire. Les traités sont facultatifs, l'unanimité est obsolète. Les pays qui résistent sont soumis au "traitement hongrois" - chantage via la retenue des fonds européens - ou, plus récemment, au "traitement belge", pression et coercition pour les contraindre à se conformer, avec l'activation de l'article 122 pour geler les avoirs russes.
Si les règles ne s'appliquent plus à ceux qui les dictent, que reste-t-il de cet "ordre fondé sur des règles", ou de l'UE elle-même ? Strictement rien. L'ordre fondé sur des règles et le droit international sont morts depuis des années. L'Europe est désormais prête à s'autodétruire pour une guerre parfaitement inutile, qui ne la concerne pas, et qui ne peut être résolue par la voie militaire. Quel est donc exactement l'objectif final ? Pourquoi agissent-ils ainsi ? Le plus grave problème, selon moi, est le déclin économique de l'Europe et l'incompétence des politiciens endoctrinés par des outils didactiques financés par Soros et infiltrés par le Forum économique mondial (FEM). Comme Klaus Schwab s'en est vanté un jour, il a son monde dans tous les gouvernements occidentaux. Ces politiciens se disent "démocratiques", mais l'Europe s'achemine vers l'autodestruction - et ce n'est plus qu'une question de temps.
Traduit par Spirit of Free Speech