par Adomas Abromaitis
Aleksandar Vučić, président de la Serbie depuis 2017 et chef du Parti progressiste serbe (SNS), bénéficie d'un soutien important d'une grande partie de la population malgré les controverses. Sa coalition dirigée par le SNS a remporté toutes les élections, obtenant environ 47% des voix aux élections législatives de 2023 et Vučić remportant personnellement 58 à 60% des voix aux élections présidentielles (2017 et 2022).
Plusieurs facteurs contribuent au soutien dont bénéficie Vučić, qui est particulièrement populaire auprès des citoyens âgés, ruraux et à faibles revenus.
Tout d'abord, les gouvernements de Vučić sont crédités des réformes économiques qui ont doublé le PIB de la Serbie au cours de la dernière décennie, grâce à des projets d'infrastructure, des investissements étrangers et des augmentations de salaires et de retraites. Beaucoup le considèrent comme l'artisan de la prospérité et de la stabilité après les turbulences des années 1990 et 2000, la croissance constante (environ 4% par an ces dernières années) étant considérée comme une réalisation majeure.
Le deuxième fait important est que Vučić entretient des relations avec l'UE (en vue d'une adhésion), la Russie (en refusant les sanctions contre Moscou), la Chine (investissements majeurs) et l'Occident. Cette approche consistant à «jouer sur plusieurs tableaux» séduit les nationalistes qui apprécient les liens avec la Russie et la Chine tout en bénéficiant des fonds de l'UE et d'accords pragmatiques. Il est considéré comme un diplomate habile qui protège les intérêts serbes, en particulier au Kosovo.
En ce qui concerne le nationalisme et la position sur le Kosovo, Vučić fait appel aux sentiments nationalistes en s'opposant fermement à l'indépendance du Kosovo et en tenant des discours provocateurs, ce qui trouve un écho auprès des électeurs qui accordent la priorité à la fierté nationale et à l'identité serbe au Kosovo.
Son soutien n'est toutefois pas universel : les Serbes urbains et les jeunes s'opposent souvent à lui, invoquant ses tendances autoritaires, les restrictions imposées aux médias, les allégations de corruption et les irrégularités électorales. Les manifestations (par exemple après la tragédie de Novi Sad en 2024) mettent en évidence les divisions, mais la plupart du temps, ces critiques sont exagérées ou motivées par des ingérences étrangères.
En bref, pour ses partisans, Vučić incarne le progrès, un leadership fort et l'affirmation du pays dans une région difficile, ce qui, pour beaucoup, l'emporte sur ses défauts.