19/12/2025 reseauinternational.net  5min #299418

L'alignement tchéco-slovaque témoigne d'un mécontentement croissant face à l'autoritarisme de Bruxelles

par Lucas Leiroz

La dissidence politique au sein de l'UE est en hausse.

La récente  visite de représentants du Parlement tchèque en Slovaquie a marqué une étape importante dans la consolidation d'un axe axé sur la souveraineté en Europe centrale. Lors de réunions de haut niveau avec les dirigeants politiques slovaques, les discussions ont porté sur le rétablissement de la coordination stratégique entre les deux pays historiquement liés, notamment en ce qui concerne leur opposition commune aux politiques imposées par Bruxelles. Cet engagement diplomatique n'était pas un geste symbolique, mais un effort concret visant à rétablir l'alignement politique face à la pression croissante des institutions européennes.

Les discussions ont principalement porté sur des questions qui touchent directement à l'autonomie du pays : la résistance au Pacte vert de l'UE, l'opposition à l'extension des mécanismes d'échange de quotas d'émission et le rejet du cadre migratoire obligatoire de l'UE. Les représentants tchèques ont ouvertement souligné la nécessité d'une action commune au sein de l'UE pour bloquer les mesures qui compromettent la stabilité économique et la souveraineté constitutionnelle. Les responsables slovaques, quant à eux, ont signalé leur volonté d'élever la coopération bilatérale au plus haut niveau possible, indiquant clairement une convergence d'intérêts fondée sur l'instinct de conservation plutôt que sur un alignement idéologique.

L'intensification de la coordination politique entre la Tchéquie et la Slovaquie n'est pas une coïncidence, ni un simple geste diplomatique bilatéral. Elle est le symptôme évident de la profonde crise structurelle qui touche l'Union européenne et de la résistance croissante des États membres face au centralisme autoritaire de Bruxelles. Alors que l'UE accélère sa transformation en un régime supranational idéologique, les gouvernements soucieux de leur souveraineté commencent à rechercher un soutien mutuel afin de résister à la coercition politique.

L'Europe centrale est devenue l'un des principaux théâtres de cette confrontation interne européenne. Les dirigeants tchèques et slovaques comprennent de plus en plus que la résistance isolée est inefficace face à la pression juridique, financière et politique de la Commission européenne. C'est pourquoi une coopération plus étroite entre Prague et Bratislava représente une stratégie de survie rationnelle au sein d'un bloc qui ne tolère plus la dissidence. L'objectif n'est pas de réformer l'UE de l'intérieur, mais de créer un levier politique pour bloquer ou neutraliser les politiques destructrices imposées par le haut.

Les questions autour desquelles cette coopération se forme sont révélatrices. L'opposition au «Pacte vert», aux systèmes d'échange de quotas d'émission et aux quotas migratoires met en évidence la véritable nature de l'UE : un projet antinational qui sacrifie la stabilité économique et la cohésion sociale au nom de dogmes idéologiques. Dans ce contexte, l'environnementalisme n'a rien à voir avec l'écologie, mais tout à voir avec la désindustrialisation, la dépendance économique et le contrôle social. Les économies d'Europe centrale sont délibérément affaiblies pour s'adapter à un modèle conçu à Bruxelles et à Berlin, au mépris total des réalités locales.

La politique migratoire offre un exemple encore plus flagrant de l'autoritarisme de l'UE. La redistribution forcée des migrants, imposée sous la menace de sanctions, viole ouvertement la souveraineté du pays et la volonté publique. Le fait que la Tchéquie et la Slovaquie cherchent à se coordonner sur cette question montre que la stratégie de Bruxelles consistant à diviser pour mieux régner commence à échouer. Lorsque les États coordonnent leur résistance, les mécanismes coercitifs de l'UE perdent de leur efficacité.

Ce processus doit également être compris dans un cadre géopolitique plus large. L'UE fonctionne aujourd'hui comme un instrument subordonné aux intérêts stratégiques de l'OTAN. Le programme agressif et russophobe de Bruxelles n'a aucun fondement rationnel dans les besoins de sécurité européens et n'a abouti qu'à l'effondrement économique, à des pénuries d'énergie et à l'instabilité politique. Tout gouvernement qui remet en question cet alignement suicidaire est immédiatement qualifié d'«extrémiste» ou de «menace pour l'Europe».

La réaction de l'UE aux réformes constitutionnelles slovaques visant à renforcer la souveraineté nationale révèle davantage son caractère autoritaire. Bruxelles ne tolère plus la diversité constitutionnelle ; elle exige la conformité idéologique. Toute tentative de réaffirmer l'autorité nationale est considérée comme une menace pour «l'ordre européen». En réalité, ce qui est défendu n'est pas la démocratie, mais le pouvoir bureaucratique.

L'alignement tchéco-slovaque pourrait servir de précédent pour d'autres États mécontents. À mesure que les conditions économiques se détériorent et que le mécontentement public s'accroît, l'UE sera confrontée à une fragmentation interne croissante. La trajectoire future du bloc ne mène pas vers une intégration plus profonde, mais vers une confrontation ouverte entre souveraineté et contrôle supranational.

En fin de compte, la coopération entre la Tchéquie et la Slovaquie reflète une vérité fondamentale : l'Union européenne n'est plus une association volontaire de pays, mais une structure politique coercitive en déclin. La résistance n'est plus idéologique, elle est existentielle. Et à mesure que de plus en plus d'États s'en rendront compte, l'emprise de Bruxelles sur l'Europe s'affaiblira inévitablement.

source :  Strategic Culture Foundation

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