19/12/2025 ssofidelis.substack.com  8min #299445

Soldats isolés et doubles nationalités, ou la mondialisation du génocide

Par  Nate Bear, le 18 décembre 2025

Les politiciens et commentateurs occidentaux n'ont pas hésité à instrumentaliser l'attaque de Bondi Beach pour déshumaniser les Palestiniens, discréditer les manifestants anti-génocide et galvaniser le soutien au génocide.

Ils ont notamment pointé du doigt l'expression "mondialiser l'Intifada", la présentant comme une incitation au terrorisme. Une expression qui circule depuis des années pour manifester une solidarité avec les Palestiniens et protester contre l'oppression de leur État d'apartheid.

Mais aujourd'hui, à court d'arguments pour salir l'opposition à Israël, les médias et la classe politique occidentaux affirment que cette expression aurait inspiré l'attaque de Bondi Beach. Du New York Times au Times of Israel, en passant par le Times of London, le maire de New York, Eric Adams, et ministre britannique de la Santé, Wes Streeting, les auteurs de l'attaque de Bondi Beach auraient, selon eux, agi selon l'injonction "mondialiser l'Intifada". Caitlin Johnstone a dressé  une liste exhaustive de toutes les occurrences de cette expression mises en cause pour l'attaque au cours des cinq derniers jours.

"Globaliser l'Intifada" serait apparemment un code pour "tuer les Juifs où qu'ils se trouvent". (Intifada signifie en réalité simplement "soulèvement", mais ne nous laissons pas égarer par les faits.)

Au Royaume-Uni,  la police menace d'arrêter toute personne utilisant cette expression, et a d'ailleurs déjà  procédé à des arrestations sur ce motif. Après avoir classé le groupe militant Palestine Action comme organisation terroriste au début de l'année et avoir arrêté toute personne prononçant les mots "Palestine" et "Action" dans la même phrase, les autorités britanniques ont criminalisé l'utilisation d'autres expressions afin de protéger la sensibilité sioniste.

Or, il s'agit là de pure spéculation.

C'est au contraire la violence sioniste qui s'est mondialisée.

Les seuls à bénéficier d'une protection juridique pour voyager aux quatre coins du monde, prendre les armes et tuer des civils sont les Juifs sionistes.

En matière d'incitation à la violence, l'expression plus pertinente devrait être "Israël a le droit de se défendre".

Car c'est bien cette expression qui a coûté la vie à tant d'innocents, et certainement plus que ne le fera jamais "Mondialiser l'Intifada".

La phrase qui mondialise la terreur

En effet, des dizaines de milliers de Juifs de  plus de 70 pays dans le monde se sont enrôlés dans l'armée israélienne pour tuer la population palestinienne.

Des citoyens de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, la France, le Brésil, la Russie, l'Afrique du Sud, la Serbie, l'Ukraine, la Suisse, la Suède, la Colombie, l'Argentine ou encore l'Inde.

Ce ne sont là que quelques-uns des pays pourvoyeurs de Juifs et de doubles nationaux juifs désireux de tuer pour Israël et de participer au génocide de Gaza.

Les sionistes ont mondialisé le génocide

Les Juifs du monde entier  peuvent s'enrôler dans l'armée israélienne, prendre les armes et participer au massacre

Grâce aux programmes Garin Tzabar et  Mahal, les Juifs qui souhaitent se battre pour Israël n'ont même pas besoin de posséder la double nationalité. Il leur suffit d'être juifs et d'avoir envie de tuer. Spécialement conçus pour les résidents étrangers sans attaches familiales en Israël, ces programmes recrutent des milliers de Juifs du monde entier dans le but explicite de les faire servir dans l'armée israélienne. Ces Juifs sont ensuite glorifiés par Israël sous le nom de "soldats isolés"  ! Ces "soldats isolés" disposent de comptes dédiés  sur les réseaux sociaux, de  sites web et font l'objet d' articles réguliers dans les médias occidentaux et juifs. Les synagogues occidentales, comme  à New York, appellent leurs fidèles à les soutenir.

Viennent ensuite les doubles nationaux, citoyens à la fois d'Israël et d'autres pays occidentaux, appelés en tant que réservistes dans l'armée israélienne. Des milliers de personnes détenant la double nationalité et ne vivant pas en Israël ont afflué vers Gaza au cours des deux dernières années pour prendre part au génocide. Les chiffres sont imprécis, car seuls quelques pays les recensent. Mais ce que nous savons est stupéfiant. On estime actuellement à  plus de 23 000 le nombre d'Américains servant dans l'armée israélienne, aux côtés de plus de  4 000 citoyens français et environ un millier d'Australiens. Une requête parlementaire a révélé qu'environ  80 soldats britanniques servent actuellement dans l'armée israélienne, dont le fils d'un homme politique et d'un lord dont j'ai retrouvé la trace  plus tôt cette année.  Des dizaines de Canadiens ont également été identifiés parmi les soldats de l'armée israélienne.

Malgré les lois en vigueur dans la plupart des pays interdisant à leurs ressortissants de servir dans une armée étrangère, des règles spéciales et des exemptions pour les Juifs garantissent qu'aucun soldat à double nationalité ou soldat isolé ne pourra être poursuivi. Et ce, malgré les recommandations de 40 experts indépendants, dont un groupe d'experts de l'ONU, qui pressent les pays concernés  d'agir pour empêcher leurs ressortissants de servir dans l'armée israélienne responsable de la mort de  citoyens américains et  britanniques.

Ces criminels peuvent ensuite rentrer chez eux et se déplacer librement dans nos zones urbaines, tandis que ceux qui s'opposent pacifiquement à ces agissements sont systématiquement arrêtés. L'absurdité et la dépravation d'une telle aberration ont de quoi choquer.

Si les deux dernières années ne vous ont pas ouvert les yeux, ou ne vous les ont pas suffisamment ouverts sur la dépravation morale de l'impérialisme, les hypocrisies et les deux poids deux mesures du libéralisme occidental, plus rien ne le pourra.

L'attaque de Bondi Beach a par ailleurs déclenché une vague d'hystérie irrationnelle sur l'ampleur du danger qui menacerait les Juifs. Les données empiriques montrent que le risque de mourir dans une attaque antisémite est statistiquement négligeable pour un Juif. À peu près aussi négligeable que la probabilité qu'une noix de coco vous tombe sur la tête. Depuis 1958, et en incluant l'attaque de Bondi Beach, environ 170 Juifs ont été tués dans des attaques antisémites, a  rapporté l'année dernière un universitaire israélien dans les médias de son pays.

Pourtant, cette extrême rareté statistique semble justifier l'arrestation massive de manifestants pacifiques, la répression de la liberté d'expression et l'application de dispositions spécifiques aux assassins juifs. Et légitimer notamment un génocide.

Le risque de mourir en Israël dans une attaque de groupe de résistance armé est, bien sûr, plus élevé. Cette violence n'est toutefois pas mondialisée. Elle se limite aux zones où les Juifs contrôlent un État colonial d'apartheid qui détruit les moyens de subsistance de deux millions de Palestiniens et a assassiné entre 70 000 et 300 000 personnes, dont la moitié sont des enfants. Ils ont été assassinés par une structure de terreur militaire réellement mondialisée.

L'inversion du récit depuis l'attaque de Bondi est honteuse. La couverture des médias mainstream regorge d'omissions, de distorsions du contexte et d'échos de la propagande sioniste.

Ces inversions narratives ont des conséquences réelles et concrètes sur notre compréhension des événements, sur nos perspectives de justice et sur notre humanité.

N'hésitez pas à partager, si vous les jugez utiles, cet article et  celui publié en début de semaine sur les massacres largement passés sous silence sur les plages de Gaza. Car il est essentiel de poursuivre le démantèlement des faux récits en présentant les faits que les médias maintream occultent délibérément.

Traduit par  Spirit of Free Speech

 ssofidelis.substack.com