10/10/2009 mondialisation.ca  4 min #31981

Text of Nobel Peace Prize Citation for Obama

Le Nobel de la paix au président Obama, un défi à la Pax Americana ?

par Jules Dufour
Mondialisation.ca, Le 10 octobre 2009

La remise du Prix Nobel de la Paix au Président Obama en 2009 s'avère l'expression d'un défi lancé aux États-Unis et à leurs alliés regroupés au sein de l'OTAN. Cet honneur de très haut prestige place le président dans une situation intenable en tant que chef de l'armée la plus puissante du monde. Il lui est demandé, dans un message planétaire, de mettre fin aux agressions guerrières de son pays dans le cadre de la guerre mondiale contre le terrorisme et de faire la lumière sur les événements qui l'ont enclenchée. C'est le prix que le nouveau président doit payer pour mériter cette reconnaissance. Réussira-t-il à renverser le courant général qui le pousse vers une guerre mondiale de grande ampleur ou empruntera-t-il la voie de la justice distributive et de la diplomatie préventive?

Ce prix s'avère un cadeau «empoisonné» pour l'administration américaine, car il se présente carrément à l'intérieur du processus de mise en place d'une nouvelle politique étrangère et de diverses réformes à l'intérieur des États-Unis eux-mêmes. C'est la raison pour laquelle les grands médias de droite des États-Unis ont qualifié le prix de «prématuré» et de «risqué», car ils craignent qu'il ait des conséquences négatives sur leurs intérêts. Il pose, en effet, pour les tenants de la poursuite des guerres, un frein réel et surtout il se présente au moment où celle qui sévit en Afghanistan est entrée dans une phase où des décisions aux conséquences majeures doivent être prises. Ce prix exercera-t-il un effet sur l'orientation de ces décisions? Il est plus que probable que l'on cherchera, dans ce contexte, à lui accorder une valeur plutôt symbolique en faisant triompher le concept du proverbe latin «Si vis pacem para bellum».

Pour d'autres analystes comme Paul Rogers cette nomination constitue «un affront tacite à l'ex-administration de G.W. Bush, à la fois en termes de sa réticence à négocier sur les questions nucléaires, son retrait du traité anti-missiles balistiques, et aussi de sa vision du monde islamique et du changement climatique» ( Cyberpresse).

Pour une «paix sans armes»

La population mondiale se tourne ainsi vers l'Amérique pour lui demander de mettre fin à ses actes d'agression et à ses ambitions de conquêtes. C'est ce message que sous-tend cette nomination. Pour la plus grande puissance de cette planète ce message sera-t-il interprété comme étant la consécration du rôle de gendarme qu'elle s'est évertué à jouer au cours des dernières décennies ou l'entrée dans une ère de coopération pour le développement équitable pour tous? Transformera-t-elle la vision du monde qu'elle a développée ou participera-t-elle plutôt activement et réellement à l'entreprise du désarmement et à l'instauration de la paix par le triomphe de la justice économique et sociale?

Références

AFP. 2009. La nomination d'Obama «n'est pas prématurée», affirme le comité Nobel. En ligne :  cyberpresse.ca

AFP. 2009. Nobel: fierté à Harlem, scepticisme à Wall Street. Cyberpresse. Le 9 octobre 2009. En ligne :  cyberpresse.ca

BELAND, Cyril. 2009. Obama: un prix Nobel controversé et risqué. Agence France-Presse. Cyberpresse. Le 9 octobre 2009.

En ligne :  cyberpresse.ca

DUFOUR, Jules. 2009. G.W. Bush : Post mortem d'un régime politique odieux pour l'humanité. Une autopsie de l'administration de G.W. Bush. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 26 mai 2009. En ligne:  mondialisation.ca

 mondialisation.ca

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