29/01/2011 numerama.com  3min #48522

 L'egypte lutte à son tour contre Internet et les manifestants

Egypte : pourquoi filtrer Internet quand on peut couper l'accès ?

Mercredi, le régime d'Hosni Moubarack a fait bloquer Twitter et Facebook, et les communications mobiles deviennent très difficiles d'accès dans les parties insurgées du pays. Vendredi, le régime a décidé de couper totalement l'accès au net et aux communications électroniques.

Mise à jour : L'Egypte a changé de stratégie. Plutôt que de filtrer l'accès à Facebook et Twitter, qui étaient toujours accessibles en passant par des proxys ou des VPN, ou des applications tiers, le gouvernement d'Hosni Moubarak a totalement coupé l'accès à Internet dans la capitale du Caire. Seuls quelques sites stratégiques comme ceux de la bourse d'Egypte restent ouverts. Une mesure qui avait déjà été prise mercredi à Suez, où les manifestations étaient les plus violentes. L'accès aux communications mobiles et au téléphone fixe est également coupé. En réaction, des internautes égyptiens demandent à ceux qui accèdent encore à Internet (probablement par satellite) de laisser leur routeur Wifi ouvert.

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Article du 26 janvier 2011 - La situation se tend en Egypte, où 500 personnes ont été arrêtées selon les propres chiffres du ministère de l'intérieur (plus de 860 selon des sources officieuses). Un premier bilan de 4 morts dont un policier a également été dressé.

Mardi soir, lorsque nous avons  couvert les premières manifestations, seul Twitter et quelques sites de médias avaient été bloqués par le gouvernement de Hosni Moubarak. Les télécommunications mobiles commençaient tout juste à être coupées, dans l'espoir de gêner l'organisation de la rébellion. "Facebook, qui avait été maintenu par Ben Ali compte tenu de son énorme popularité en Tunisie, pourrait aussi être bientôt bloqué", avions-nous prévenu. Ca a été effectivement le cas quelques heures plus tard.

Les deux principaux réseaux sociaux ont été bloqués mercredi, ainsi que l'accès à l'internet mobile. Il devient de plus en plus difficile d'obtenir des informations en direct des manifestations. "Nous croyons que l'échange d'informations et de points de vue bénéficie aux sociétés et aide les gouvernements à mieux se connecter avec leur peuple", [a déclaré] mercredi Twitter. Le service de micro-blogging a confirmé son blocage, et précisé que son site internet Twitter.com comme les applications étaient concernés. Selon  certaines sources, Google et YouTube seraient également inaccessibles, sauf à utiliser des services de VPN ou des proxys qui permettent de contourner les filtres.

L'opérateur américain Vodafone, qui est présent en Egypte et qui était impacté hier par le blocage, [a fait savoir] dans la soirée que Twitter et Facebook étaient de nouveau disponibles sur son propre réseau. Mais un abonné d'un autre opérateur au Caire [nous indique] que le blocage reste de mise sur son accès à Internet, ce qui montre qu'il ne s'agit pas d'un relâchement étatique mais d'une décision prise souverainement par Vodafone.

Les Anonymous, qui avaient déjà ciblé avec succès des sites de ministères pendant la crise tunisienne, ont eux-aussi accentué leur pression sur Hosni Moubarak. Les hackers anonymes, non égyptiens, ont fait crouler plusieurs sites gouvernementaux mercredi.

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