31/05/2011 2 articles ism-france.org  36min #53667

25 mai 2011 : Sayyed Nasrallah face au terrorisme américano-sioniste

Par Hasan Nasrallah
Le discours dans son intégralité, en anglais, sur  Al-Marnar.

A l'occasion de la commémoration de la journée de la résistance et de la libération, le 25 mai, sayyed Hassan Nasrullah a prononcé un discours, qu'il a voulu court par souci des milliers de partisans assis sous le soleil de la Bekaa, pour leur éviter peine et fatigue. Cette année, la célébration centrale, marquée par le discours du secrétaire général du Hezbollah, a été organisée au village de Nabi Shit, village dont est originaire le dirigeant martyr de la résistance islamique, sayyed Abbas Moussawi, assassiné avec son épouse et leur enfant, par Israël, quelques années avant la libération. C'est par un discours relativement court que sayyed Nasrullah, tant attendu par les fidèles de la résistance, arabes, musulmans et libanais, a exprimé le point de vue du parti de la résistance concernant les développements politiques et sécuritaires dans la région. Il a d'abord abordé et répondu aux discours des deux chefs terroristes dans le monde, Obama et Netanyahu, avant de passer à la situation dans les pays arabes, et notamment en Syrie, expliquant les bases sur lesquelles s'appuie le parti pour adopter ses positions. Il a ensuite abordé la situation libanaise et les obstacles à la formation du gouvernement, avant d'achever sur les événements importants qui se sont déroulés aux frontières nord de la Palestine occupée, à l'occasion de la commémoration de la journée de la Nakba, lorsque les réfugiés palestiniens au Liban et en Syrie ont décidé de franchir les barbelés pour retourner en Palestine.

Ci-après le discours (presque) entier :

« Aujourd'hui, lorsque nous regardons autour de nous et entendons les discours d'Obama aux juifs sionistes et l'AIPAC qui les soutient, et celui de Netanyahu, aux Américains du Congrès, où le lieu, la forme et le contenu sont importants, lorsque nous entendons ces discours, nous sommes encore plus convaincus de la justesse de nos choix et de l'exactitude de notre chemin, dès le début. Le cours des événements de ces trois décennies, au moins depuis 1982, montre que le choix est juste et réaliste, qu'il est rationnel et logique, qu'il est porteur et efficace et qu'il réalise les objectifs. C'est le choix de la résistance populaire armée. Le choix absurde, irréaliste, insensé, illogique, qui ne mène à rien, qui ne mène qu'à l'abattement, à la dépression, à l'humiliation, à la faiblesse, à la quête et la mendicité aux portes et aux paliers, c'est le choix des négociations.

Si nous avions attendu au Liban une unanimité en 1982 et après, ou une unanimité arabe ou une stratégie unifiée, un mouvement international, onusien, américain ou occidental, notre terre serait encore aujourd'hui, en 2011, sous occupation, et Israël aurait poursuivi l'occupation du Liban, arrivant jusqu'à Baalback, Hermel, Trablos, Zghorta et le reste du Liban, les colonies seraient installées sur les terres au sud du Litani, au minimum, le Liban serait devenu un second Israël dans la région, une pointe dirigée non seulement contre la Syrie, mais contre la nation, et des millions de Libanais seraient des réfugiés internes...

Mais la résistance, avec ses saCRIFices, sa lutte, le sang de ses martyrs et sa patience, a fait échec à tous ces résultats possibles. Elle nous a rendu notre terre, notre dignité, sans conditions, et a opéré un changement historique dans le cours du conflit arabo-israélien, dans la région. Si nous retournons un peu en arrière, et j'affirme parfois que certains Libanais n'ont jusqu'à présent pas réalisé la grandeur et l'importance historique de la réalisation de 2000. Demandons aux Israéliens - et lesquels ??- la droite israélienne, à propos de ce qui s'est passé en mai 2000. Israël Shamir avait déclaré : « Après le retrait du Liban, Israël n'est plus celui d'avant le retrait, » il ne parle pas d'Israël par rapport au Liban, mais d'IsraëlSi Ben Gourion pouvait revenir à la vie et regarder Israël au-delà de sa tombe, il trouverait que la base stratégique sur laquelle l'Etat a été bâti s'est effondrée. » Quelle est cette base stratégique pour Ben Gourion, c'est la stratégie de la domination psychologique sur les Arabes, ce qui veut dire que les Arabes ont cru qu'Israël était fort et puissant, que son armée est une armée invincible, et qu'ils n'ont qu'à accepter Israël et à se soumettre à ses conditions. Ben Gourion avait dit qu'il fallait arriver à l'étape où le soldat arabe pense que le seul choix qui lui reste, dans la bataille, est la fuite. En 2000, c'est le soldat israélien qui a fui ; en 2000, c'est l'armée considérée invincible qui a été défaite ; en 2000, l'équation a changé, précisément à cause du choix fait et de la justesse de ce choix.

Netanyahu, qui a parlé ces jours-ci, avait déclaré en 2007, lors d'une conférence : « le parcours historique de l'Etat d'Israël est revenu en arrière, à partir du retrait du Liban en 2000, puis le retrait de la bande de Gaza, la fin de la guerre de juillet 2006. Israël n'est plus, au regard des Arabes, un Etat invincible, et la question existentielle qui se pose sur la possibilité du maintien d'Israël, plane à nouveau, non seulement chez les ennemis, mais également chez les amis. ».

Hier, Netanyahu a parlé devant le congrès, et bien qu'il se soit présenté comme un malheureux, j'ai vu, alors qu'il parlait des fusées au Liban et à Gaza, ou qu'il parlait de l'Iran et de la Syrie, j'ai vu la peur dans ses yeux.

Dans tous les cas, nous avons toujours besoin d'approfondir nos choix et nos moyens, que ce soit au Liban ou dans la région, car l'occupation est toujours là, et que la menace demeure. C'est là que j'aborde le sujet palestinien.

Après avoir entendu les deux discours d'Obama et de Netanyahu, vient la grande question : qu'ont-ils laissé au peuple palestinien, à l'Autorité et aux organisations palestiniennes, qu'ont-ils laissé ?

Si nous revenons au discours d'Obama devant l'AIPAC : il a renouvelé son engagement ferme envers la sécurité d'Israël, envers la suprématie d'Israël sur tous les Etats de la région, et non seulement sur les Palestiniens, et son administration - alors que nous disons qu'il est modéré, et que nous l'avons appelé Barack Hossain, ou Abou Ali Hossain - est parvenu à un niveau inégalé quant à la coopération américano-israélienne. Nous sommes des peuples au coeur tendre, nous avons été trompés par la couleur de sa peau, et par le fait que son père s'appelle Hossein. Mais c'est lui qui, au terme de deux ans seulement, a favorisé la coopération américano-israélienne, qui a proclamé son refus de l'Etat palestinien proclamé unilatéralement et qui a proclamé son refus de la réconciliation entre le Hamas et le Fateh parce qu'il soutien la sédition, non seulement en Palestine, mais dans tout pays arabe et musulman. Il avait parlé d'un Etat palestinien sans contenu, démilitarisé, et parlé des forntières de 67, mais il n'a pas tenu deux jours...

C'est le président des Etats-Unis, il n'a pas tenu deux jours de suite. Il est sorti expliquer, commenter et clarifier à l'AIPAC ce qu'il entend par les frontières de 67, dans une forme d'excuse auprès des sionistes. C'est Obama...

Hier, Netanyahu, tel que les médias l'ont justement rapporté, a été applaudi. Les applaudissements sont plus éloquents que les paroles, aucune phrase prononcée n'a été aussi chaudement applaudie. Au congrès, il y a une tradition qui signifie qu'ils peuvent applaudir assis, ou debout, ce qui veut dire que tout ce qu'a dit Netanyahu au congrès américain est unanimement accepté par les deux partis, républicain et démocrate, aux Etats-Unis. Des Arabes se moquent de leurs peuples en leur disant que le parti démocrate est une chose, et que le républicain en est une autre, que celui-ci est modéré et l'autre extrémiste. Hier, ce furent les Etats-Unis s'appelaient Netanyahu.

Qu'a dit Netanyahu ? Al-Qods est la capitale éternelle d'Israël, les réfugiés, trouvez-leur une solution hors des frontières, - le Liban est directement concerné par ce point -, l'Etat d'Israël est juif, et il faut reconnaître sa judaïté, une présence militaire israélienne le long du Jourdain, les colonies essentielles en Cisjordanie seront annexées à l'entité, l'Etat palestinien sera démilitarisé et il n'y a pas de retour aux frontières de 67, et ensuite, il a demandé au président Mahmoud Abbas de déchirer l'accord avec le Hamas et de revenir aux négociations. Après avoir tout gardé, comment le Palestinien qui va aux négociations va-t-il négocier ? Que va-t-il dire ? al-Qods, c'est fini, les frontières, c'est fini, les colonies, c'est fini, les réfugiés, c'est fini. Tout est fini. Il n'y a rien à négocier. Le pire, c'est qu'après avoir tout pris, il a promis qu'il serait généreux envers les Palestiniens, et qu'il ferait des concessions douloureuses. Regardez la tromperie, l'imposture, l'arrogance et le mensonge. Mais nous sommes une nation avec laquelle les ennemis se comportent ainsi, malheureusement...

Donc, les Etats-Unis et les Israéliens ont clairement défini leur position, et ont annoncé leur vision de la solution au monde, et sur cette base, ils ont déterminé qui est l'ami et qui est l'ennemi. Lorsqu'ils ont parlé de l'Iran, de la Syrie, du Hezbollah, de la résistance en Palestine et surtout de Hamas, quelle est la réponse ? Quelle est la réponse palestinienne ? arabe ? La réponse ne doit pas être seulement palestinienne. Hier, Obama et Netanyahu ont asséné un coup mortel et définitif à ce qui s'appelle l'initiative arabe de la paix. Quel est la position des gouvernements arabes, de la ligue des Etats arabes, à ce propos ? N'est-il pas venu le temps où l'initiative arabe doit être retirée ?

A la conférence du Koweit, le roi Abdallah b. Abdel Aziz avait déclaré : nous ne pouvons supporter que cette initiative demeure longtemps à l'ordre du jour. Le temps n'est pas venu (de la retirer), après tous ces discours ? N'est-ce pas fini ? Je demande, en votre nom à tous, à la ligue arabe de proclamer, en réponse aux discours de Netanyahu et d'Obama, de retirer entièrement l'initiative arabe. La réponse à ce niveau de discours doit être au moins le retrait de l'initiative arabe et, au maximum, que la nation proclame ses non-s, comme le dit Netanyahu, le vainci au Liban en 2000, le vaincu à Gaza, le vaincu dans la guerre de juillet, qui craint les transformations dans la région, et qui possède le courage et l'audace de dire, non au retour d'al-Qods, non au retour des réfugiés, non aux frontières de 67. La réponse est qu'il y a une nation qui se lève et dise, avec audace : non aux négociations, non à la présence d'Israël, non à l'occupation d'al-Qods, oui à la résistance. La nation qui ne le fait pas est une nation morte, et les gouvernements qui ne le font pas sont des gouvernements morts. En ce jour, que reste-t-il aux Palestiniens comme choix ? Est-ce que certains Palestiniens espèrent vraiment quelque chose des négociations ? ou quelque chose de l'administration américaine qui a menacé de leur demander des comptes, et de les affronter au conseil de sécurité et aux Nations-Unies ?

De nouveau, le 25 mai, ce jour libanais et arabe, en ce jour de fête de la résistance et de la libération, je vous dis : les Palestiniens n'ont pas d'autre choix que la résistance pour remporter la victoire. Je les appelle, au nom du Liban victorieux, à se rassembler et se réunir, le Fateh, le Hamas, le Jihad et toutes les organisations et les secteurs du peuple palestinien, autour de ce choix et j'appelle toute la nation à protéger le choix de la résistance palestinienne et à offrir toutes formes de soutien et d'assistance, car ce qui se passe n'est pas seulement une menace contre la Palestine, mais contre toute la nation.

Notre position envers la situation arabe

Au départ, je voudrai commenter les fausses informations propagées par les médias arabes et certains sites internet, surtout au Liban, et qui sont parues dans certaines déclarations faites par des responsables, étrangers et arabes. Cette réfutation ou clarification est en rapport avec notre position politique concernant ce qui se passe dans tel ou tel pays arabe, qui n'est ni négatif, ni positif, mais il s'agit juste de clarifier les choses.

Il y a peu de temps, le chef de l'OTAN en Europe déclarait que le Hezbollah et al-Qa'ida sont présents militairement à Benghazi et dans l'est libyen. Ceci est faux. Le gouvernement de Kadhafi a déclaré, il y a quelques semaines, qu'à Misrata, la ville libyenne où se déroulent toujours les combats entre les révolutionnaires et les forces de Kadhafi, il y aurait des snipers, et non des combattants ordinaires, des snipers, du Hezbollah, qui se battent. Ceci est faux.

Il y deux dans, lorsque des manifestations ont eu lieu à Téhéran, que les frères iraniens ont réglées, quelques sites électroniques de l'opposition iranienne, - vous savez qu'une partie de l'opposition iranienne, les Moujahidin Khalq, a des relations avec Israël,- ont largement diffusé, et les journaux du Golfe ont repris la nouvelle, qu'il y aurait 1500 combattants du Hezbollah à Téhéran pour réprimer les manifestations. Les Iraniens sont un Etat puissant, c'est une force régionale et le monde en tient compte, l'Iran fait peur à Obama et Netanyahu, et pour régler « quelques manifestants », il fait appel à 1500 combattants du Hezbollah ! Plus le mensonge est gros, moins il est crédible !

Cela a évidemment des antécédents. Au Yémen, vous vous rappelez, lorsque ce qui s'est appelé la sixième guerre entre le régime de Ali Abdallah Saleh et les Houthis, et bien sûr, nous sommes solidaires des Houthis, ils sont opprimés et ont été agressés. A ce moment, il fut dit que le Hezbollah est au Yémen et qu'il y aurait 50 martyrs libanais du Hezbollah, et que le Hezbollah est troublé parce qu'il ne sait pas comment l'annoncer à leurs familles et comment va-t-il les enterrer ? Où sont-ils ? Est-ce qu'il est possible de cacher un mort au Liban ? Comment alors, s'il tombe au Yémen ou ailleurs ?

Arrivons en Syrie. Au début des événements, dès les premiers jours, un opposant syrien apparaît sur la chaîne al-Arabiyya, - ce n'est pas un problème si je précise - pendant 24 heures, il est là, on le voit et on l'entend, il m'adresse son discours et affirme que le Hezbollah a envoyé 3000 combattants à Damas pour défendre le régime syrien. Evidemment, il est fort et il nous menace : si tu ne les retires pas, comme tu les as envoyés en bus, nous te les rendrons en linceul. C'est un mensonge. Cependant, le responsable des relations médiatiques dans le Hezbollah est apparu, et l'a réfuté sur la chaîne al-Arabiyya. Ils ont montré sa réfutation une fois, et la nouvelle est restée, tout au long des 24 heures, sur ces respectueuses chaînes satellitaires arabes.

En ce moment, sur certaines chaînes satellitaires arabes et certains sites, il y a une autre nouvelle. Il y a en fait une sorte de « cuisine centrale » qui diffuse l'information : un journal la reprend d'une chaîne, et un site la reprend du journal, et cela fait comme s'il y avait une large diffusion et de nombreuses sources. Et réalité, c'est la même cuisine.

Ces médias respectueux, surtout les sites électroniques, comme par exemple ceux des Forces libanaises, au Liban, - et là je ne fais pas de la propagande en leur faveur, - qui disent qu'il y a des snipers du Hezbollah à Homs, ce qui veut dire que nous avons diffusé des snipers à Homs, à Mesrata, et que le Hezbollah a dix martyrs à Homs, et qu'il cherche à les ramener pour les enterrer au Liban.

Louanges à Dieu que jusqu'à présent, au Bahrayn, il n'y a pas eu d'actions militaires pour accuser le Hezbollah, et que le peuple du Bahrayn poursuit ses mouvements pacifiques, très pacifiques, et qu'il n'a pas eu recours, malgré la destruction des mosquées et des husayniyya, malgré les meurtres des prisonniers, l'arrestation des femmes et les attaques sur les maisons, à aucune action armée, et même à aucune action violente, jusqu'à présent. C'est pourquoi au Bahrayn, nous n'avons pas été accusés d'actions militaires, mais nous avons été accusés d'autres choses.

Cette réfutation est très importante, avant que je n'aborde la situation arabe, en deux mots et la situation en Syrie. Mais je souhaite dire à tous ces menteurs dans le monde arabe, les chaînes satellitaires, les journaux, les sites électroniques et les journalistes... qu'ils écrivent avec l'argent de Feltman, de Clinton et d'Obama. La source des nouvelles est l'argent et non la réalité sur le terrain.

Je leur dis que toute intervention militaire de notre part dans un pays arabe n'est absolument pas de notre responsabilité, mais supposons qu'un jour, nous allons combattre dans une des scènes, et je vous le dis et le dis au monde : nous, au Hezbollah, nous possédons le courage et l'audace de dire où nous combattons, où nous nous faisons tuer, où nous tombons martyrs, car la scène où nous combattons est une scène d'honneur, et non une scène de honte, dans laquelle nous aurions honte de combattre et de nous y trouver.

A propos de la situation arabe

Sur le plan politique, nous avions eu, au Hezbollah, des positions claires aux côtés des révolutions et des peuples en Egypte, en Tunisie, au Yémen, en Libye et au Bahreïn. Nous avions organisé une célébration spéciale et avions clairement parlé durant cette célébration, et même après, les frères dirigeants au Hezbollah et les médias l'ont fait. Notre position part, concernant toute scène arabe, toute révolution arabe ou mouvement populaire, de deux angles, et j'espère que l'on sera précis.

Le premier angle : la position du régime arabe envers la question du conflit arabo-israélien. Son attitude, sa position, son rôle, où en est -il concernant la question principale de la nation, la Palestine. Les régimes que nous avons évoqués tout à l'heure, la Tunisie, l'Egypte, la Libye, le Yémen, le Bahrayn, en tant que régime, leur position, leur situation et leur rôle est connu, notamment le régime égyptien.

Le second angle, l'absence de tout horizon possible et d'espoir de réforme sur le plan interne. Lorsque le régime est complètement verrouillé, que ses portes et fenêtres sont verrouillées, qu'il n'y a aucune brèche pour mener des réformes au profit des peuples de ces pays.

A partir de ces deux données, nous adoptons notre position, nos critères sont clairs, nos mesures sont claires, nous n'avons ni une double mesure, ni des critères différents. Des révolutions ont été victorieuses, en Tunisie et en Egypte. Elles ont réussi, dans le principe, mais n'ont pas achevé leur victoire jusqu'à présent, et il y a des pays arabes dont la situation est difficile, comme en Libye, au Yémen et au Bahreïn.

De toute façon, le peuple de chaque pays connaît mieux comment affronter sa situation et résoudre ses problèmes. Le peuple au Yémen connaît mieux le Yémen, le peuple au Bahrayn connaît mieux le Bahreïn et le peuple en Libye également. Ainsi, nous adoptons une position générale, et lorsque nous adoptons une position, nous avons en considération et espérons, entre autres, que nos pays arabo-musulmans bénéficient d'un état d'harmonie entre gouvernements et peuples, et que les régimes et gouvernements prennent en charge et résolvent les problèmes de leurs peuples, et que nos pays vivent les meilleures situations du point de vue de la sécurité, de la stabilité et du développement, à tous les niveaux.

C'est notre espoir à tous, que nos régimes et gouvernements soient au niveau des ambitions de cette nation et au niveau de l'affrontement central dont cette nation a assumé, jusqu'à présent, la responsabilité. Mais dans la situation arabe, nous pensons que notre devoir est d'attirer l'attention et de mettre en garde, car les Etats-Unis et Israël veulent confisquer les révolutions arabes, comme en a parlé Obama, les confisquer par les paroles douces et quelques sommes d'argent.

Quelle est la valeur de deux milliards de dollars ? Savez-vous, frères et soeurs, que l'un des hommes d'affaires du Golfe, je ne dirai pas de quel pays il s'agit, m'a informé que dans un seul Etat du Golfe, ses riches ont déposé plus de 3300 milliards de dollars dans les banques américaines, et les Américains investissent cet argent. Demain, s'il y a un événement dans ces Etats du Golfe, Obama sort et confisque cet argent.

Quelle est la valeur de deux milliards de dollars qui servent à corrompre l'Egypte ? L'Egypte, « la mère du monde », la moitié des Arabes. L'Egypte vendra-t-il son choix, sa souveraineté, sa dignité et sa décision politique, est-ce qu'ils s'attendent à ce qu'elle les vende à deux milliards de dollars, ici, et quatre, là-bas ? Ceux qui se sont tenus aux côtés de Husni Moubarak, jusqu'à la dernière minute, interviennent aujourd'hui pour confisquer le sang des Egyptiens, leurs cris et leurs saCRIFices, mais aussi dans les autres pays.

L'homme ressent de la honte lorsque des gens comme Netanuyahu, le tueur des enfants en Palestine, parlent de la jeunesse arabe, des révolutions arabes et qu'ils lancent une insulte à toute la nation et aux gouvernements de cette nation.

Si hier, c'était le président Ahmadinejad en Iran ou l'un des responsables iraniens qui avait prononcé une parole concernant les gouvernements arabes, vous auriez vu aujourd'hui les médias arabes, les chaînes satellitaires arabes, la Ligue arabe et les gouvernements arabes, en pleine ébullition, sous prétexte que l'Iran est un ennemi, et qu'il y aurait une invasion iranienne du monde arabe.

Hier, Netanyahu au congrès s'est levé, et tous les américains lui ont applaudi. Il a adressé une insulte à tous les rois, les princes, les gouverneurs, les gouvernements et les régimes arabes, en une seule fois, il a adressé une insulte à tous les jeunes arabes et les peuples arabes, lorsqu'il a dit que 300.000 Arabes ne bénéficient pas de la liberté, de la dignité, de la démocratie et rien de tout cela. Ce grand faussaire, qu'a-t-il encore trouvé ? Que seul un million d'Arabes présents dans ce qu'il appelle Israël bénéficient de la liberté et de la démocratie.

Non, M. Netanyahu. Les autres Arabes ne veulent pas te répondre, tant pis pour eux. Mais ici, au Liban, nous sommes les libres de ce monde, nous avons bâti notre liberté par le sang et avons vaincu ton épée, et l'épée de tes maîtres américains. Nous faisons partie de cette nation arabe, nous sommes une partie des peuples arabes, une partie de la jeunesse arabe.

Aujourd'hui, les Etats-Unis viennent pour confisquer ces révolutions. Il faut que les acteurs de ces révolutions fassent attention, il ne faut pas qu'ils croient les Américains, il ne faut pas qu'ils aient confiance dans les promesses des Américains, il faut qu'ils sachent que les Etats-Unis ne sont intéressés que par leurs intérêts.

Si M. Obama était sincère en ce qui concerne ses allégations, son respect de la volonté des peuples et son appel aux gouverneurs à respecter leurs peuples, il faut qu'il commence par lui-même et respecte la volonté de nos peuples arabes et islamiques. S'il est sincère dans ses allégations, quelle est donc la volonté du peuple irakien aujourd'hui ? Il veut, unanimement ou presque, le départ des troupes de l'occupation américaine, de l'Irak. Pour respecter la volonté du peuple irakien, sors, Obama, et ne fais pas pression sur le gouvernement irakien et les forces politiques irakiennes pour rester en Irak, dans une occupation masquées par des appelations civilisées. Il veut avoir, pour son ambassade à Bagdad 7000 personnes, protégées par 12.000 soldats, et il veut, dans chaque province, un consulat protégé par 1000 soldats, ce qui veut dire qu'il veut conserver près de 50.000 soldats sous prétexte qu'il y a une ambassade et des consulats. Si tu respectes la volonté du peuple irakien, sors de l'Irak. Respecte la volonté du peuple afghan et sors de l'Afghanistan. Respecte la volonté des peuples arabes, regarde ce qu'ils veulent en Palestine. Cela nous suffit, la tromperie, le mensonge, la falsification et le maquillage trompeur.

Les Américains connaissent leur situation auprès des peuples arabes. Tous les sondages d'opinion dans le monde arabe le confirment. En fin de compte, je voudrai juste dire à nos peuples arabes en révolte : méfiez-vous des politiques américaines, de l'administration américaine. Il ne faut pas que vos objectifs et vos besoins vous entraînent à vous jeter entre les mains des Américains, à nouveau.

Concernant la situation syrienne

Quant à la situation en Syrie et ce qui s'y passe, je serai franc et très clair, car la position réclame une responsabilité évidente, grande et précise.

Notre position, que j'exposerai (et ce n'est pas une surprise) part de plusieurs éléments et j'expliquerai pourquoi nous avons adopté cette position :
Le premier élément : au Liban, nous avons, et surtout au Hezbollah, une grande estime pour la Syrie, sa direction, le président Hafez Al Assad et le président Bashar al-Assad, le peuple syrien résistant, tenace et patient, qui a supporté tout au long des longues décennies passées, les conséquences de la position nationale de la direction syrienne et de l'armée syrienne qui ont offert de lourds saCRIFices dans cette voie.

La Syrie a beaucoup donné au Liban. La Syrie a empêché la partition, pour ceux qui veulent revenir aux années 75,76, 77 et 78, et les énormes dangers de la partition sur le Liban et la région.

La Syrie a fortement assuré l'unité du Liban. Elle a arrêté la guerre civile sanguinaire qui a failli emporter le Liban et le peuple du Liban. La Syrie a aidé le Liban, a soutenu sa résistance, ce fut la libération en 1985 de la montagne et de Beyrouth, de Saïda, de Sour, de la Bekaa ouest et de Nabatiyeh, et pour arriver au 25 mai 2000, avec la libération de toute la bande frontalière, hormis les fermes de Shebaa et les collines de Kfarshouba, puis la position de fermeté et la victoire miraculeuse durant la guerre de juillet. Nous ne pouvons oublier comment la Syrie a accueilli le Liban, la résistance du Liban et le peuple libanais qui a été déplacé vers la Syrie. La Syrie nous a accueillis, le régime, l'armée et le peuple, les gens et les maisons. C'est pour cela que lorsque nous nous inquiétons à propos de la Syrie, nous nous inquiétons pour son régime, et pour son peuple. Nous ne nous inquiétons pas seulement à propos du régime, mais à propos de ce qui se prépare pour son régime et son peuple.

Personne ne nie que la Syrie a commis des fautes au Liban. C'est ce qu'a affirmé le président Al-Assad au conseil du peuple, mais ce qu'a réalisé la Syrie au Liban fut historique et décisif sur le plan national.

Ceci d'abord, ensuite, la position de la Syrie envers Israël, envers la résistance palestinienne, envers la question palestinienne, la fermeté de la Syrie malgré toutes les pressions, après la conférence de Madrid, après le début du processus du règlement, sa fermeté face aux menaces et aux intimidations.

Troisièmement : la position de la Syrie envers le projet du nouveau moyen-orient, que la résistance au Liban a fait chuter, par sa porte orientale, et à présent, les Etats-Unis et Israël essaient de l'introduire à nouveau par d'autres portes.

Nous sommes donc devant un pays résistant et ferme, en tant que régime, direction, armée et peuple. Ceci est un point central. Parmi les autres points essentiels sur lesquels nous nous basons pour adopter notre position, la direction syrienne est convaincue, avec son peuple, de la nécessité de la réforme et de la lutte contre la corruption, l'ouverture de nouveaux horizons dans la vie politique syrienne. Nous pensons, et moi-même je pense, et non pas à partir d'une analyse, mais suite à des discussions et une écoute directe, que le président Bashar al-Assad croit dans la réforme, et qu'il est sérieux et déterminé. Je sais même plus que cela, c'est qu'il est prêt à prendre de grandes mesures de réforme, mais dans le calme, sans précipitation, avec responsabilité. C'est un élément qui influe sur notre position.

Il y a des régimes verrouillés, comme au Bahreïn par exemple, et le régime de Moubarak était verouillé. En Syrie, le régime ne l'est pas ; au contraire, il affirme être prêt et il en est convaincu. J'ajoute qu'il est sérieux et qu'il le veut.

Un autre élément : toutes les données et les informations obtenues jusqu'à présent, et je ne m'arrête pas à ce qui se dit sur les chaînes satellitaires arabes, montrent et affirment que la majorité du peuple syrien soutient toujours ce régime, a confiance dans le président Bashar al-Assad et s'attend à ses mesures de réforme. Où est le peuple syrien ? Sachons où il est pour que nous prenions position à ses côtés.

Parmi les éléments ayant constitué notre position, le fait que la chute du régime en Syrie est un intérêt américain et israélien, ce qui veut dire la chute du régime et son remplacement par un régime semblable à celui des régimes arabes modérés, qui sont prêts à signer tout accord de démission face à Israël.

Parmi les éléments constituants notre position : la Syrie et ce qu'elle signifie pour la Liban. Ce qui s'y passe a des effets sur le Liban, et les conséquences apparaissent sur le Liban et toute la région. De même, les engagements du Liban envers la Syrie depuis l'accord de Taef jusqu'aux intérêts communs. Toutes ces questions et ces données et éléments, nous imposent, en tant que Libanais en général, - que les Libanais le veuillent ou pas, c'est leur affaire, mais nous disons notre point de vue, - nous imposent en tant que mouvement de la résistance affrontant Israël, d'avoir une position responsable, qui est ce qui suit :
1) Que nous ayons tous le souci de la sécurité et de la stabilité, d'une situation saine en Syrie, que ce soit pour son régime, son peuple et son armée.
2) Nous appelons les Syriens, à protéger leur pays, à maintenir leur régime résistant et ferme, et à donner l'occasion à la direction syrienne, en collaboration avec tous les secteurs du peuple, à exécuter les réformes exigées et à choisir la voie du dialogue et non de l'affrontement.
3) Que nous n'intervenions pas, en tant que Libanais, dans ce qui se déroule en Syrie, de laisser aux Syriens eux-mêmes le soin de régler leurs affaires, ils sont capables de le faire, mais s'il s'agit d'avoir un rôle positif, pourquoi pas ?
4) que nous refusions les sanctions projetées par les Etats-Unis et l'occident, et qui veulent que le Liban s'y engage, contre la Syrie. Ce fut un des buts de la visite de Feltman au Liban. Il faut qu'il y ait une position officielle et populaire ferme et décisive à ce propos. Le Liban ne doit, en aucune façon, porter un coup à la Syrie ou à participer à des projets américains visant la Syrie.
Nous devons collaborer ensemble pour que la Syrie sorte forte et solide, car c'est dans l'intérêt de la Syrie, c'est l'intérêt libanais, l'intérêt arabe et l'intérêt de la nation.

A propos de la situation libanaise

Concernant la situation au Liban, je ne m'arrêterai pas devant les accusations : accusation d'Obama, devant l'AIPAC, du Hezbollah d'avoir pratiqué l'assassinat politique et les voitures piégées. Certes, cette hostilité américaine envers le Hezbollah n'est pas nouvelle, mais le contenu politique et juridique de M. Obama est probablement nouveau, mais il est vrai qu'il s'agissait de prêter allégeance aux sionistes. Cependant, ses paroles ne reposent sur aucune preuve et font partie de ce qui est en train de se préparer concernant le tribunal international.

Les gens attendent que Francène signe et que Bellemare proclame son acte d'accusation dans une conférence de presse. Nous le savons déjà, Barak Obama l'a proclamé, et merci à M. Obama car il a rendu crédible ce que nous disions à propos du tribunal américano-israélien. Les Etats-Unis sont le procureur, le juge et le bourreau. Ensuite, les Etats-Unis qui parlent des assassinats politiques et des voitures piégées, est le pays le plus terroriste dans le monde, il est impliqué dans les assassinats politiques, de la tête aux pieds. Les livres, documents, renseignements sécuritaires et tout ce qui est publié dans le monde le confirment. Il parle des assassinats politiques et des voitures piégées, mais je voudrai rappeler ce que les documents et les enquêtes et les faits, et même la justice libanaise ont prouvé, que la CIA a déposé une voiture piégée dans une rue bondée de gens dans Beer al-Abed, le 8 mars 1985, visant à assassinat le regretté son excellence sayyed Mohammad Hussayn Fadlallah, ce qui a entraîné le martyre de près de cent civils, avec de nombreux enfants. Qui ? la CIA.

Losqu'un assassin se lève et nous accuse, ne prêtez pas attention à lui, mais si un juste nous accuse, il faut nous inquiéter car il est juste. Mais quand c'est un assassin, qui a tué des centaines de milliers en Irak, et aujourd'hui, les meurtres sont présents en Irak, lorsque l'assassin tue des milliers en Afghanistan et au Pakistan, lorsque le collaborateur des assassinats de centaines de milliers qu'Israël a commis, nous accuse, ce n'est pas un problème. Mais je demande qu'on prête attention à ses paroles, car non seulement il nous accuse, mais il nous juge.

Ensuite, c'est un honneur pour nous qu'il nous attaque devant l'AIPAC, ou que Netanyahu nous attaque devant le congrès. Il y a des gens qui sont contents ou satisfaits lorsque les Etats-Unis et Israël les comblent d'éloges, et il y a des gens qui s'inquiètent lorsque les Etats-Unis et Israël les attaquent. Je leur dit : lorsque les Etats-Unis et Israël nous attaquent, lorsque les chefs les plus importants des deux Etats, de l'occupation, du meutre et du terrorisme, nous attaquent, nous sommes fiers. C'est une médaille d'honneur pour nous, d'autant plus que l'ennemi le dit devant l'AIPAC, lors de son congrès annuel et stratégique. Hamas doit en être fier, l'Iran aussi, la Syrie doit en être fière. Ce qui signifie que nous avons de l'importance, tout le congrès américain était debout et applaudissait, et devant lui, il parle du Hezbollah, des fusées du Hezbollah, de la résistance du Hezbollah ou des Libanais, ce qui signifie que nous avons notre importance dans l'équation régionale et locale. Ne considérez pas cela du point de vue négatif, mais positif.

C'est un honneur pour le Liban et pour le Hezbollah. Au contraire, si Obama ou Netanyahu nous avaient loués, il aurait fallu convoquer une réunion urgente de tous les conseils dirigeants du Hezbollah pour nous questionner : « frères, où allons-nous, quels sont les erreurs commises, que faisons-nous ? » et revoir ce que nous sommes. C'est l'école de l'imam Khomeyni. Ce sont les Etats-Unis, et lorsque le diable te loue, il faut avoir peur, mais lorsque le diable t'attaque, cela signifie qu'il te reconnaît et qu'il reconnaît que tu as un ennemi excellent. C'est une caractéristique importante.

Ensuite, concernant la situation du gouvernement libanais, depuis la chute de l'ancien gouvernement jusqu'à présent, la nouvelle majorité n'a pas réussi à constituer un gouvernement, mais il y a aussi le premier ministre en charge, et son excellence le président de la république. Ensemble, ils n'ont pas réussi à former le gouvernement, mais s'il ne s'agissait que des forces politiques de la nouvelle majorité, les choses auraient été plus faciles. Mais ne détestez pas une chose qui peut être bonne pour vous. Nous aurions souhaité que le gouvernement se forme dès le second jour, mais quatre mois après, nous pouvons considérer au moins une chose positive, non intentionnelle, - sur la base du verre à moitié vide ou plein -, que ce retard montre comment la partie politique adverse se comporte avec le Hezbollah, plus précisément. Nous allons nous défendre, nos alliés se défendent tous les jours, mais pendant des jours, nous n'avons rien dit, et nous ne nous sommes pas entretenus dans des interviews télévisées.

Lorsque le gouvernement a chuté, l'autre partie, ses dirigeants, ses députés, ses ministres et ses médias ont suscité un climat d'incitation dans la rue, affirmant que ce fut un coup d'Etat, que le gouvernement était déjà constitué, que c'est le gouvernement du Hezbollah, un gouvernement iranien, de wilayet al-faqih, du parti dirigeant. N'est-ce pas ce que vous avez entendu ? A présent, regardez. Il apparaît qu'il n'y a ni coup d'Etat, ni iranien, ni syrien, ni rien d'autre. Tout ce qu'il y a eu, c'est qu'il y avait un gouvernement, que les choses allaient bon train, et à la dernière minute, les Etats-Unis ont empêché toute solution, le gouvernement est tombé, et nous en avons fini. Nous constituons un nouveau gouvernement, c'est tout. Ni coup d'Etat, préparé ou organisé.

Comment est-ce un coup d'Etat alors qu'il n'y a pas encore de gouvernement, quatre mois après ? Où est-il, ce parti qui dirige alors qu'il ne peut former un gouvernement ? Ceci juste pour vous indiquer le niveau. Ils disent que le Hezbollah domine l'Etat et le pouvoir, alors qu'ils savent parfaitement que c'est un mensonge et de la tromperie, ils savent exactement la composition libanaise et savent la nature de la relation du Hezbollah avec ses alliés, et comment il en tient compte, ils savent tout cela, mais tous ces cris sont des messages en direction de l'étranger, aux Etats-Unis et à l'occident, à quelques Etats arabes, pour leur dire : venez, aidez-nous, le Hezbollah a pris le pays. Mais le Hezbollah n'a pas pris le pays, et que Dieu lui accorde Son aide.

Le second point concernant le gouvernement : ceux qui sont chargés de la formation du gouvernement, c'est le président de la république, le premier ministre en charge et la nouvelle majorité. Le responsable direct, c'est le premier ministre en charge, et le gouvernement n'a pas été formé jusqu'à présent. Je ne ferai pas une analyse politique, mais il y a des exigences et des conditions américaines et occidentales, malgré toutes les négations : tous les jours, ils viennent chez le président de la république et le premier ministre pour leur dire que leur position envers le gouvernement dépend de la personnalité des ministres ou de sa composition, de son communiqué ministériel et de ce qu'il affirmera concernant le tribunal international.

Que signifient ces pressions ? Ils ne menacent pas avec un bâton, nous parlons d'une vie politique et diplomatique. Il y a quelques jours, juste le fait de dire qu'il y a eu accord sur le nom du ministre de l'intérieur, et qu'il y a des pas vers la formation du gouvernement, l'ambassadrice américaine au Liban, Connelly, qui n'était pas apparue depuis un temps, s'est dirigée vers le président Mikati et le président Sulayman, « que Dieu leur vienne en aide ! » Pourquoi est-elle allée chez eux ? Pour le poste du ministère de l'intérieur et du gouvernement, pour savoir où en sont-ils arrivés et où vont-ils, et pour rappeler que leur position et celle de l'occident et du monde, envers le gouvernement, dépend de la formation, composition, postes, et communiqué ministériel. N'est-ce pas des pressions ? Des conditions ? Il y a des exigences internes, qui ne sont pas nouvelles, et chaque fois que le gouvernement est formé, il en est ainsi.

Pour la première fois, je m'exprime officiellement. Le précédent gouvernement a mis cinq mois pour se former, et vous savez pourquoi ? Si les Libanais avaient été laissés, seuls, il aurait mis un an ou deux ans à se former. Le gouvernement a été formé, après cinq mois, parce que le président syrien Bashar al-Assad et le roi Abdallah b. Abdel Aziz sont directement intervenus pour sa formation. Nous en sommes aujourd'hui au quatrième mois et personne n'est intervenu, ni rois ni présidents.

C'est la nature des complexités au Liban, elles ont toujours lieu. Evidemment, nous avons nos responsabilités et nous poursuivrons, mais là aussi, concernant les quatre mois, il y a un autre exemple du comportement des forces politiques du 14 mars. Parfois, ils disent que le Hezbollah veut former le gouvernement et dominer le pays et lorsque le gouvernement ne se forme pas, ils disent que le Hezbollah ne veut pas le former, qu'il a intérêt à maintenir un vide et l'effondrement de l'Etat, et qu'il ne veut pas l'Etat pour des intérêts internationaux. Vous les entendez, ils parlent tous les jours aux télévisions, radios, les interviews, les journaux, les articles. C'est leur fonction.

Concernant le gouvernement, je termine en disant que nous, officiellement, considérons qu'il est nécessaire de former le gouvernement le plus tôt possible, et que le pays ne peut vivre dans un vide et qu'il ne peut demeurer sans gouvernement.

Nous nous comportons sur la base que la formation du gouvernement est un devoir, notre intérêt est qu'il y ait un gouvernement puissant, fort, actif, responsable, qui traite les crises du pays et affronte les défis, car nous ne voulons pas un pseudo-Etat, mais l'Etat, nous ne sommes pas une alternative à l'Etat. Je m'étais levé, en un jour semblable, à Bint Jbeil et j'avais dit que nous sommes la première résistance dans l'histoire qui remporte une victoire et qui ne réclame pas une part dans l'Etat, dans le pouvoir ou le gouvernement. Aujourd'hui, je répète ces paroles. Mais nous portons les soucis des gens et du pays, sa stabilité, sa sécurité, son bien-être, ses crises et ses problèmes, qui ne peuvent être résolus qu'à travers le gouvernement.

Ne craignez rien, nous ne faisons pression sur personne, nous respectons nos alliés, discutons avec eux, nous parvenons à des résultats, car en fin de compte, nous parviendrons au résultat requis.

Compter sur un gouvernement de technocrates n'est pas à l'ordre du jour, personne ne l'accepte parmi la nouvelle majorité, et cette idée vient d'où ? Des américains et du courant le Futur, ce qui veut dire que lorsqu'ils représentent la majorité, ils doivent gouverner, même dans le cadre d'un gouvernement d'unité nationale, et nous avons accepté, mais lorsque nous sommes devenus la majorité, nous avons accepté un gouvernement d'unité nationale, mais ils demandent un gouvernement de technocrates, mais cela ne passera pas. D'ailleurs, dans un pays comme le Liban, ni aujourd'hui, ni avant, ni après, un gouvernement de technocrates ne peut réussir. C'est un pays politique jusqu'aux os, dans ses préoccupations, ses affaires, dans ce qu'il est, dans sa réalité. Qu'ils parlent autant qu'ils veulent, mais ce pays ne peut avoir qu'un gouvernement politique, protégé par des forces politiques essentielles, ou un gouvernement d'unité nationale, et point final.

Concernant la résistance, je vous dis, en ce jour de la fête de la résistance et de la libération, cette résistance à laquelle vous avez cru et dont vous avez fait partie, vous l'avez protégée et soutenue, et pour laquelle vous aviez offert vos enfants, notamment dans la Bekaa, il n'y a pas un village dans le Bekaa qui n'ait pas eu son martyr ou ses martyrs. Dans ce village, Nabi Shit, si vous tournez autour du mausolée de sayyid Abbas, vous trouverez les martyrs, et dans le cimetière à côté du mausolée, il y a les martyrs. Où sont-ils tombés ? Ou bien dans les camps d'entraînement ou sur les collines du sud et de la Bekaa ouest. C'est le cas de plusieurs ou de la majorité des villages et localités dans la Bekaa.

Je vous le dis : cette résistance pour laquelle vous avez offert vos enfants, c'est votre résistance, et non la nôtre, nous vous en parlons, mais en votre nom. Cette résistance va se poursuivre, ni Obama ni Netanyahu ne nous font peur, ni toutes les flottes. Nous appartenons à cette terre qui a vaincu les flottes en 1982 et 1983.

Nous ne craignons ni les menaces, ni les intimidations, ni les accusations de personne. Hier, Netanyahu nous a convaincus encore plus de (la nécessité de) nos fusées, et ce qu'il a dit doit être un message pour tous ceux qui discutent des armes de la résistance, et un message en direction de la table du dialogue. De tout le Liban, de quoi a peur Netanyahu ? Il a peur de toutes ces fusées, et je lui dis : ces fusées ne sont pas 12 mille, tes informations dites hier au congrès sont vieilles, il faut augmenter le nombre. Ces fusées sont présentes et resteront, et elles seront toujours efficaces, pour protéger le Liban, elles seront là dans l'équation de la région et personne ne peut les arracher, ni au Liban ni dans le monde.

Nos fusées que Netanyahu a mentionnées dans son discours au congrès sont notre dignité, notre sang, notre fortune, notre honneur, notre fierté.

Cette résistance est celle de l'imam Moussa Sadr, celle de sayyid Abbas al-Moussawi, de sheikh Ragheb Harb, du martyr Imad Moughnieh, la résistance de tous les patriotes, des islamistes et des nationalistes arabes libres au Liban et dans la région. Elle sera toujours fidèle à ses buts et à sa voie, à ses espoirs, ses douleurs, au sang de ses martyrs, et je répète ce que j'ai dit le 22 septembre 2006, de la terre du village de Nabi Shit, aux côtés du maître des martyrs de la résistance islamique, avec ce sang pur, ces fronts élevés, votre volonté ferme, la fermeté de notre peuple et de ses résistants, de nouveau, frères et soeurs, je dis, en ce 25 mai 2011, le temps des victoires est venu et celui des défaites est révolu. La victoire se lit sur votre front, et hier, j'ai vu la défaite sur le front de Netanyahu et d'Obama.

Israël, que j'ai décrit le 25 mai 2000 comme étant plus fragile que la toile de l'araignée, après onze ans, après Gaza et la guerre de juillet, après Maroun Ras et Majdel Shams, et face à des centaines de jeunes palestiniens, désarmés, face au courage, à l'audace et l'enthousiasme de cette jeunesse, et avec la lâcheté des soldats israéliens, je vous le dis à nouveau : Israël est plus fragile que la toile de l'araignée. Si plusieurs centaines de jeunes palestiniens, - il y avait à Maroun Ras des dizaines de milliers, mais ceux qui sont descendus vers les barbelés se comptent par centaines, ceux qui ont investi Majdel Shams se comptent par centaines ou plus qu'un millier, ceux-là ont semé la panique d'Israël, qui a reconnu sa défaite et reconsidéré ses mesures.

En observant ces jeunes massés devant les barbelés à Maroun Ras et à Majdel Shams, avec leur courage, leur enthousiasme, leur force, qui n'ont pas craint la mort, alors qu'ils n'avaient rien entre les mains, et combien Israël a eu peur et comment il a été troublé, je me suis rappelé les paroles de l'Imam Khomeyni, qui avait dit, nous le milliard de musulmans, si chacun de nous versait un seau d'eau sur Israël, sans avoir besoin ni de canons, ni de fusées, l'eau aurait emporté Israël.

Il s'agit d'une image, d'une expression symbolique, mais Israël est faible et le problème est parmi nous. A présent, après cette scène, imaginez que des millions de Palestiniens, libanais, syriens, jordaniens et égyptiens, des Arabes et des musulmans de tous les pays du monde, que nous nous massions aux frontières avec la Palestine occupée, en même temps et que nous décidions de traverser les barbelés. Que fait Israël ? Que fait Obama ?

Mais cela réclame une grande décision, une grande volonté comme celle des jeunes palestiniens et syriens, qui se sont retrouvés à Maroun Ras et à Majdel Shams. C'est Israël. C'est pourquoi, en observant tout ce qui se passe autour de nous, nous voyons que nous sommes plutôt proches de la victoire, du changement des équations, et que la dernière contre-attaque américano-israélienne sur la région et les peuples de la région ne peut avoir d'effet.

Traduction de l'arabe : Fadwa Nassar
30 mai 2011

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