Xénia Pirounia Ξένια Πηρούνια
Translated by Alexandre Moumbaris Αλέξανδρος Μουμπάρης
Peu de semaines restent avant le nouveau départ de la mission internationale de la «Flotte de la Liberté» avec pour objectif de rompre le blocus maritime de Gaza.
Un an après l'attaque des forces navales israéliennes contre la Flotte de la Liberté multinationale et l'assassinat de neuf militants [turcsNdT], 44 ans depuis le commencement de l'occupation israélienne de la rive occidentale [du Jourdain], de Gaza et de Jérusalem, et 4 ans après le blocus hermétique de Gaza «la question n'est pas pourquoi nous nous battons contre le blocus, mais pourquoi le droit international n'est pas appliqué en Palestine et pourquoi la communauté internationale ne réagit pas», affirme dans une déclaration le Comité de coordination internationale de la Flotte de la Liberté 2. Au cours de cette nouvelle action de solidarité avec le peuple palestinien participeront plus de 10 bâtiments transportant des cargaisons de milliers de tonnes d'aide humanitaire.
Nous avons parlé à Vangelis Pissias de l'initiative grecque Un bateau pour Gaza, du climat politique qui s'est depuis développé, des préparatifs et les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Le moment de prendre le large approche-t-il?
Nous avons encore du chemin à faire. Toute la pression est dirigée contre les gouvernements, de manière à ce qu'ils ne laissent pas partir les bateaux. Il est possible qu'au moment du départ nous ayons des problèmes. Une importance primordiale a été donnée à ce que le gouvernement grec soit mis sous pression, considérant, non sans raison, que la plupart des bateaux même s'ils ne partent pas, entreront, tout au moins, dans les eaux territoriales grecques.
Tel est l'objet des violations du droit international. Le gouvernement grec ne peut pas considérer ces pressions autrement que comme du chantage. Il reste à savoir comment il gèrera la situation.
À quel stade de concertation êtes-vous avec les autres missions?
Nous faisons un grand effort de concertation et de coordination. Il y a deux formes de participation parmi les 22 pays qui y participent. Ceux avec leurs propres bateaux et ceux qui en partagent. En ce qui nous concerne nous participons avec deux bateaux que nous partageons avec les Suédois et les Norvégiens.
Les bateaux avec lesquels vous avez participé l'année passée, sont-ils restés en Israël?
Israël les a gardés. Les bateaux turcs ont toutefois été rendus et cela montre l'estime que le gouvernement israélien porte au gouvernement turc et pas au gouvernement grec. Et si nous considérons que le gouvernement turc est comme on pourrait le supposer hostile à Israël alors que le grec lui serait amical, nous pourrions dans ce cas conclure que l'ami n'est pas autant considéré que l'adversaire.
Comment Israël a-t-il réagi jusqu'à présent, aux préparatifs?
Israël a concentré ses efforts à nous empêcher d'obtenir des bateaux, de préparer les conditions organisationnelles, matérielles et techniques, d'avoir des moyens de gérer le plan et de nous concerter. Nous avons dépassé tout cela et aujourd'hui nous avons une petite flottille respectable avec deux fois plus de bateaux. Les bateaux seront 10 à 12 avec 1 000 personnes à bord.
L'attitude d'Israël sera-t-elle la même si on tient compte de la situation au Moyen-Orient?
Logiquement dans cette phase à un moment ou l'environnement a radicalement changé, Israël ne
devrait pas avoir la même attitude et être tenté de réagir à une initiative telle que celle-ci par la violence. S'il le fait, cela ternirait encore plus le visage de l'Occident. Celui-ci ne pourrait pas justifier le fait que la violence de Moubarak est différente de la sienne. Nous considérons qu'une attitude violente nuira à Israël ainsi qu'à ses citoyens. Israël nous a habitués à une apparente irrationalité par ses actions. Il a assis sa politique sur ce que nous appelons une politique de puissance. Il tente d'envoyer le message qu'il est de son droit de défendre par tous les moyens sa sécurité nationale.
Quel est le but de cette mission?
Nous provoquons Israël, mais dans cette provocation il ne s'agit pas de perpétrer un acte illégal, mais de faire valoir le respect du droit international. Nous cherchons à ouvrir les frontières maritimes de Gaza. Ce que disent beaucoup de gens, qu'avec l'ouverture du poste-frontière de Rafah du côté de l'égypte, notre mission n'a plus de sens, est faux. La souveraineté d'un pays concerne également la terre, la mer et les airs. Quel pays accepterait de ne communiquer avec le reste du monde qu'à travers autre pays ? Israël essaye de déplacer le problème entre Gaza et l'Égypte, alors qu'il s'agit d'un problème exclusivement entre Israël et la Palestine et qui se confond avec le terme «Occupation».
Courtesy of Dossiers du BIP
Source: e-dromos.gr
Publication date of original article: 14/06/2011
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