AFPS
Ce n'est plus seulement une politique d'impunité des violations du droit international par Israël. C'est très directement de la complicité active d'un Etat européen. Vendredi 1 er juillet, les autorités grecques ont interdit tout départ de ses ports des bateaux de la « flottille internationale de la liberté II » à destination de la bande de Gaza illégalement soumis, depuis 5 ans, à un blocus condamné pourtant par la Communauté internationale et l'Union européenne.
Voici trop longtemps que la population palestinienne de la bande de Gaza, constituée pour beaucoup de réfugiés, est prise en otage par cette punition collective que lui infligent les dirigeants et l'armée israéliens. Trop longtemps que la résolution 1860 des Nations unies exigeant la levée de ce siège par Israël continue à être violée.
Alors que les États se refusent à prendre leurs responsabilités pour faire respecter le droit, les citoyens du monde, au nom du droit et de la paix, exigent la levée du siège et sont décidés à faire briser le blocus par leur solidarité humaine et non-violente. Les centaines de milliers de citoyens qui se sont mobilisés de par le monde pour le départ de cette flottille ont délégué 300 d'entre eux, de 22 pays, sur les bateaux de la flottille.
Les autorités grecques ont annoncé son interdiction vendredi dernier, une heure avant le départ du bateau américain l'Audacity of hope, lequel transporte 3000 lettres de soutien destinées à la population du territoire de Gaza. Celui-ci a été arraisonné par les garde-côtes grecs. Le capitaine a été arrêté et est traduit devant la justice pour « crime » ! Une interdiction et une arrestation qui ne reposent sur aucune base juridique, tout au contraire, et qui ne fait que mettre en lumière le fait qu'Athènes a cédé aux exigences de Tel-Aviv avec le soutien du Quartette (États-Unis, Union Européenne, Russie, ONU).
L'impunité est un obstacle à la paix. En mai 2010, les troupes israéliennes ont stoppé une flottille similaire par un raid de commandos sur un des bateaux turcs, assassinant neuf personnes. La complicité est, elle, une entrave active et inadmissible à l'avènement de la paix.
Déjà, deux bateaux ont été sabotés, des passeports de militants dérobés, des ordinateurs attaqués. Que les dirigeants israéliens veuillent tenter de déléguer leur politique du crime de guerre n'est pas pour étonner. Que des États européens s'y soumettent ne fera que renforcer la mobilisation citoyenne pour défendre le droit international bafoué, pour défendre les droits du peuple palestinien.
Au sud comme au nord de la Méditerranée, les peuples se soulèvent pour réclamer la liberté, la justice, le droit, la fin des politiques dictatoriales de clans prédateurs. Le blocus de la bande de Gaza est une folie, le soutien actif d'États européens à cet anachronisme criminel ne saurait durer.
L'Europe doit agir. Pour permettre à cette flottille de la liberté d'apporter le message de droit, de justice, de liberté de toute l'Europe à la population de Gaza et à tout le peuple palestinien. La « Mare Nostrum » ne saurait devenir la « Mare israelum ».
De nombreuses manifestations ont déjà eu lieu dans toute la France pour exiger le départ de la flottille. Des rassemblements larges et déterminés se dérouleront mercredi prochain dans un très grand nombre de villes françaises pour soutenir nos amis en Grèce et exiger la levée du blocus qui les frappe.
L'AFPS appelle tou-te-s les citoyen-ne-s épris de paix et de justice à amplifier cette mobilisation et notamment à intervenir auprès du ministère des Affaires étrangères et du gouvernement français pour qu'ils appuient le départ des bateaux, en particulier en intervenant auprès des autorités grecques.
L'un des bateaux français s'appelle « Dignité ». Ce n'est pas un hasard. C'est notre aspiration commune, sur les deux rives de la Méditerranée.
Paris, le 3 juillet 2011.