Par Rim al-Khatib
Il aura fallu que deux événements arrivent presque en même temps pour enfin mesurer la soumission européenne à l'Etat sioniste d'Israël. Le premier concerne la Flotille de la Liberté 2 qui a pour mission de briser le blocus illégal et meurtrier contre la bande de Gaza. Ce blocus, considéré comme une honte de l'humanité, maintient une population civile à la merci du bon vouloir d'un Etat colonial, arrogant, raciste et guerrier. Ce blocus a maintes fois été déclaré illégal par plus d'un organisme international ou européen.
Malgré ces déclarations verbales, l'Union européenne a décidé de se plier à l'Etat sioniste, considérant que la Méditerranée est une mer soumise aux puissances impériales, et aux sionistes en premier lieu. La décision de la Flotille de la liberté 2 de briser le blocus n'est pas humanitaire, même si la population de Gaza est meurtrie, victime de la sauvagerie sioniste. Les vivres peuvent passer, les médicaments aussi, par le biais de l'Egypte. Mais le blocus est politique. L'Etat sioniste arrogant en a décisé ainsi, et les pays européens, dépourvus désormais de toute volonté, ont accepté le diktat israélien, faisant fi de tout l'humanisme dont ils pensent abreuver le monde, et de tout sentiment de fraternité qu'ils chantent à longueur de journée. Il n'y a pas plus hypocrite que les régimes européens. Mais cela n'est pas nouveau. Juste une nouvelle confirmation.
La Grèce, jadis pays ami du peuple palestinien, est soumis aux pressions non seulement de l'entité coloniale, mais aussi de l'ONU et des pays européens. Ce pays qui croule économiquement croit pouvoir s'en sortir en vendant son âme à l'injustice la plus criante, à l'Etat dont les crimes dépassent en horreur tout ce qui a pu être commis dans le monde, dès sa création. Mais l'Etat grec n'aurait pas pris cette attitude honteuse et inhumaine, injuste et criminelle, si l'Union européenne n'exerçait pas non plus une pression des plus graves. Au peuple grec de montrer qu'il refuse cette politique criminelle, car ce n'est ni l'aide européenne, ni internationale, ni surtout sioniste qui va pouvoir l'aider à dépasser sa crise économique, au contraire. Toute l'aide qui lui sera accordée la plongera dans une dépendance de plus en plus grave et la placera sous les bottes du diktat américano-sioniste.
De l'autre côté de l'Europe, la Grande-Bretagne a voulu jouer au « plus malin » en arrêtant sheikh Raed Salah. Les explications britanniques officielles sont aussi ridicules que scandaleuses. Elles font d'abord courir le bruit que Sheikh Raed Salah serait rentré dans le pays par fraude, et qu'il aurait utilisé un faux nom. Alors qu'elles « découvrent » plus tard que ce n'est pas vrai. Il est arrêté par la police chargée de lutter contre l'immigration « clandestine », alors qu'il s'agit d'un acte politique. Les autorités britanniques voulaient humilier Sheikh Raed Salah, sheikh d'Al-Aqsa. Les sionistes avaient essayé de faire pareil, en 2005, lorsqu'ils l'avaient arrêté soi-disant pour « blanchiment d'argent ». Ils ont dû le relâcher, faute de preuve, alors que la planète entière sait que Sheikh Raed Salah, sheikh d'Al-Aqsa, fut emprisonné parce qu'il mobilise le peuple palestinien pour sauver al-Aqsa, al-Qods et la Palestine, contre le nettoyage ethnique mené en Palestine occupée.
L'arrestation de sheikh Raed Salah, au regard de l'embarras de la ministre britannique de l'intérieur, fut clairement une soumission à la propagande et diktat sionistes. C'est l'Etat sioniste qui a dicté cette arrestation, soi-disant parce qu'il aurait eu des paroles « antisémites » (nouvelle version), mais personne en Palestine occupée ne l'avait arrêté pour cela, et même, les occupants sionistes n'auraient pas osé le faire. C'est à la Grande-Bretagne qu'ils délèguent cette provocation. Sheikh Raed Salah est un homme avisé. Il a compris ce que les sionistes envisageaient de faire : le faire passer pour un « clandestin » ou pour un « criminel de droit commun ». Il refuse son expulsion, quitte à rester en prison, et réclame une audience judiciaire. La Grande-Bretagne, soi-disant Etat de droit, est empêtrée jusqu'au cou. Ce n'est pas sa décision que d'arrêter une personnalité palestinienne de cette importance, mais elle a dû le faire, et même si cela la fait plonger dans une situation juridique intenable. Pourquoi l'avoir arrêté ? Personne ne le sait plus. Des responsables britanniques parlent à présent « d'atteinte à l'ordre public » (troisième version).
Sheikh Raed Salah a réussi, par son attitude ferme et digne, à plonger l'empire britannico-sioniste dans la boue, jusqu'au cou. Les messages de solidarité lui parviennent, du monde arabo-islamique d'abord, mais surtout des peuples libres dans le monde. La Grande-Bretagne, qui a voulu l'humilier, en se plaçant sous les ordres sionistes, n'a pas su à qui elle a affaire.
Ces deux récents exemples, la Flotille de la Liberté 2 et l'arrestation de sheikh Raed Salah, confirment que les pays européens sont sous les bottes de l'Etat colonial d'Israël. Anciennes puissances impériales et coloniales pour la plupart, elles ne sont plus que des pays soumis. Les peuples européens vont-ils enfin secouer le joug sioniste ou bien accepter de supporter toute cette arrogance coloniale, et céder au chantage de l'accusation d'antisémitisme, jusqu'à la dernière goutte de leur dignité ?