Deux allégations ont été développées par les organes de communication atlantistes. :
1. Le rapport oral de la Haut-commissaire des Droits de l'homme au Conseil de sécurité validait l'accusation selon laquelle la répression aurait fait plus de 5 000 morts en Syrie en neuf mois. Pis, cette répression s'accélérerait, puisque l'on compterait 1 000 morts au cours des dix derniers jours. Il y aurait donc urgence à intervenir militairement pour protéger la population.
2. L'intervention de l'ambassadeur de France à l'issue du rapport de la Haut-commissaire était conçue comme une mise en accusation de la Russie et de la Chine qui seraient complices, et à ce titre responsables, d'un massacre en cours.
La pluie de récompenses accordées aux opposants syriens fait partie intégrante de cette campagne. Elle leur donne une apparence de légitimité et fait oublier leur islamisme. La remise du Prix Sakharov par le Parlement européen à cinq leaders du « printemps arabe » dont une jeune syrienne s'ajoute à la liste des prix remis par divers think tanks et fondations, dont la Fondation Nobel.
Cette rhétorique a deux objectifs :
1. Dissuader la Russie et la Chine de faire à nouveau usage de leur veto lors du vote d'une résolution autorisant le recours à la force.
2. Masquer la responsabilité des Atlantistes dans les massacres en cours. A contrario, le ministre russe des Affaires étrangères a qualifié d'« immoral » le refus des Atlantistes de rappeler leurs chiens de guerre.
? Parmi les nouveaux thèmes de propagande émerge l'imputation selon laquelle la Syrie réprimerait ses artistes. De son côté, Newsweek évoque une armée d'enfants qui se dresserait contre le régime. Ce bobard permet d'expliquer pourquoi le « régime » tue des enfants. Surtout, il valide le bien-fondé de la cause (« la vérité sort de la bouche des enfants »), alors même que cette imputation, si elle était vraie, constituerait une glorification des enfants-soldats. (voir photo p. 28).
- Dans le Washington Times, Arnaud de Borchegrave s'inquiète de la doctrine Obama-Clinton de soutien à la démocratie dans le monde arabe. Cette politique ouvre la voie à l'élection de personnalités anti-américaines ou anti-israéliennes.
- La presse du Golfe, quand à elle, reprend une déclaration du roi de Bahreïn au Daily Telegraph d'hier (lire le texte p.30). Il y affirme qu'il n'y a pas de révolution dans son royaume, mais des troubles fomentés par l'Iran et la Syrie. Le renversement de Bachar el-Assad devient donc une nécessité pour que les Bahreinis puissent vivre en paix.
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