07/03/2012 ep-mir.com  7 min #64553

Hana' Ash-Shalabi, une lutte contre la détention administrative

Hana Shalabi en danger !

Au 21ème jour de sa grève de la faim, la prisonnière palestinienne Hana Shalabi est dans un état de santé inquiétant, alertent L'association israélienne "Médecins pour les droits de l'Homme" (PHR) et l'association palestinienne "ADDAMEER" dans un communiqué commun.

Hana continue à protester contre la torture et les traitements dégradants dont elle a été victime quand elle a été kidnappée, sans la moindre charge, par l'armée israélienne.

Elle a refusé de ce fait une décision d'un tribunal militaire israélien de la libérer au bout de 4 mois au lieu de 6, car rien ne justifie sa détention actuelle, ni le régime arbitraire de "détention administrative" que s'autorise le gouvernement israélien pour maintenir en prison, de manière incessante, des hommes, des femmes et des enfants palestiniens.

Depuis quelques jours, Hana n'est même plus en état d'ingurgiter suffisamment d'eau, en raison de violentes nausées. Elle souffre aussi de douleurs dans la poitrine et le ventre. Elle a du mal à parler et se sent obligée d'économiser ses mouvements.

Elle refuse les examens médicaux par le service médical de la prison dans lequel elle n'a aucune confiance et a déclaré qu'elle n'accepterait que ceux de PHR, ce qui lui a été refusé.

L'association israélienne a introduit un recours en justice pour exiger de pouvoir l'examiner, en soulignant que ses tissus musculaires commencent à se décomposer, y compris en ce qui concerne le muscle cardiaque. Ce recours devrait être examiné ce mercredi.

Hana a certifié à nouveau que le 16 février dernier, lors de son arrestation elle a été déshabillée de force et fouillée par un soldat de sexe masculin, et qu'elle a été agressée juste après son arrivée au centre de détention de Salem. Sa punition pour de telles déclarations a été d'être placée en cellule d'isolement.

Le 4 mars un tribunal militaire israélien présidé par Dalya Kaufman a refusé que les avocats d'Hana soient autorisés à produire des témoins du traitement subi par Hana, sous prétexte qu'une investigation policière était en cours !

Depuis la semaine dernière, d'autres prisonniers palestiniens se sont joints à la grève de la faim d'Hana pour protester contre les conditions de détention israéliennes en violation du droit international.

Addameer et PHR-Israel appellent la communauté israélienne et internationale à faire pression sur Israël pour que Hana Shalabi soit libérée immédiatement, et que cesse le système de detention administrative, ainsi que la torture et les traitements cruels et dégradants qui sont systématiques dans les prisons israéliennes.

Source : communiqué de ADDAMEER et PHR

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

A signaler au demeurant qu'Israël a kidnappé 380 Palestiniens au cours du seul mois de février, parmi lesquels 54 enfants et 6 femmes, dont une prisonnière qui avait été précédemment relâchée en vertu de l'Accord sur l'Echange de Prisonniers.

Un rapport établit que 14 Palestiniens ont été kidnappés alors qu'ils travaillaient sur leur terre près de la "clôture de sécurité" israélienne qui longe la frontière entre Gaza et Israël. Des soldats ont aussi kidnappé un malade du cancer du nom de Hikmat At-Taramsy, 48 ans, au terminal d'Eretz (Beit Hanoun) alors qu'il se rendait dans un hôpital israélien avec tous les permis de circulation nécessaires. Il a été relâché plus tard.

La marine israélienne a aussi kidnappé 5 pécheurs palestiniens dans les eaux territoriales palestiniennes et a endommagé leurs bateaux.

L'armée israélienne a kidnappé 6 Palestiniens qui avaient été libérés aux termes de l'accord d'Echange des Prisonniers contre Shalit, dont Hana Shalabi.

Une autre des femmes kidnappées est une avocate et ancienne prisonnière politique du nom de Shereen Al-Esawy ; elle a été faite prisonnière par l'armée qui a fait un raid dans son domicile de Jérusalem Est occupé pour le fouiller.

Les autres sont Mofeeqa Al-Qawasmi (la femme du prisonnier Mohammad Shafeeq Al-Qawasmi), Mona Abu Sneina (la femme du prisonnier politique Hamdan Abu Sneina), et Aesha Mousa Ghannam.

Les 4 prisonniers politiques qui ont été relâchés au titre de l'Accord d'Echange des Prisonniers contre Shalit et ont été arrêtés de nouveau en février sont Ayman Abu Da'oud, Yousef Abdul-Rahman Shteiwy, Mahmoud Adnan Salim, et Rami Abu Haniyya.

Les soldats ont aussi kidnappé 54 enfants, dont Adi Qfeisha, 13 ans, qui a été kidnappé devant son école dans la ville d'Hébron au sud de la Cisjordanie.

En ce qui concerne les attaques contre les prisonniers, l'armée a fait un raid dans la section n° 7 du camp de détention du Néguev et fouillé les tentes des prisonniers avant de transférer 120 détenus dans différentes prisons israéliennes. Les soldats ont aussi fait des raids dans la prison d'Ashkelon à quatre reprises le mois dernier.

Les prisonniers des prisons de Ramon et de Nafha ont été interdits de visite pour le troisième mois consécutif parce qu'ils faisaient la grève de la faim en protestation des conditions de vie insupportables et des violations incessantes de leurs droits. Les appareils électriques des prisonniers de Ramon leur ont été confisqués ; on leur a aussi interdit d'aller à la cantine de la prison acheter de la nourriture.

Plusieurs détenus ont été mis à l'isolement pendant plusieurs mois et Ahmad Al-Maghribi, l'un d'entre eux, a reçu un ordre de détention de 6 mois pour avoir exprimé sa solidarité avec le prisonnier Adnan Khader, qui a fait une grève de la faim de 66 jours avant qu'Israël ne décide finalement de le relâcher le 17 avril prochain.

Les attaques ne visaient pas seulement les prisonniers mais aussi leurs familles. Dans un cas spécifique, un soldat qui se tenait à un barrage près de Hébron a humilié les femmes et les mères de prisonniers politiques qui se rendaient aux prisons de Ramon et de Nafha pour leur rendre visite.

En ce qui concerne les ordres de détention administrative, les tribunaux militaires israéliens ont ordonné que plus de 50 prisonniers soient mis à l'isolement ; parmi eux se trouvent le reporter palestinien Amin Abu Warda, et le journaliste Amer Abu Arafa. La détention administrative de Abu Arafa a été prolongée de 6 mois pour la seconde fois.

La détention administrative de 30 détenus supplémentaires, dont trois élus, a été prolongée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux. La détention administrative de Nasser Abdul-Jawad, un élu de Salfit, a été prolongée de 4 mois, celle de Anwar Zboun, un élu de Bethléhem, de 6 mois et celle de Mohammad Al-Natsha, un élu de Hébron de 6 mois.

Plusieurs détenus ont vu leur santé s'altérer notablement, y compris le docteur Mohammad Sleiby, qui a été transféré à l'hôpital suite à la grave détérioration de sa santé qui s'est manifestée par des problèmes de diabète et d'hypertension. Le détenu Thabit Al-Mardawy a été transféré à l'hôpital après avoir fait la grève de la faim pendant 10 jours en solidarité avec Adnan Khader.

Zuheir Rasheed Lubbada, détenu dans la prison de Ramla, est cloué au lit à cause de problèmes rénaux et d'une infection contractée pendant la dialyse ; Il souffre aussi d'une cirrhose parce que sa dialyse a été effectuée avec un retard de 7 jours.

Dirar Abu- Seessi, un prisonnier originaire de Gaza, souffre de plusieurs problèmes de santé : coeur, foie, vésicule biliaire, tension et anémie (son taux d'hémoglobine est de 10 et il a perdu 30 kg).

Woroud Qassem, qui est emprisonné à la prison de Ha-Sharon, est incapable de se tenir debout et souffre d'un manque de vitamine D.

Akram Issa, un prisonnier originaire de Naplouse, souffre de problèmes psychologiques et de paranoïa ; Il ne comprend pas ce qui lui arrive.

Al-Ashqar a fait appel à différents groupes de droits humains pour qu'ils fournissent aux détenus palestiniens l'aide et les soins dont ils ont besoin et a demandé au peuple palestinien de soutenir ses efforts pour aider les détenus et de faire preuve d'une solidarité indéfectible.

Source :  imemc.org (Traduction : Info-Palestine.net - Dominique Muselet)

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