Les nouveaux échanges de messages publiés par WikiLeaks révélent les connexions étasuniennes et israéliennes de l'insurrection
par Al Manar
Ce n'est pas seulement la société Black Water qui lui offre ses services mais aussi deux autres sociétés de sécurité états-uniennes. C'est ce que révèle la messagerie piratée du centre d'intelligence états-unien Stratford, rapporté par le site en ligne AlHakika, de l'opposition syrienne.
Font l'objet de cette « prise en charge » états-unienne les insurgés syriens résidents en Turquie, en l'occurrence le Conseil national syrien (CNS) et son bras armé l'Armée syrienne libre (ASL).
Le SCG international fait partie de ces sociétés, comme le dévoile un message signé par son directeur exécutif Jamie Smith, datant du mois de décembre, avant que les Hackers n'attaquent le site et ne confisquent des dizaines de milliers de ses messages. Selon le site Wikipédia, cette société traite avec quelques 1.200 clients dans au moins 14 pays. Elle a fait partie des quelques sociétés états-uniennes privées qui ont participé à l'invasion de l'Afghanistan et des sociétés qui ont contribué à l'entraînement des forces armées irakiennes et afghanes.
Son directeur est issu de la CIA et dirige une société formée d'officiers du ministère de la défense états-unien, des services de renseignement également ainsi que d'anciens fonctionnaires experts dans les affaires juridiques.
Dans un autre message, il est question de la nécessité de fournir une couverture aérienne à l'opposition syrienne, avec l'aide de la membre du congrès de l'État de Caroline du nord Mme Sue Merrick et un autre député membre de la Commission qui supervise les services de renseignements états-uniens. Il est également question dans ces mails de fournir la protection aux membres du CNS, a l'instar de la Libye.
Une autre société états-unienne, connue pour son rôle en Irak, « Booz Allen Hamilton » semble aussi concernée par le soutien logistique aux insurgés syriens.
Un message de Smith évoque des contacts entrepris avec AlMahdi Harati qui fut le commandant du contingent de Tripoli d'Al-Qaïda, qui avait participé auprès des forces de l'OTAN à l'occupation de la capitale libyenne et fut dépêché en Syrie par le chef du gouvernement libyen provisoire Moustafa Abdel-Jalil pour diriger les hommes armés à Jabal ElZawiyé, dans le gouvernorat d'Edleb, en fonction d'un accord entre le chef du CNS, Bourhane Ghalioune et Farouk Tayfour du Conseil transitoire libyen durant sa visite le mois d'octobre dernier.
Harati avait avoué à la police irlandaise avoir perçu une grande somme d'argent de la CIA pour payer aux hommes armés libyens qui combattaient contre les hommes de Kadhafi, et en avoir gardé une somme importante pour lui-même, dans son appartement de Dublin. Les messages de Smith révèlent aussi que sa société a contribué à la liquidation de Mouammar Kadhafi.
Une information très significative des liens entretenus entre cette opposition syrienne avec les collaborateurs de l'ennemi sioniste a également été dévoilée par ces messageries : c'est Walid Pharès, l'ancien officier de coordination entre les partis libanais des Phalanges et du Front libanais d'une part et le Mossad de l'autre durant la guerre civile est celui qui se trouve à la tête de l'équipe du SCG chargée du CNS.
Pharès entretient des liens étroits avec l'ancien chef du Mossad Meir Dagan depuis que ce dernier était le responsable de contact dans l'armée israélienne au Liban en 1982.
Il a fui le Liban avec l'aide des Services des renseignements des Forces de sécurité libanais quelques heures avant son arrestation par les renseignements militaires libanais pour son implication dans le recrutement du colonel Fayez Karam.
Le politologue et chroniqueur du quotidien libanais AlAkhbar Asaad Abou Khalil révèle aussi que Pharès entretenait des liens étroits avec Etienne Saker, le chef de la milice chrétienne libanaise « les Gardiens du Cèdres », lesquels étaient des collaborateurs d'Israël et dont le slogan était « Tue un Palestinien tu entreras au paradis ». Saker qui devint ultérieurement un des principaux responsables de l'armée collaboratrice d'Antoine Lahed, avant que celle-ci ne prenne la fuite au lendemain du retrait israélien du Sud-Liban.
Al-Manar , 23 mars 2012.