Normalement il devrait paraitre extraordinairement stupéfiant que personne ne s'intéresse à la topologie des systèmes !
Si, il y a bien des gars qui s'intéressent relativement vaguement à la topologie du système social mondial humain contemporain périclitant,
mais s'intéresser aux lois mécaniques qui font que les choses peuvent fonctionner correctement a souvent l'air d'une vague aspiration utopique un peu comme si on résolvait la pauvreté. ça paraît tellement impossible que personne ne se fatigue à tendre vers l'idée d'y croire.
Quand les révoltés des rues estiment conjointement, socialement, et historiquement que "ça suffit !', ils ne s'attardent même pas à mettre en oeuvre les autorisations d'utiliser des lieux publics comme des forums citoyens permanents.
Le mieux qu'ils puissent faire, face à l'immensité illimitée de la tâche qu'ils acceptent de voir temporairement reposer sur leurs épaules, c'est de réclamer qu'on enlève ou qu'on arrête les trucs qui ne marchent pas.
Et ça marche pas, de faire ça, je veux dire.
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C'est l'apanage de l'ignardise, mot qu'il convient de faire apparaître par la force de la pensée, que de vouloir enlever des trucs qui ne marchent pas. ça arrive quand on se trouve face à un illimité inconnu et qu'on ne sait pas trop où nous mènent les urgences qui se présentent à nous, en une quantité qui croît inversement proportionnellement au carré de la vitalité et de la hardiesse qu'on met à l'oeuvre.
Le système tel qu'il existe est ancré dans nos gênes, pas autant que le fait de marcher et s'alimenter, mais quand même en bas de cette échelle de mesure.
Or le propre de l'humanité (elle même de la nature) c'est d'évoluer et normalement ça devrait être considéré comme un privilège historique flamboyant que d'assister de sa vie, non pas à la fin d'une civilisation car ce ne sont que des ensembles juxtaposés, mais à la naissance d'une première vraie civilisation humaine terrienne globale et unie.
C'est largement plus formidable et exaltant que, par exemple, de poser le premier pied sur notre si étrangement parfaitement sphérique satellite la Lune, ou encore d'installer les premiers campements sur la planète Mars.
La civilisation qui fait ces choses n'est pas issue d'un monde où les gens se battent pour de la nourriture. Ou alors, de façon possible à moquer, c'est le cas et c'est ce qui les pousse à apprendre à résoudre des problèmes topologiques de niveau 1.
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Dans une discussion de laverie automatique, comme à chaque fois qu'on en a l'occasion, la conversation est allée percuter le plafond du monde connu en prenant pour sujet "Comment cette civilisation est en train de se terminer". Ma ptite dame.
Quel que soit le point de départ d'une réflexion que tout autour de nous veut empêcher de se faire, elle conduit à l'observation historique de l'affaissement du ciel sur la terre, conférant ainsi à l'expression gauloise toute sa majesté.
C'est à dire que les limites se resserrent, la liberté est possible pour qui se trouve ni interdit de liberté ni empêché d'en profiter. Toute la vie est réglementée et balisée ; C'est ce qui ne devrait avoir lieu que dans le cadre d'une société qui n'a pas de problème, et où les gens seraient heureux de ce que le monde soit balisé, par opposition à la liberté qui est la leur de ne pas écouter ces balises et de se faire sa propre expérience.
Même la pensée est comprimée par une doxa officialisée par l'ignardise de ceux qui inondent les canaux de communication de leur pathologie artistocratique. Et comme tout évolue, la pente prise est celle de la dictature, car après dire, il y a faire, et quand ça ne marche pas on force à faire et on force à dire.
Beaucoup de choses ont permuté de place, les significations, les fonctions, les endroits où l'énergie se libère, les raisons d'agir, même dans la personnalité irritée des gens les choses symboliques sont plus lourdement accusées et dénoncées que les névroses auxquelles elles se rattachent. Les crimes sont punis et pourchassés dans l'ordre inverse de leur importance et de leur gravité. Le bien-être ne s'obtient qu'en le confisquant à autrui.
Quand donc le dégoût viendra-t-il supplanter la bave qui pend aux lèvres des riches ? N'est-il pas plus glorieux de profiter d'une richesse qui est celle de tout le monde ?
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Dans une mécanique si on enlève les trucs qui ne marchent pas plus rien ne marche. Les trucs qui ne marchent pas font partie intégrante du système.
De ce fait la critique du système ne peut que être anthropologique, de sorte qu'on se demande qu'est-ce qu'une civilisation, qu'est-ce qui est Humain, mais aussi A quoi est-on en droit de s'attendre.
Il y a bien cet événement historique où on assiste à une montagne qui se dégonfle, on peut rester assit là à la regarder se dégonfler sachant que c'est un événement cosmique, qu'on ne peut rien y changer, que c'est un spectacle majestueux et grandiose, mais on peut aussi agir en humain évoluant, cherchant où doit aboutir cette majestueuse évolution ; cherchant à définir à quoi rimait cette majestueuse évolution.
Car c'est ainsi que va le monde selon Bouddha : il est redéfini par la façon dont on l'embelli. Dit en d'autres termes, bien que l'Histoire avance machinalement, ce à quoi elle donne naissance ne dépend que des actes libres des humains. Et la façon qu'on aura d'observer cette même histoire peut varier du tout au tout, de la catastrophe à l'intervention divine, selon ce qu'on en a fait.
L'histoire se fera, c'est sûr, autant qu'on est sûrs de ce qu'il y a à faire : Démonter inspecter comprendre repenser planifier mettre en oeuvre tester vérifier tester vérifier tester vérifier.
Il faudrait créer une classe de "politiciens" pour faire ce job. Je sais ce mot vous est inconnu, mais c'est possible !
Penser en terme de système global dont, ce qui fut l'émergence attendue de l'ancien est le point de départ du nouveau (à savoir la garantie des Droits), englober dans un système l'ensemble des activités humaines désirées et rendues possibles, bref avoir une vision d'ensemble est la seule issue possible pour cette époque.
Il est vraiment urgent que cesse cette propension qu'on les états, puis les hommes de pouvoir, puis les riches puis finalement un peu tout le monde, de se considérer comme un cas exceptionnel lorsqu'il s'agit de bafouer la morale. Car ils ne le savent pas mais il faut leur dire : c'est ça qui se passe dans la tête du psychopathe en train de commettre un crime ; Selon son pont de vue, il a raison ! C'est justement pour ça que c'est un criminel.
Et dans un monde où tout se dérègle, ce qui est exceptionnel est monnaie courante, tandis que la normalité, la banalité, la standardisation sont considérés comme les causes de nos maux, ils sont comme démodés.
En fait c'est juste qu'ils sont employés aux mauvais endroits.
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Bon reprenons.
Tout ce montage hideux et hirsute qu'on appelle "le système", fondé sur des préceptes préhistoriques du troc commercial (donc volontairement déséquilibré) est inapte à assurer la fonction que lui confie pourtant les yeux fermés cette humanité balbutiante.
Mais faire évoluer un système doit s'opérer par les deux bouts, les causes et les conséquences, car si on n'agit que sur une des deux elle se fera annuler par l'autre.
Beaucoup de tentatives et d'élans humanistes se sont ainsi heurtés à la mécanique du système injuste, dont la voix est portée par la Doxa, un peu comme des dendrites qui foisonnent autour du neurone en espérant en trouver un autre avec lequel il pourra créer une nouvelle connexion synaptique.
Le premier biais, les conséquences du système, j'ai bien travaillé dessus, il s'agit en gros de concilier les buts à court terme et les buts à long terme, d'ordre de la civilisation humaine (ainsi que toutes les strates intermédiaires) de façon à ce qu'elles soient concordantes.
Les causes, on peut dire aussi les élans humanistes, le fait de refuser l'injustice, l'espoir, ou même carrément le désir de survie à moyen terme, ne peuvent devenir opérationnelles qu'en se greffant sur un premier succès, quelque chose qui fera date, qui servira d'exemple, qui fera jurisprudence en quelque sorte, et qui fera dire "oui, c'est possible !".
Ainsi j'en arrive à la bonne nouvelle du jour, de l'année et du siècle :
ça y est.
Oui, ça y est.
Je m'en étais servi dans un exercice d'expérience mentale où j'étais parti du principe selon lequel le problème de l'énergie était réglé une fois pour toutes, et où on avait des petits cubes de huit centimètre de côté où on branche une prise et qui délivre toute l'énergie désirée sans limite. Ce n'était qu'une question de temps, donc autant le prendre en compte au moment où on repense le système social. Une fois ceci acquit, qu'est-ce qui change dans le monde ? J'avais même prédit la fabrication ex-nihilo d'eau et de protéines, l'auto-construction de buildings (puisque les blocs de béton sont anti-gravité, ils s'assemblent tout seuls) ou des trucs comme ça.
Ben ça y est, on y est. The Future is Now !
Ils l'ont fait. J'en ai eu la confirmation. ça va mettre du temps à être su de tous parce que il va y avoir du bruit (du contre-bruit en fait, dans le but de faire taire), mais c'est pas grave, l'accès à l'énergie illimitée rendant gratuits l'ensemble des biens de consommation courante existe et fonctionne. Ce n'est pas une bulle d'antimatière comme j'avais prévu mais un filet de plasma. Ce ne sera pas "illimité et gratuit" au début mais ça aussi, c'est pas grave.
Alors, jeunes cerveaux fraîchement débarqués dans une nouvelle civilisation habitant sur une autre planète, qui accorde des significations hautement nuancées aux mots que vous utilisez couramment, et dont le principal axe qui fait le lien social se trouve être l'émerveillement et l'empathie (au lieu de la cupidité et de la cécité mentale), regrettez-vous le monde que vous venez de quitter ?
Je veux que tous les toits soient couverts de verdure, qu'on ait des immeubles agricoles en ville, que toute la surface au sol soit consacrée comme "lieux publics", que les robots s'occupent des travaux pénibles, que l'eau irrigue les déserts et que l'agriculture s'autorise à ne plus être standardisée, que toutes les frontières éclatent et que les niveaux de vie soient homogènes sur toute la terre ! Que toutes les maladies soient guéries et les maladies mentales objets d'une prévention soigneuse, (que les politiciens soient mis au fers mais ça c'est optionnel) et surtout, surtout, que la place de chaque chose soit la bonne :
que les lois s'appliquent de façon intelligente,
que l'aptitude détermine la profession
que les droits de l'homme soient garantis à tous (et non pas un privilège touristique)
bref que les moyens découlent des droits
Dites Adieu au monde de la berlue et des journalistes qui dansent autour du totem de la Doxa ! Dites Adieu à la souffrance et la famine contre lesquelles on ne pouvait rien faire, à l'énergie colossale employée à détruire et tuer au lieu de servir et faire plaisir ! N'attendez pas que le spectacle soit fini pour l'apprécier pleinement ! Les soubresauts de cette époque sont les contractions qui précèdent un accouchement. Et il sera glorieux !
dav