Par Al Manar(31)12.2014 - Le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a signé mercredi une demande d'adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale (CPI) où les Palestiniens pourraient poursuivre les dirigeants israéliens pour "crimes de guerre".
Tirant les conséquences du rejet mardi par le Conseil de sécurité du projet palestinien de résolution fixant un terme à l'occupation israélienne, Abbas a mis à exécution une menace ancienne en signant à Ramallah en Cisjordanie la demande d'adhésion de l'Etat de Palestine à la CPI.
Cette cour qui siège à La Haye a été créée pour poursuivre les crimes les plus graves - génocides, crimes contre l'humanité et de guerre.
L'appartenance à la CPI, rendue possible par l'obtention fin 2012 du statut d'Etat observateur à l'ONU, permettrait aux Palestiniens d'engager des poursuites contre des dirigeants israéliens, par exemple pour la guerre dévastatrice de juillet-août contre Gaza.
Pour la dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui, après un vote "outrageusement honteux" à l'ONU, il faut désormais "donner à la Palestine les moyens de forcer Israël à rendre des comptes". Poursuivre les Israéliens devant la justice internationale "est la prochaine étape, inévitable".
Dans cette optique, M. Abbas a signé 20 autres conventions ouvrant également la voie à l'offensive juridique contre « Israël ».
« Israël » et son allié américain ont aussitôt dénoncé cette décision, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu prétendant qu'elle pourrait se retourner contre les Palestiniens eux-mêmes, dont certains pourraient aussi avoir à répondre de leurs agissements.
Et d'ajouter : "Nous ferons ce qu'il faut pour défendre les soldats de Tsahal, l'armée la plus morale du monde".
Washington, pour qui le conflit ne peut être résolu que par des négociations directes, a dénoncé comme "contre-productive" la demande d'adhésion à la CPI. "Cela ne ferait rien pour les aspirations du peuple palestinien à avoir un Etat souverain et indépendant".
En convoquant un vote à l'ONU à 48 heures seulement d'un renouvellement -a priori favorable à leur cause- du Conseil du sécurité, les dirigeants palestiniens ont essuyé un double échec après quatre mois d'efforts qui laisse observateurs et diplomates perplexes par leur stratégie.
Les Palestiniens n'ont obtenu que huit voix sur 15 (sur les neuf votes nécessaires) et Washington n'a même pas eu à utiliser son veto.
Source : Al Manar