Il fallait s'y attendre. À la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo, des internautes se revendiquant de la mouvance Anonymous annoncent qu'ils vont passer à l'action. Leur objectif n'est pas encore connu, mais l'on peut s'attendre à du piratage, des accès frauduleux et des attaques DDOS contre des sites et des comptes de réseaux sociaux faisant l'apologie du terrorisme.
Faut-il s'attendre à des attaques par déni de service contre les sites faisant l'apologie des actes de terrorisme dans les prochains jours ? Alors que l'émotion est encore vive à la suite de l'attentat perpétré mercredi contre Charlie Hebdo, et qui a fait douze morts et onze blessés, c'est la question qui se pose, dans la mesure où des internautes se revendiquant du collectif Anonymous souhaitent passer à l'action.
Sur une page Pastebin 𝕏 repérée par Félix Tréguer, membre de l'association de la Quadrature du Net, le message est clair : il y aura "une réaction massive et frontale" contre les ennemis de la liberté d'expression. Le mode opératoire n'est pas précisé, mais les opérations menées sous la bannière d'Anonymous se déroulent la plupart du temps avec des attaques DDOS.
L'on peut aussi penser qu'il y aura des tentatives de piratage de sites web et de comptes sur les réseaux sociaux. Il est aussi probable que des tentatives d'accès frauduleux à des bases de données dans le but de récupérer des informations confidentielles. Cela s'est déjà vu, notamment contre la gendarmerie française, avec la fuite de données concernant environ 2000 réservistes.
Paradoxalement, si des Anonymous veulent défendre aujourd'hui la liberté d'expression en s'attaquant à des cibles qui restent à déterminer, le mouvement a parfois lui-même eu une lecture très personnelle de ce qu'est la liberté d'expression. On se souvient par exemple que des internautes avaient attaqué L'Express parce que le journaliste Christophe Barbier avait eu des mots très durs contre eux.
Tout un paradoxe. Des Anonymous se targuant d'être les défenseurs de la liberté d'expression avaient temporairement réduit au silence un journal.
Convenons toutefois que les Anonymous de l'opération à venir au nom de Charlie Hebdo ne seront vraisemblablement pas les mêmes qu'eux ceux ayant attaqué L'Express. Or, c'est bien le piège pour Anonymous, tout le monde peut se revendiquer du mouvement et commettre n'importe quelle action en son nom, quitte à nuire à son image.
(photo : CC BY-SA [Vincent Diamante])