29/05/2020 6 articles venesol.org  6 min #174624

Caracas et Téhéran se disent «prêts à tout» en cas d'action américaine sur les pétroliers

Blocus déjoué

Arrivée du navire Fortune à la raffinerie d'El Palito. Les travailleurs du PDVSA ont accueilli l'équipage iranien. A Palito, l'essence sera pompée jusqu'à Valencia et de là jusqu'aux stations d'essence de gandolas. Le navire Forest est déjà sous juridiction vénézuélienne.

L'arrivée du pétrolier iranien Fortune à la grande raffinerie d'El Palito, au Venezuela, a une importance qui dépasse de loin la quantité d'essence et d'autres produits chimiques clés transportés sur ce navire. Il y a d'autres aspects qui sont beaucoup plus importants. Je voudrais en souligner trois.

Premièrement, le fait qu'ait pu être contourné le blocus américain qui a empêché l'arrivée de toutes sortes de produits - de la nourriture et des médicaments, des pièces détachées pour le métro de Caracas et du carburant - en République bolivarienne du Venezuela, constitue un grand triomphe pour le gouvernement de Nicolás Maduro et un revers retentissant pour la Maison Blanche. Surtout si l'on tient compte du fait que des navires de la quatrième flotte patrouillent dans la Grande Caraïbe depuis quelques mois et auraient pu facilement intercepter ce navire, ce qu'ils n'ont finalement pas fait. Nous devrons voir pourquoi, mais le fait est qu'ils ne l'ont pas fait.

Deuxièmement, que c'est la République islamique d'Iran, un autre pays également soumis à de cruelles sanctions de la Maison Blanche, qui de plus avait ordonné au début de cette année l'assassinat du général Qasem Soleimani, l'une des principales figures du gouvernement iranien, qui a ici réussi à contourner l'interdiction de Washington. Les tueurs à gages médiatiques du monde entier, ceux qui cachent tous les méfaits du gouvernement américain et qui gardent impudemment le silence face au lent assassinat de Julian Assange à Londres, ont à peine capté, encore moins analysé et divulgué l'info.

Troisièmement, il reste à voir ce qu'il adviendra des quatre autres pétroliers qui sont en route. Il est évident que l'administration Trump est revenue sur sa position initiale et que ses menaces sont restées au même niveau, vantardise typique d'un personnage de gangster, qui se croit le messie appelé à reconstruire avec ses manières de voyou la suprématie perdue des Etats-Unis depuis la désintégration de l'Union soviétique jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001. Un sociopathe qui a causé quelque 100.000 morts au sein de son propre peuple avec son mélange d'ignorance et d'arrogance face à la pandémie de Covid-19, et qui en moins de six mois joue sa réélection au milieu d'une dépression économique pire que celle des années 1930.

#LoUltimo-- El primer barco 🚢 petrolero que #Irán envió a #Venezuela ya está en la refinería El Palito.
El segundo ingresó hoy a zona exclusiva económica venezolana donde lo recibió la #FANB.
Aún quedan tres barcos por llegar 🙏 @jcy126kerubin

Mais il est évident que l'histoire n'est pas terminée. Il faudra voir ce qu'il adviendra des quatre autres pétroliers. Il semble peu probable qu'un Trump, assailli par de très graves problèmes de politique intérieure, ordonne de les arrêter, de les attaquer ou de les couler, car cela constituerait des actes de guerre très graves aux conséquences imprévisibles qui nuiraient encore davantage à ses chances de plus en plus minces d'être réélu le 3 novembre.

Les sondages électoraux les plus sérieux lui donnent entre 5 et 6 points de retard sur un candidat aussi indécis que Joe Biden, et tout indique que ce retard va s'accentuer à mesure que la situation interne des États-Unis continuera de se détériorer. D'autre part, les menaces de Trump ont été contestées avec force depuis Téhéran. Le président Hassan Rouhani a averti Washington que son pays ne resterait pas indifférent à tout « problème » qui pourrait survenir lors du voyage maritime au Venezuela. Dans une déclaration exceptionnellement forte, il a déclaré que « si les Américains créent des problèmes à nos pétroliers dans les eaux des Caraïbes ou ailleurs dans le monde, nous leur répondrons pareil et leur créerons des problèmes ». Nous avons le droit légitime de défendre notre intégrité territoriale et nos intérêts nationaux, et nous espérons que les Américains ne feront pas d'erreur.

Il est clair que le gouvernement des États-Unis continue de récolter les échecs de sa politique étrangère. L'arrivée de Fortune au Venezuela est une épreuve de plus, et il y en a d'autres. Trump n'a pas hésité à insulter le leader nord-coréen Kim Jong-un en 2017 et, deux ans plus tard, il s'est retrouvé à l'autre bout du monde pour lui rendre visite dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corée. Quelle était la raison de ce changement ? Noam Chomsky l'a dit des centaines de fois : les États-Unis n'attaquent que les pays sans défense. Non seulement la Corée du Nord n'est pas sans défense, mais elle a développé un arsenal atomique qui, même sous l'agression américaine, conserve une capacité de représailles qui pourrait réduire en quelques instants en cendres des mégalopoles comme Séoul (à peine 195 kilomètres) et Tokyo (1 291 kilomètres).

Le Venezuela, Cuba et l'Iran ne languissent pas non plus dans l'impuissance, et c'est pourquoi ils ont résisté à des décennies de pressions diplomatiques, de sanctions économiques, de blocus et de campagnes de diabolisation infâmes menées par des « intellectuels bien intentionnés » comme Mario Vargas Llosa et les centaines de publicistes de l'empire intégrés aux principaux médias, la (mal)dite « presse libre » de notre continent.

Lorsque le président français de l'époque, Nicolas Sarkozy, a convaincu Mouammar Kadhafi qu'il était inutile de renouveler sa puissante armée de l'air, parce que la Libye et l'Occident étaient désormais « amis », il a scellé sa condamnation à mort. Il a accepté les conseils du Français et du « chef de la mafia » italien Silvio Berlusconi, et lorsqu'en 2011, Washington a mobilisé l'OTAN pour bloquer l'espace aérien libyen, Kadhafi était à la merci de ses rivaux qui l'ont renversé et non seulement l'ont arrêté mais l'ont aussi lynché avec une brutalité sauvage et ont tué trois de ses fils.

Kadhafi était désarmé ; ce qui n'est pas le cas du Venezuela, de Cuba et de l'Iran et c'est pourquoi ce sont des pays libres même lorsqu'ils doivent payer un prix exorbitant pour une audace qui déchaîne toute la colère de l'empire. Non seulement ils n'ont pas désarmé mais, tirant les leçons de l'histoire de toutes les révolutions, ils ont créé de puissantes milices populaires (près de 4 millions de membres dans le cas de la République bolivarienne du Venezuela) dont la seule mention donne la chair de poule aux militaires américains car elle leur rappelle les terribles coups que leur ont infligés les Vietcongs pendant la guerre du Vietnam. La conclusion finale de cette analyse devra attendre quelques jours, en fonction de ce qui arrivera aux quatre autres pétroliers. L'un d'eux, la Forest, est déjà dans les eaux vénézuéliennes. Nous reviendrons sur le sujet dès que cet épisode sera terminé.

Atilio Boron

 Blog d'Atilio Boron / Traduit par  Venesol

4 vectores de nuestra Aviación Militar, en formación híbrida, para acompañar a los buques de nuestros hermanos de la República Islámica de Irán que han venido en esta misión digna de gratitud ¡Esta es la solidaridad entre las naciones que marca un hito en la geopolítica mundial!

Nuestros Sukhoi Su-30MK2 y F-16 A/B Block 15, forman parte de un hecho histórico al escoltar al Buque FOREST, siglas 9BAE, segundo buque proveniente de la República de Irán, hasta llegar a puerto seguro.@Libertad020 @vladimirpadrino @NicolasMaduro @ArmadaFANB @PrensaFANB

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