21/05/2020 9 articles francais.rt.com  4 min #174218

Caracas et Téhéran se disent «prêts à tout» en cas d'action américaine sur les pétroliers

Plusieurs pétroliers iraniens font route vers les côtes vénézuéliennes, zone où la marine américaine est lourdement présente. L'Iran et le Venezuela mettent en garde contre une confrontation avec Washington, qui pourrait tenter d'intervenir.

«Nous sommes prêts à tout et à tout moment» : dans une allocution télévisée le 20 mai, le président du Venezuela Nicolas Maduro a mis en garde, alors que Caracas s'apprête à recevoir une importante cargaison d'essence et de produits pétroliers envoyée par l'Iran, au grand dam de Washington.

Afin d'éviter que les Etats-Unis, ennemis déclarés tant de l'Iran que du Venezuela, ne s'immiscent dans la livraison, Caracas a fait savoir que son armée escorterait les cinq pétroliers iraniens qui ont quitté le pays depuis quelques jours.

«Ces navires, lorsqu'ils entreront dans notre zone économique exclusive, seront escortés par des navires et des avions des forces armées bolivariennes, pour les accueillir et remercier le peuple iranien pour sa solidarité et sa coopération», a ainsi expliqué Vladimir Padrino Lopez, ministre vénézuélien de la Défense, à la télévision publique.

Et pour cause, un haut responsable de l'administration Trump, sous couvert d'anonymat, avait affirmé à Reuters plus tôt que les Etats-Unis envisageaient des mesures en réponse à la livraison pétrolière iranienne au Venezuela.

Tandis que leur pays, frappé de plein fouet par la crise du Covid-19, connaît des difficultés d'approvisionnement en carburant, les autorités vénézuéliennes n'ont pas révélé la date précise de la livraison iranienne. Si le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde, la production y est en chute libre, en raison principalement de l'embargo et des lourdes sanctions économiques imposées par Washington.

Les #EtatsUnis 🇺🇸 bloquent un texte de l'#ONU sur la tentative de coup d'Etat au #Venezuela 🇻🇪
➡️

L'Iran met aussi en garde contre un possible acte de «piraterie»

Prenant les devants quant à un éventuel incident armé impliquant les Etats-Unis, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a lancé un avertissement très clair, dans une lettre adressée le 17 mai au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Expliquant qu'une action militaire américaine visant à empêcher la transaction entre Téhéran et Caracas constituerait «une forme de piraterie», Mohammad Javad Zarif mettait en garde : «[L'Iran] se réserve le droit de prendre toute mesure appropriée et nécessaire []... afin de sécuriser ses droits et intérêts légitimes face à de telles politiques d'intimidation et pratiques illégales.»

Le ministre iranien, évoquant une «dangereuse escalade» imputable à Washington, poursuivait : «Cette diplomatie hégémonique canonnière menace sérieusement la liberté du commerce international et de la navigation.»

Si l'inquiétude de Téhéran est palpable, c'est que l'agence de presse publique Fars a affirmé le 16 mais être en possession d'informations selon lesquelles quatre navires de guerre américains auraient été déployés dans les Caraïbes en vue d'une «possible confrontation avec les pétroliers iraniens».

Les autorités étasuniennes, elles, sont peu loquaces sur la question, mais leur armée est bel et bien présente dans la région des Caraïbes, où Washington a déployé des navires, officiellement afin de lutter contre le trafic de drogue. L'opération américaine, en coopération avec des pays comme la Colombie ou le Honduras, vise notamment Nicolas Maduro, que Washington accuse de «narcoterrorisme».

Mais le successeur d'Hugo Chavez (lui-même déjà victime d'un coup d'Etat soutenu par Washington en 2002), estime pour sa part que ce qui représente le «plus grand déploiement militaire américain dans la région des trente dernières années» vise à enclencher dans la région un «coûteux, sanglant conflit militaire à durée indéterminée».

«Je vous demande de tout cœur de ne pas laisser votre pays être entraîné dans une nouvelle guerre sans fin, un autre Vietnam, un autre Irak, mais cette fois près de chez vous», avait ainsi exhorté le leader socialiste, dans une  lettre ouverte aux citoyens des Etats-Unis début avril, soulignant : «Les peuples des Etats-Unis et du Venezuela ne sont pas si différents que leurs mensonges essaient de nous le faire croire.»

Louis Marechal

 Lire aussi «Nous voulons la paix» : Nicolas Maduro demande aux Américains de s'opposer à l'administration Trump

 francais.rt.com

 Commenter

Articles enfants plus récents en premier
6 articles 29/05/2020 venesol.org  6 min #174624

Caracas et Téhéran se disent «prêts à tout» en cas d'action américaine sur les pétroliers

Blocus déjoué

L'arrivée du pétrolier iranien Fortune à la grande raffinerie d'El Palito, au Venezuela, a une importance qui dépasse de loin la quantité d'essence et d'autres produits chimiques clés transportés sur ce navire. Il y a d'autres aspects qui sont beaucoup plus importants. Je voudrais en souligner trois.

Premièrement, le fait qu'ait pu être contourné le blocus américain qui a empêché l'arrivée de toutes sortes de produits - de la nourriture et des médicaments, des pièces détachées pour le métro de Caracas et du carburant - en République bolivarienne du Venezuela, constitue un grand triomphe pour le gouvernement de Nicolás Maduro et un revers retentissant pour la Maison Blanche.

29/05/2020 reseauinternational.net  10 min #174594

Caracas et Téhéran se disent «prêts à tout» en cas d'action américaine sur les pétroliers

Trump vient-il d'annuler une double guerre ?

par The Saker.

À l'heure actuelle, il est trop tôt pour déclarer que le danger est passé, mais au moins trois pétroliers iraniens sur cinq ont atteint le Venezuela en toute sécurité (confirmation de TeleSur et PressTV). Bien qu'il ne faille jamais dire « jamais », il semble extrêmement improbable que les États-Unis laissent passer trois pétroliers pour ensuite tenter d'empêcher l'arrivée des deux autres.

26/05/2020 venesol.org  3 min #174458

Caracas et Téhéran se disent «prêts à tout» en cas d'action américaine sur les pétroliers

Pourquoi les États-Unis n'attaquent pas les navires iraniens

Le Venezuela et ses alliés ont monté une stratégie magistrale face aux États-Unis, comme une partie d'échecs en 4 coups et... échec et mat.

Toutes ces initiatives sont intimement liées, l'Iran assume le rôle de fournisseur, la Russie convoque une réunion du Conseil de l'ONU en raison des menaces publiques des États-Unis, le ministre iranien des affaires étrangères envoie en même temps au secrétaire général de l'ONU une lettre explicite et directe sur le droit de prendre des mesures directes en temps et en forme en cas d'agression, le Venezuela expose de façon magistrale les raisons de l'agression américaine en pleine pandémie et obtient l'approbation de la discussion de sa demande, l'ONU se met en faveur du Venezuela.

26/05/2020 reseauinternational.net  7 min #174435

Caracas et Téhéran se disent «prêts à tout» en cas d'action américaine sur les pétroliers

Percée perse dans la cour arrière des Usa

Par Elijah J. Magnier :

Des pétroliers iraniens se trouvaient à 2 200 km des côtes américaines lorsque le « Fortune », battant pavillon iranien, est entré dans les eaux vénézuéliennes, en faisant fi de l'embargo et des menaces des USA. Le message de la République islamique était on ne peut plus clair.

Un premier message avait déjà été adressé à l'administration américaine en réponse à ce message direct des dirigeants des pays arabes et du Golfe à l'intention des dirigeants iraniens : « Washington est déterminé à empêcher les pétroliers iraniens de naviguer vers le Venezuela ».

25/05/2020 mondialisation.ca  4 min #174409

Caracas et Téhéran se disent «prêts à tout» en cas d'action américaine sur les pétroliers

Les chiens aboient et la caravane persane passe!

Par Bruno Guigue

Des matamores de Washington qui disent que « toutes les options sont sur la table » pour empêcher les pétroliers iraniens de rejoindre le Venezuela ; Téhéran et Caracas qui annoncent qu'ils sont « prêts à tout » pour défendre leur droit légitime à emprunter les routes maritimes internationales et à coopérer pacifiquement dans le domaine des hydrocarbures ; des navires iraniens qui parviennent à bon port sous escorte vénézuélienne, au nez et à la barbe des bellicistes de Washington ; le chef de la diplomatie chinoise qui déclare, le même jour, qu'un « virus politique » s'est déclaré aux États-Unis, où l'administration Trump semble décidée à mener une « nouvelle guerre froide ».

Référencé par :

1 article