Les opposants à la loi sur les agents de l'étranger se rassemblent ce 28 mai devant le Parlement.
«Quatre-vingt-quatre députés sont pour, quatre contre. La loi a été adoptée», a déclaré ce 28 mai le président du Parlement géorgien Shalva Papouashvili. Le parti au pouvoir, Rêve georgien, a ainsi balayé le veto de la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili. La plupart des députés de l'opposition avaient quitté l'hémicycle au moment du vote.
Malgré des manifestations de l'opposition pro-européenne, les pressions de l'UE et de Washington et le veto de la présidente du pays, le Parlement géorgien a donc adopté le projet de loi sur les agents de l'étranger.
Cette loi entend obliger les médias et les ONG recevant plus de 20% de leur financement de l'étranger à s'enregistrer comme étant sous influence étrangère.
Bruxelles «regrette profondément» le vote du Parlement géorgien
L'Union européenne «regrette profondément» que le Parlement géorgien ait décidé d'annuler le veto sur la loi sur les agents étrangers, a déclaré la Commission européenne. Celle-ci a indiqué étudier toutes les options pour y répondre. Ce texte est jugé contraire aux aspirations d'adhésion de Tbilissi au bloc européen.
Durant le vote, des manifestants pro-européens rassemblés à l'extérieur du Parlement ont traité d'«esclaves russes» les députés de la majorité. Des milliers de manifestants affluaient vers le Parlement dans la soirée, brandissant des drapeaux géorgiens et européens.
Les détracteurs de la loi affirment en effet qu'elle s'inspire de la législation adoptée par Moscou en 2012. Mais le parti au pouvoir, Rêve géorgien, assure s'être inspiré de la loi américaine sur l'enregistrement des agents étrangers de 1938 (Foreign Agents Registration Act), dans une version bien moins stricte.
Dénonçant les manifestations dans son pays et les pressions étrangères le 22 mai à la télévision publique géorgienne, le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a fustigé la volonté de lancer un «Maïdan géorgien» et d'«ukrainiser» son pays, évoquant le coup d'État de 2014 à Kiev, soutenu par l'Occident.
Le 14 mai dernier, le secrétaire d'État adjoint américain aux Affaires européennes et eurasiennes James O'Brien était à Tbilissi. Il a brandi la menace de sanctions de Washington au cas où le texte, pourtant voté, serait appliqué.