par Erwan Castel.
Ce jeudi 21 avril 2022, le président étasunien Biden a confirmé l'envoi d'un nouveau paquet d'aides militaires à l'Ukraine d'un montant de 800 millions de dollars, égal au précédent du 13 mai dernier (quand celui du 1er avril n'était « que de » 300 millions). Au total, au cours de la 1ère année du mandat de Joe Biden, les USA ont fourni 4 milliards de dollars d'aides militaires aux forces armées ukrainiennes.
À ces aides militaires étasuniennes significatives (qui représentent 75% des aides militaires totales), il faut rajouter (déjà réalisées) : 1 milliard $ d'aides polonaises, 800 millions $ d'aides britanniques, 486 millions de $ d'aides britanniques, 250 millions $ d'aides turques, 245 millions $ d'aides estoniennes, 220 millions $ d'aides lettonnes, 170 millions $ d'aides françaises, 60 millions $ d'aides slovaques, 50 millions $ d'aides tchèques, jusqu'à des aides secondaires venues d'Espagne, de Finlande, d'Italie, d'Allemagne, de Norvège, du Japon etc au total, 31 pays de l'OTAN et du G7.
Et même l'Union européenne, lors de la visite à Kiev de von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a débloqué une aide de 486 millions $ (450 M€) pour les forces armées ukrainiennes, « brisant un tabou voulant que l'Union ne fournisse pas d'armes à des belligérants » selon les propres mots de Josep Borrell, le ministre des Affaires étrangères de l'UE.
En quelques semaines seulement, le budget militaire annuel ukrainien (5.92 milliards de $) a été doublé grâce aux aides militaires de l'OTAN, pour la plus grande joie des marchands d'armes occidentaux.
Et à ces aides militaires directes il faut également rajouter les aides indirectes comme par exemple ce fonds de 1 milliard d'euros de l'UE pour rembourser les États-membres aidant militairement Kiev, ce prêt d'urgence de 2 milliards d'euros de la Banque européenne d'investissement pour les soutenir dans leurs aides ou les chars britanniques cédés à la Pologne pour l'aider à donner ses T72 à l'Ukraine etc
Mais ce qui est certainement le plus important - et grave - dans cet engagement progressif de l'OTAN dans le conflit ukrainien, ce n'est pas tant le volume financier que la nature des matériels fournis aux forces ukrainiennes.
En effet alors que la rhétorique occidentale ne cessait de se cacher hypocritement derrière la fonction « défensive » des aides fournies à Kiev ce sont désormais des matériels lourds à vocation offensive qui arrivent en Ukraine pour tenter de compenser et les pertes subies lors des bombardements russes mais aussi l'infériorité technologique des matériels ukrainiens.
Ainsi venant ces derniers jours des pays de l'OTAN, ce sont des chasseurs MIG 29, des hélicoptères, des véhicules blindés (200), des drones d'attaque « Bayraktar TB2 » (20), des drones kamikazes « Phoenix Ghost » (120) et « Switch Blade »(600), des systèmes de missiles anti-aérien « Stinger » (1400), de missiles antichars « Javelin » (5000) ou autres modèles (7000), mais aussi des obusiers de 155mm tractés (18) et leurs véhicules, 144 000 obus, 7000 fusils d'assaut, 50 millions de munitions diverses etc De plus, les USA déploient en Europe 7 avions de reconnaissance électronique supplémentaires « pour prêter assistance aux forces ukrainiennes ».
Autant d'aides qui, selon les déclarations des responsables de la Maison Blanche ce qui seront « probablement décisives dans la nouvelle phase de la guerre dans le Donbass ».
L'Ukraine quant à elle, ne connaissant aucune limite à sa mendicité agressive a demandé le 12 avril que lui soit livré également des drones d'attaque étasuniens MQ-9 Reaper (30 millions de $ l'unité sans compter les unités de commandement et de radar) et la firme « General Atomics » qui les produit étudie en ce moment la faisabilité juridique d'une telle fourniture.
Aujourd'hui, russes et ukrainiens jouent au chat et à la souris autour de ces aides militaires de l'OTAN qui deviennent dès leur entrées en Ukraine des cibles actives. Ces aides militaires (mais aussi carburant)franchissent les frontières ukrainiennes depuis la Pologne la Roumanie essentiellement entre 23h00 et 05h00 du matin, réparties dans des centaines de véhicules camionnettes et camions civils disséminées sur différentes voies routières et ferroviaires.
Et dans la meute de l'OTAN, le clébard français n'est pas en reste !
Alors que la France était restée jusqu'à présent plutôt discrète sur ses aides militaires à Kiev, se contentant de signaler évasivement en avril « 100 millions d'euros de dons de matériels déjà effectués », et certainement à cause des ambitions diplomatiques et électorales du président Macron, ce dernier « s'est lâché » dans un entretien accordé au quotidien régional Ouest-France en annonçant de nouvelles aides françaises substantielles aux forces ukrainiennes entre autres avec des missiles anti-aériens Mistral, des missiles anti-chars Milan et surtout des obusiers automoteurs de 155mm Caesar qui représentent un pas important vers l'engagement de l'OTAN dans le conflit russo-ukrainien.
Le chiffre non confirmé de 12 « Caesar » a été logiquement avancé car il correspond à la première tranche de modernisation du parc d'artillerie français avec le tout nouveau « Caesar NG » destiné à remplacer le modèle actuel.
L'armée française, dont le budget est une véritable peau de chagrin, ne s'amputerait pas pour autant de 12 obusiers « Caesar » sur les 77 qui sont actuellement en dotation dans ses forces d'artillerie, mais sur son stock de renouvellement et modernisation de son parc d'artillerie pour lequel il prévoit les nouveaux modèles « Caesar NG ». En revanche cette aide à l'Ukraine risque d'impacter le contrat d'exportation vers le Maroc puisque ce dernier vient d'accepter les retards de livraisons de Caesar en échange de frais de pénalités et d'une nouvelle commande d'obusiers.
Cet envoi d'artillerie lourde de 155mm à l'Ukraine est également réalisée par les USA avec 90 obusiers tractés M777 (18 déjà livrés), et les Pays-Bas qui vont livrer des « Panzerhaubitze 2000 » obusiers automoteurs à chenilles de fabrication allemande réputés pour leur grande cadence de tir (10 coups/mn).
Ce qui est certain c'est que un premier contingent de 40 artilleurs ukrainiens est arrivé en France ce 23 avril pour y suivre une formation sur « Caesar » et être opérationnels sur le front ukrainien dès le début du mois de mai. Un effectif qui confirmerait bien le chiffre de 12 obusiers initiaux livrés car il y a 3 spécialistes parmi les 5 hommes d'équipage du Caesar.
Pour info, les contribuables français seront certainement intéressés de savoir que le coût unitaire du « Caesar » est de 5 millions de $, sans compter ses munitions qui coutent pour les munitions spéciales « Bonus » 24000 $ l'obus.
Cette livraison d'armes offensives par la France, et qui est une provocation flagrante vis à vis du Kremlin qui avait stipulé il y a quelques semaines que ce type d'aides militaires lourdes constituerait une ligne rouge à ne pas franchir, intervient comme par hasard après que le Président ukrainien Zelensky ait critiqué la faiblesse des aides françaises et allemandes.
Nous savions déjà le gouvernement français aux ordres de Washington, et nous apprenons aujourd'hui qu'il est même aux ordres de la marionnette ukrainienne de l'OTAN !
Et Macron, qui risque probablement d'augmenter l'engagement de la France dans le conflit russo-ukrainien après sa probable réélection présidentielle de commenter :
« Je pense qu'il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance. »
Trop tard Manu ! car le jour où un obus français tuera un soldat russe, la France sera de facto co-belligérante aux côtés de la junte atlantiste kiévienne !
Parallèlement à ces aides militaires exponentielles de l'OTAN à Ukraine, les serviles occidentaux poursuivent leur campagne de diffamation hystérique visant à diaboliser la Russie car la principale conséquence recherchée et intéressant Washington est de rendre « de jure » impossible toute forme de négociation avec le président Poutine, au même titre qu'« on ne négocie pas avec des terroristes ».
La fuite en avant suicidaire occidentale continue donc mais le pire, dans l'indifférence hallucinante des populations européennes prêtes à retourner bientôt vers leurs nouveaux abattoirs en chantant « Slava Ukraina » !
source : Alawata Rebellion