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Des étudiants palestiniens rendent hommage à la journaliste dans la bande de Gaza, le 16 mai 2022 (image d'illustration).
24 juin 2022, 11:44
Le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a livré les conclusions de son enquête et met en cause la responsabilité des forces israéliennes dans le décès de la journaliste, écartant la thèse d'une balle tirée par des activistes palestiniens.
La journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh a été tuée le 11 mai par un tir des forces de défense israéliennes a conclu le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, a annoncé une porte-parole de l'institution le 24 juin.
«Toutes les informations que nous avons recueillies - y compris de l'armée israélienne et du procureur général palestinien - corrobore le fait que les tirs qui ont tué Mme Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenait des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de Palestiniens armés comme l'affirmaient initialement les autorités israéliennes», a déclaré Ravina Shamdasani lors d'un point de presse à Genève.
«Nous n'avons trouvé aucune information suggérant qu'il y ait eu une quelconque activité de Palestiniens armés à proximité des journalistes», a-t-elle souligné, estimant qu'il était «profondément troublant que les autorités israéliennes n'aient pas ouvert d'enquête judiciaire».
La journaliste américano-palestinienne portait une veste pare-balles sur laquelle était inscrit le mot «presse» et un casque de protection lorsqu'elle a été atteinte d'une balle juste sous la coupe de son casque. Après avoir affirmé dans un premier temps que la journaliste avait «probablement» succombé à un tir palestinien, Israël a ensuite déclaré ne pas écarter la piste d'un tir provenant des soldats israéliens.
La responsabilité de ces derniers dans le décès de Shireen Abu Akleh a été pointée du doigt par la justice palestinienne, puis confortée par une enquête de la chaîne américaine CNN, qui a établi l'absence de combattants palestiniens à proximité du lieu où se sont produits les faits, battant en brèche la thèse des autorités israéliennes. L'enquête avait également montré qu' un tir ciblé, et non une balle perdue, était la cause de la mort de la célèbre reporter.
Le 26 mai, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, avait qualifié de «mensonge éhonté toute affirmation selon laquelle l'armée israélienne visait intentionnellement des journalistes ou des civils non impliqués» dans des violences, fustigeant à la fois le rapport établi par la justice palestinienne et l'enquête de CNN. L'Etat hébreu avait en outre rejeté les appels à une enquête internationale, arguant du «sérieux» de ses procédures judiciaires internes.
Le meurtre de la journaliste de la chaîne qatarie Al Jazeera avait suscité une déclaration unanime du Conseil de sécurité de l'ONU, qui l'avait «fermement condamné», tandis que la charge de la police israélienne contre le cortège funèbre de Shireen Abu Akleh, le 13 mai, avait également été à l'origine d'une vague mondiale de réprobations.