«Conformément à la demande du ministre de l'Intérieur», le préfet de police a annoncé, en fin de journée du 13 mai, avoir pris un arrêté interdisant une manifestation déclarée pour le samedi 15 mai à Paris : la manifestation déclarée par Walid Attalah, de l'Association de Palestiniens en Ile-de-France, qui était prévue ce samedi de 15h à 18h depuis la station de métro Barbès jusqu'à la place de la Bastille, «en soutien à la résistance du peuple palestinien».
Pour motiver son arrêté, le préfet Didier Lallement indique notamment qu'il «existe un risque sérieux que les affrontements entre palestiniens et forces de l'ordre israéliennes ne se transportent sur le territoire national», occasionnant «des troubles graves à l'ordre public». Des «exactions contre des synagogues et intérêts israéliens [dans des] pays voisins comme l'Allemagne [ont] déjà eu lieu cette semaine», fait également valoir le préfet, assurant qu'«un grand risque existe que ce type de faits se produisent en France».
Dans un message publié sur Twitter plus tôt dans la journée, le ministre de l'Intérieur avait indiqué avoir demandé au préfet de police de Paris, Didier Lallement, d'interdire les manifestations qui devaient avoir lieu ce samedi 15 mai dans la capitale, en lien avec les tensions au Proche-Orient. «De graves troubles à l'ordre public furent constatés en 2014», justifie le ministre, qui précise que «consigne a été donnée aux préfets d'être particulièrement vigilants et fermes».
Mélenchon : «La France, seul pays au monde où sont interdites toutes les manifestations de soutien aux Palestiniens»
Cette annonce ministérielle a été jugée excessive par certains commentateurs et responsables politiques, comme le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui s'est indigné que la France soit le «seul pays au monde où sont interdites toutes les manifestations de soutien aux Palestiniens et de protestation contre le gouvernement d'extrême droite israélien».
L' Association France Palestine Solidarité a en outre lancé plusieurs appels aux rassemblements lors des 12 et 15 mai hors de Paris, à Bordeaux, Lyon ou encore Strasbourg, afin de dénoncer «les agressions à l'encontre des Palestiniens de Jérusalem» commises selon elle par les «bandes fascistes et racistes des suprémacistes israéliens». D'autres rassemblement sont prévues dans une vingtaine de villes françaises telles que Lille, Marseille, Nancy, ou encore Saint-Etienne, comme l'indique France Bleu.
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