par Patrick Reymond.
Dans le brouillard de guerre, il est toujours difficile de savoir où en sont les opérations militaires en cours. Mais on peut tenter d'en dresser un tableau :
- Kiev semble encerclé, les règlements de comptes entre bandes semblent être à la mode. Le fait que Moscou autorise les civiles à déguerpir, confirmerait l'information, ce qui arrangerait pas mal les russes en cas de bataille.
- D'une manière générale, c'est « l'art opératif en profondeur » qui a été appliqué, dont le premier exemple éclatant a été la campagne -rapide- de Mandchourie en 1945. Le fait que les villes ne tombent pas, n'indique pas une résistance déterminée, mais plutôt qu'on l'abandonne sur le bord, en laissant à certaines troupes le soin de nettoyer. L'arrivée des tchétchènes semble le confirmer. Ils sont réputés nettoyeur de tranchées et de villes, avec une réputation épouvantable (la « division sauvage », à l'époque tsariste) et tout à fait adéquate pour obtenir une reddition rapide des assiégés. Surtout si les capitulards sont renvoyés simplement chez eux, avec la promesse de ne pas y revenir.
Quelques cartes explicatives :
On voit la différence des cartes, et des appréciations. La dernière est là pour mettre en exergue la « résistance », les deux autres sont sans doute plus réalistes, pour la bonne raison qu'avec 200 000 hommes seulement, la ligne de front est trop longue pour être tenue par les Ukrainiens, et l'attaquant a donc tout loisir de choisir son lieu d'offensive. Celle de 1943 en Ukraine justement, était déjà un martelage généralisé de la ligne de front, l'armée rouge avançant là où la faiblesse ennemie se faisait sentir, s'arrêtant et recommençant ailleurs dès que la résistance se durcissait. La ligne du Dniepr étant coupée au nord et au sud, on peut sans doute aussi, s'attendre à un super chaudron à l'est du fleuve . Un Tcherkassy, mais sur l'autre rive du fleuve. Là, à Tcherkassy, les SS n'attendirent pas d'être annihilés comme à Stalingrad, au prix d'énormes pertes ils percèrent vers l'ouest. Anticipant les occidentaux actuels, les nazis chantèrent avoir remporter une grande victoire
- Dans le Donbass, des chaudrons auraient été crées, des milliers d'hommes encerclés, et la progression russe, dédaignant les villes, serait plus profonde qu'annoncée. De fait, si la ligne du Dniepr est tombé, notamment à Kherson, il n'y a pas de possibilités sérieuses de faire perdurer la guerre.
- Les armements ukrainiens désormais, se réduisant à des armes individuels, et aux survivants des chars et des véhicules blindés, sans approvisionnements, les villes encore détenues par les FAU (forces armées ukrainiennes) tomberont vite. La levée en masse que le gouvernement voudrait faire, est sans doute variable suivant les régions, et envoyer au combat des gens inexpérimentés n'ajoute qu'au nombre des victimes. On a vu ça avec le volkssturm, la plupart des combattants ont tirés leur cartouches et jetés leurs armes quand il n'y en a plus eu, ce qui fut rapide. Voir confectionner des cocktails molotov et es journalistes en faire le panégyrique, c'est pitoyable. Le cocktail molotov, c'est l'arme du désespoir, quand on attaque un blindé au corps à corps. Là aussi, pour une certaine efficacité, il faut des troupes très expérimentés, des soldats aguerris, et non des civils apeurés.
Pendant que certains parlent de - YouTube , d'autres parlent de « blitzkrieg » russe. Sans doute est ce plus réaliste. Si la résistance aurait certainement été nettement moindre en 2014, la Russie était nettement moins prête économiquement parlant.
En gros, la seule partie de l'Ukraine qui tienne à l'Europe occidentale et à l'occident, c'est l'ancienne partie austro-hongroise.
Comme Orlov, on peut dire aussi, que beaucoup de gens viendront au secours de la victoire. Les chantres de la « résistance », qui « s'organise », sont des bouffons. Comme l'avait dit Hersant un jour : « Tout le monde sait que je suis le seul de mon époque à n'être pas un retourneur de veste en accéléré « héros de la résistance » ».
source : La Chute