11 juillet 2019 - Il semble que, dans la crise iranienne, on découvre chaque fois, comme on dirait chaque jour, un nouveau sommet dans l'art rocambolesque de fabriquer des simulacres, dont tout le monde, qu'il s'agisse des protagonistes, des acteurs, des critiques, des coupables désignés et ainsi de suite, - dont littéralement tout le monde sait qu'il s'agit de simulacres.
Tout se déroule dans la plus complète illégalité, à commencer par la démonstration faite par les Britanniques, obligeants exécutants des ordres qui fusent en ordre dispersé de l'attelage fou Trump-Bolton, avec l'investissement d'un pétrolier portant du brut iranien par des fusiliers-marins britanniques. C'est une spécialité des USA de lancer (directement ou par UK interposé) des coups fourrés, illégaux, inadmissibles, piraterie et crime organisé, etc., et d'aussitôt se mettre à geindre en avertissant que celui qui a été frappé pourrait avoir l'inconvenance de chercher à frapper le coupable. La conséquence de cela est bien entendu une alerte générale lancée par les USA vers tous les établissements des extrêmement-puissantes forces militaires du bloc-BAO contre une tentative des Iraniens de riposter, avec déplacement préventif de frégates d'accompagnement de pétroliers. Le cas est déjà signalé...
(Mais pour ce dernier cas, agitation uniquement britannique comme il se doit, décidément les Britts décidés à jouer ce rôle de l'extrême servilité, de la vassalisation sans aucune mesure jusqu'à l'instabilité psychologique activée par l'imbroglio des simulacres. UK est semble-t-il en passe de rejoindre son grand modèle d'outre-Atlantique dans le cas des schizophrénie-paranoïaque et la démission de l'ambassadeur Kim Darroch devrait éventuellement permettre de placer un homme-UK plus convaincu de la validité du simulacre-Trump. [Mais d'autre part et en sens contraire, homme-UK en ambassade moins proche des neoconcomme semble l'avoir été Darroch, ce qui, disent certains chroniqueurs qui aiment à rêver que les vessies sont bien des lanternes, tel dedefensa.org, pourrait accidentellement nuancer la vassalisation].).
Cette valse des pétroliers introduit un amusant élément de mouvement et d'originalité dans les positions des uns et des autres, et finalement dans la situation générale... Ainsi, avant même que les Iraniens aient frappé dans le détroit d'Ormouz et le Golfe comme l'on craint qu'il fasse, sous l'empire d'une injuste colère puisqu'on ne peut concevoir de rancœur (iranienne) contre l'exceptionnaliste Amérique, la confusion et les glous-glous des tankersapeurés règnent dans le Golfe. Est-il bien nécessaire que l'Iran frappe pour que le désordre s'installe puisqu'on est en train de l'installer avant qu'aucune frappe ne se soit signalée, comme si la frappe avait déjà eu lieu ?
Simulacre, simulacre, et quelques ronds dans l'eau...
Le prurit de la coalition
Il y a une intéressante interview de Massoud Shadjareh, fondateur de la Commission islamique des droits humains, le 10 juillet sur l'émission Loud & Clear de Sputnik-USA. Cette émission nous permet d'avoir une vision assez large de l'extraordinaire complexité du désordreque le comportement US est en train de semer autour et en marge de l'affrontement avec l'Iran. Ils ont un projet de coalition urgentissime rassemblant les pays qui peuvent déléguer des moyens navals pour protéger leurs propres tankers dans le Golfe et dans le détroit. Les USA, eux, ne fournissent aucun moyen naval mais ils veulent bien assurer la coordination et la direction de la coalition ; les USA sont vraiment épatants et ils ne changeront jamais, avec la charge divine qui leur a été assignée de tout décider et de tout commander, sans nécessairement prendre un risque exagéré et coûteux... D'ailleurs, il ne faut surtout pas qu'ils changent, parce qu'ainsi maîtres dans l'art de créer des tourbillons crisiques là où la mer est calme, et d'installer le désordre là où l'ordre tente de se faire une place.
Au reste, on signalera, pour la chronique, que cette idée de coalition est urgentissime certes, mais 1) que personne ne semble pour l'instant intéressé d'y participer, et 2) que les USA qui clament que ce rassemblement est "urgent" ne se pressent aucunement pour le susciter. Surtout, surtout, qu'ils ne changent rien dans leur démarche, semble-t-on soupirer dans les gouvernements amis...
Cette même interview de Massoud Shadjareh nous signale par ailleurs que le front des pays du Golfe derrière l'Arabie commence à se fissurer, et cela sur un autre théâtre que l'Iran lui-même, mais directement lié à l'Iran, qui est le conflit yéménite. Il s'agit donc des Émirats Arabes Unis (EAU), jusqu'ici pourtant perçus comme "très durs" au côté de l'Arabie, qui ont annoncé qu'ils quittaient la coalition qui attaque le Yémen avec principalement l'Arabie et les USA en soutien très actifs (soutien que le Congrès des États-Unis voudrait interdire).
De quelle urgence parle-t-on ?
Voici un compte-rendu de l'interview de Shadjareh, résumée par une de ses remarques : « Je ne vois pas où se manifeste l'urgence annoncée par les USA... »
« "Alors que Washington a de grands projets pour une force multinationale chargée de patrouiller dans les eaux stratégiques près de l'Iran et du Yémen, aucun pays n'a encore accepté d'y participer et il apparaît que les sanctions US contre Téhéran sont vouées à l'échec", a déclaré Massoud Shadjareh, fondateur de la Commission islamique des droits humains, mercredi à Sputnik.
» Selon la proposition américaine, une coalition de nations patrouillerait dans le golfe Persique et le détroit d'Ormuz, près de l'Iran, ainsi que dans l'étroit détroit de Bab al-Mandab qui sépare le Yémen d'Afrique.
» "Nous nous engageons maintenant avec un certain nombre de pays pour voir si nous pouvons former une coalition qui garantirait la liberté de navigation tant dans le détroit d'Ormuz que dans le Bab al-Mandab ", a déclaré mardi le général du Marine Corps Joseph Dunford, président des chefs d'état-major interarmées ;
» "Je pense donc qu'au cours des deux prochaines semaines, nous déterminerons probablement quelles nations auront la volonté politique d'appuyer cette initiative, puis nous travaillerons directement avec les militaires de ces nations pour déterminer les capacités spécifiques qui appuieront cette initiative ", a ajouté Dunford. Toutefois, selon M. Shadjareh, aucun pays n'a encore pris cet engagement envers les États-Unis.
» "C'est extrêmement troublant. Il n'y a personne politiquement prêt à s'engager ", a déclaré M. Shadjareh aux présentateurs John Kiriakou et Brian Becker de l'émission Loud & Clear. Shadjareh a dit qu'ils "ne voient nulle part se manifester l'urgence que l'administration Trump exprime, et même quand on regarde ce que le président américain Donald Trump suggère, ce n'est pas quelque chose d'immédiat. C'est quelque chose à faire en quelques semaines. Donc, [lui-même, Trump]dit très clairement qu'il n'y a aucune urgence. Et il n'y a personne qui veut s'embarquer dans cette aventure."
» "Et il semble que les États-Unis eux-mêmes ne soient pas prêts à s'engager. Tout ce qu'ils disent, c'est qu'ils vont coordonner [et que]d'autres pays devraient participer et escorter leurs propres navires marchands", a dit M. Shadjareh, notant que le plan semble proposer que les pays arabes du Golfe, plutôt que les pays européens, rejoignent la coalition.
» "Il semble absolument étrange qu'il ne s'agisse pas d'un appel aux nations européennes à se manifester. Il semble s'agir d'un appel aux dirigeants arabes du Golfe à se manifester et à être coordonnés par les États-Unis... D'autre part, nous devrions également tenir compte de ce qui se passe au sein des Émirats Arabes Unis (EAU). Les Émirats arabes unis se sont retirés de la coalition contre le Yémen", a noté M. Shadjareh, se demandant si la coalition proposée pourrait être destinée à combler les lacunes laissées par le retrait des Émiratis.
» "Ici, les États-Unis disent qu'ils vont utiliser leur puissance et qu'ils vont inviter d'autres pays à se joindre à eux pour causer des dommages économiques à l'Iran au nom de l'ouverture des voies économiques pour tous les autres", a-t-il expliqué.
» Lundi, un haut responsable émirien a annoncé que les Émirats Arabes Unis avaient réduit leurs forces au Yémen, où ils ont apporté leur soutien à la coalition dirigée par les Saoudiens et soutenue par les États-Unis, qui se bat contre la faction d'opposition politique Houthi depuis 2015.
» Lundi, M. Trump a également indiqué sur Twitter que les sanctions contre l'Iran allaient être renforcées "substantiellement", accusant le pays d'avoir violé les dispositions du Plan d'action global conjoint (JCPOA) de 2015 bien avant d'annoncer, ces dernières semaines, un recul progressif de ses engagements au titre de l'accord nucléaire international.
» "Je pense que, sur le plan international, tout le monde est d'accord pour dire que les sanctions ne fonctionnent pas. Le fait d'essayer de mettre l'Iran à genoux n'a pas fonctionné, et cette politique s'est retournée contre ses initiateurs ; la politique générale d'intimidation s'est retournée contre [les USA] et malheureusement... ces actions nous disent que [les États-Unis n'ont] aucun autre plan à proposer,[aucun 'plan B']", a dit Shadjareh. Son jugement est que la menace américaine pour augmenter les sanctions est "pathétique".
» "Je ne sais pas ce qui peut être sanctionné qui ne l'ait déjà été, [s'il reste encore quelque chose à sanctionner]. La réalité est que, bien que la vie soit devenue très difficile pour les gens ordinaires en Iran, elle n'a pas vraiment eu l'effet escompté que les États-Unis attendaient", a-t-il dit.
» Selon M. Shadjareh, des pays comme la Chine, la Russie et l'Inde continuent de commercer avec l'Iran, tandis que les pays européens sont "en quelque sorte coincés au milieu" des tensions croissantes entre Téhéran et Washington.
» "D'un côté, a-t-il dit, les pays européens veulent faire du commerce avec l'Iran. D'un autre côté, ils s'inquiètent des sanctions secondaires et de leurs entreprises, inquiètes qu'ils puissent être... punies par [les États-Unis]". »
"Vous n'auriez pas une coalition à former ?"
Il faut noter que cet appel à une coalition est le second en une quinzaine, de la part des USA, toujours avec le même succès... Le premier appel dans ce sens a eu lieu après l'attaque contre des pétroliers, à la mi-juin. Nebojsa Malic nous rappelle l'épisode, dans RT.com, en quelques lignes qui concluent un texte sur la saga des pétroliers arraisonnés ou piratés, ou bien protégés par des navires de guerre (tout cela, uniquement du fait des Britanniques, qui semblent à la fois jouer le rôle de pirate contre les Iraniens, et de valet de pied pour les USA, exposant l'étrange folie où les conduisent l'obsession complètement absurde des special relationships.
Dans l'extrait ci-dessous du texte de Malic, on se contentera pour notre compte de diverger de la dernière phrase selon lequel le "consensus" est "fabriqué" et que "la guerre avec l'Iran n'est qu'une question de temps". Au contraire, Malic montre involontairement un épisode de plus de l'impuissance des USA à cet égard, qui semble devoir se poursuivre avec l'appel à une "coalition" pour la protection des naviresdans les détroits et le Golfe Persique : on ne voit pas en quoi un "consensus" est en train d'être "fabriqué" dans ce deuxième appel à la coalition auquel personne ne répond et dans lequel les USA eux-mêmes ne sont guère pressés de s'impliquer malgré l'urgence qu'ils proclament... Totalement impuissants, les USA n'ont plus aucune capacitéde fabriquer quelque "consensus" que ce soit, comme le montre Shadjareh, y compris à l'intérieur de leur administration comme on le voit plus loin... Alors, la guerre !
Malic : « Il convient de rappeler que Washington a accusé l'Iran d'être à l'origine des mystérieuses attaques contre deux pétroliers dans le golfe d'Oman, ainsi que deux autres navires dans le golfe Persique, le mois dernier. Téhéran a nié ces accusations et les pays dont les navires ont été endommagés n'étaient pas non plus convaincus.
» L'annonce par le Pentagone qu'il allait "construire un consensus mondial" contre Téhéran est passée largement inaperçue dans la frénésie suscitée par la destruction par l'Iran d'un drone espion américain, qui semblait certain de déclencher une guerre jusqu'à ce que le président américain Donald Trump annule une frappe prévue, invoquant la crainte de pertes éventuelles en Iran.
» Ce que la récente piraterie des pétroliers et les appels à une coalition maritime suggèrent, cependant, c'est que le "consensus" est bel et bien fabriqué et que la guerre avec l'Iran n'est qu'une question de temps. »
Une orgie de logique et de courage
Comme nous remarquions plus haut, "les USA n'ont plus aucune capacitéde fabriquer quelque "consensus" que ce soit, comme le montre Shadjareh, y compris à l'intérieur de leur administration..." On en a donc un exemple de plus...
En effet et pendant ce temps, la situation du côté US, ou plutôt des divers côtés US au sein de l'administration qui se manifestent dans des rapports confus sinon antagonistes, n'est pas plus simple que les complications plus générales que nous signale Mr. Shadjareh. Ainsi enregistre-t-on, du côté de la délégation US à l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA), une déclaration qui expose le simulacre de sembler extrêmement arrangeante, proposant une reprise sans conditions des négociations entre les USA et l'Iran, dans une orientation qui n'est pas loin d'être celle du traité JCPOA...
« Les États-Unis ont offert à l'Iran la pleine normalisation de leur relations en échange de l'engagement de Téhéran d'annuler ses récentes mesures nucléaires et de cesser tout projet d'enrichissement de l'uranium, a déclaré mercredi l'ambassadeur Jackie Wolcott, représentant des États-Unis auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dans un communiqué de presse.
» "Les États-Unis ont clairement indiqué qu'ils étaient ouverts à des négociations sans conditions préalables et qu'ils offraient à l'Iran la possibilité d'une normalisation totale de ses relations", a dit M. Wolcott. »
Tout cela, en contradiction à peu près complète dans l'esprit et dans les perspectives, avec une conférence de Bolton il y a deux jours, au cours de laquelle le conseiller pour la sécurité nationale du président a réaffirmé pour la nième fois, pour son propre chef, que les USA accentueront leurs pressions (sanctions) sur l'Iran tant que ce pays ne cessera pas son programme nucléaire et ses activités subversives dans la région. Bolton parlait clairement dans le sens de la certitude d'une guerre avec l'Iran, devant le public sélectionné et enthousiaste de la conférence du groupe The Christians United for Israel, soit les évangélistes chrétiens intégristes et millénaristes ("les Sionistes-Chrétiens", comme ils sont désignés) qui soutiennent Israël selon le schéma biblique d'Armageddon & le reste, - tout cela, haute et subtile schéma stratégique impliquant d'écarter la moindre concession, le moindre "arrangement" qui ne soit la capitulation complète de l'Iran puisque les protagoniste de cette version de la crise sont Dieu, le Messie & leurs œuvres ; des gens avec lesquels on ne faiut pas de compromis...
Tout de même... Pour nous rassurer, on précisera que madame Wolcott, en séance plénière de l'AIEA, avait tracé le cadre de la narrative où devrait se dérouler les négociations sans préalable qu'elle propose. A savoir, d'une part des accusations sur la politique constante de l'Iran pour développer l'arme nucléaire, d'autre part le fait que le "sans-préalable" signifie aussi bien que les sanctions sans fin imposées par les USA à l'Iran restent pleinement "opérationnelles".
Ajoutons en passant, pour la bonne forme, que la même réunion de l'AIEA a permis également de mesurer la loyauté et la lucidité des grands acteurs européens, signataires et garants de l'accord JCPOA. Dans un communiqué commun, Allemagne, France & UK critiquent vertement l'Iran pour esquisser des mesures symboliques de sortie du cadre de l'accord. Il s'agit d'un document signé, qui ne dit pas un mot du retrait US du JCPOA en 2017, qui est la cause première, centrale et unique de la séquence actuelle et de son paroxysme de ces dernières semaines.
Des ronds dans l'eau
Finalement, le spectacle ainsi esquissée n'apporte aucune satisfaction à l'esprit, aucun apaisement à la raison. Le spectacle de l'immense puissante américaniste, fermement appuyée sur son principe de l'America First & Alone du président Trump, cherchant des candidats pour former une "coalition", dans une évolution qui la place de plus en plus en position de défensive contre des rapines et des attaques qu'elle a elle-même suscitées, sinon montées en simulacre, ce spectacle illustre l'acte d'accomplir un pas de plus dans le sens de la déliquescence de son appareil militaire, de l'effondrement structurel de la puissance.
La stratégie de l'encerclement et de l'étranglement de l'Iran a été préparée et rodée depuis des années, sinon des décennies depuis la Révolution islamique de1979, à l'aide d'une multitude de bases, de couverture navale et d'alliances diverses. Actuellement, selon les règles étranges de dissolution de la puissance à laquelle sont parvenues les USA, cette stratégie se transforme peu à peu en une inversion d'elle-même, se débattant entre les appels à la coalition, les fausses offres de pourparlers, les actes de piraterie aussitôt présentées comme des simulacres d'une légalité qui ne joue plus aucun rôle dans l'évolution de la situation, - là aussi, et encore et toujours, du fait de l'action de la puissance américaniste... Cette stratégie se transforme peu à peu en une inversion d'elle-même, comme si les acteurs-stratèges finissaient par s'encercler eux-mêmes dans la confusion, dans la velléité, dans les menaces nécessairement non suivies d'effetspuisque chacun sait bien que ni le président, ni les généraux et amiraux du Pentagone ne veulent se risquer dans un conflit avec l'Iran.
Cela s'appelle "faire des ronds dans l'eau", et c'est ainsi, dans la tragédie-bouffe de la forme navale, que les empires suivent de plus en plus obligeamment la voie sacrée ouverte par le Titanic. On attend avec impatience de voir comment Trump et ses gens parviendront à sortir de ce guêpier dont ils ne veulent en aucun cas risquer les piqûres, parce qu'il y a le public qui vote, qu'il y a les élections demain, qu'il importe d'entretenir la vibrante démocratie de l'américanisme et de défendre l'Amérique et l'administration-MAGA (Make America Great Again) autant contre les migrants que contre l'aile gauche socialiste du parti démocrate.
James Howard Kunstler écrit le 8 juillet : « Voilà les dynamique à l'œuvre à l'aube de la campagne pour les élections de 2020. Il ne s'agit pas seulement de savoir si ces deux vieux partis politiques survivront, mais si les États-Unis pourront rester intacts lorsque ces tensions se déchaîneront. »