
Par BettBeat Media, le 24 novembre 2025
Le Venezuela endosse involontairement le rôle de réserve de pétrole alternative pour un empire sur le point de mettre le feu au Moyen-Orient.
La politique étrangère américaine est désormais si prévisible qu'elle ne trompe plus personne, pas même les plus crédules. Si le Venezuela - une nation à peine évoquée lors de la récente campagne présidentielle - se retrouve désormais au rang de prétendue menace existentielle, l'objectif n'est pas de faire valoir une nouvelle priorité stratégique, mais de préparer l'opinion à des guerres déjà planifiées.
On nous conditionne. La machine tourne à plein régime. Les récits sont déjà prêts. Le Venezuela, cette nation riche en pétrole mais située à des milliers de kilomètres du golfe Persique, endosse involontairement le rôle de réserve de pétrole alternative pour un empire sur le point de mettre le feu au Moyen-Orient.
La logique est des plus simples, mais brutalement efficace. Si vous envisagez de faire la guerre à l'Iran - et ne vous y trompez pas, cette guerre est souhaitée, planifiée et reportée depuis des lustres -, il faut d'abord résoudre un problème d'ordre mathématique et géographique : en cas de conflit majeur avec Téhéran, le détroit d'Ormuz, par lequel transite environ 20 % de l'approvisionnement mondial en pétrole, sera presque certainement fermé. Et ce n'est pas une spéculation, mais une certitude stratégique.
Alors, quel est le plan d'un empire qui sait qu'il sera bientôt être privé de son propre approvisionnement énergétique ? Il met en place une alternative. Il provoque une crise qui lui permet de prendre le contrôle des plus grandes réserves de pétrole de la planète. Il transforme un point de friction régional en urgence nationale, recourant au discours bien rodé sur la drogue, le terrorisme et les périls pour la patrie - le même jargon justifiant toutes les opérations impériales du demi-siècle passé.
Le timing trahit l'intention. Alors que le débat sur la soumission américaine aux intérêts stratégiques israéliens atteint son paroxysme - même ceux qui refusaient de voir commencent à se demander pourquoi leur pays se soumet aux exigences d'un État étranger dont les agissements sont qualifiés de génocide par la plupart des pays du monde -, une nouvelle priorité en matière de politique étrangère émerge soudainement. Le Venezuela, mais c'est bien sûr ! Où avions-nous donc la tête pour ne pas avoir perçu plus tôt cette grave menace pour notre sécurité ?
L'Empire a besoin du pétrole vénézuélien
Tout cela n'est qu'une propagande conçue pour faire diversion. Les États-Unis prétendent mener une politique indépendante, alors qu'en réalité, ils ne servent que les intérêts de l'État hébreu. Les stratèges de guerre de Washington et de Tel-Aviv savent que le scepticisme du public atteint des niveaux alarmants. Ils savent que des millions de concitoyens voient désormais clairement ce qui a longtemps été occulté : la politique étrangère américaine en Asie occidentale ne sert pas les intérêts de la population américaine, mais ceux de l'État israélien et les objectifs idéologiques du sionisme.
Ainsi, comme l'explique Alon Mizrahi, l'objectif est de créer l'illusion de l'autonomie, et démontrer que la puissance américaine agit toujours de manière autonome, poursuit ses objectifs propres et ne défend que ses intérêts. Le Venezuela fait office de leurre dans cette supercherie complexe, prouvant, espèrent les politiciens, que l'Amérique n'a pas tout à fait cédé sa souveraineté à une puissance étrangère.
Mais la manœuvre vénézuélienne poursuit un double objectif. C'est à la fois une diversion et l'amorce d'une stratégie. Elle occulte le véritable objectif de planification militaire américaine tout en se préparant simultanément à cette confrontation. Lorsque la guerre contre l'Iran éclatera - et elle éclatera, car la trajectoire actuelle exclut toute autre issue -, l'empire aura besoin du pétrole vénézuélien. L'empire devra alors d'ores et déjà contrôler ces champs pétrolifères et neutraliser tout gouvernement qui pourrait faire obstacle à leur exploitation ou exiger une compensation équitable.
La guerre contre le Venezuela sera présentée comme un combat pour la démocratie, les droits de l'homme, le peuple vénézuélien en souffrance, la lutte contre le trafic de drogue, le terrorisme et les "criminels" menaçant prétendument la frontière américaine. La guerre contre l'Iran sera présentée comme une guerre pour la sécurité, la stabilité et la paix. Mais ces deux guerres restent des actes d'agression, des guerres conçues pour préserver le contrôle d'un empire moribond sur les ressources et la géographie d'un monde qui échappe à son emprise.
Et lorsque le détroit d'Ormuz sera fermé, que les prix mondiaux du pétrole flamberont et que l'économie mondiale commencera à vaciller, nous saurons pourquoi la prise de contrôle du Venezuela était si cruciale. Et tout s'éclaircira. Nous verrons alors que la stratégie était bien rodée et que chaque pièce du puzzle attendait le moment propice pour prendre place alors qu'on nous distrayait à grand renfort de discours et de propagande.
Le rideau se lève. Le Venezuela ouvre le bal. Mais le véritable scénario, celui du dénouement catastrophe qu'ils nous ont concocté, se prépare en coulisses. Et à moins d'y mettre le holà, la guerre qui se profile éclipsera les pires destructions jamais observées à ce jour.
Traduit par Spirit of Free Speech