© Kirill Kudryavtsev Source: AFP
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Le logo du producteur de pétrole russe Rosneft ornant la façade de son siège à Moscou, le 18 avril 2021 (illustration).
2 mai 2022, 16:31
La Commission européenne finaliserait un arrêt progressif des achats européens de pétrole et de produits pétroliers à la Russie. Un calendrier ainsi que de nouvelles mesures devraient être annoncés cette semaine.
«Il y a une volonté politique de cesser les achats de pétrole à la Russie et nous aurons la semaine prochaine des mesures et une décision sur un retrait progressif», a affirmé ce week end un «responsable européen impliqué dans les discussions», cité par l'AFP. Un diplomate européen a aussi avancé que la Commission européenne préparait une proposition d'embargo «avec une période de transition jusqu'à la fin de l'année».
Les sources reconnaissent toutefois que la décision n'est «pas facile à mettre en œuvre» pour deux pays européens enclavés, la Hongrie et la Slovaquie qui dépendent des oléoducs russes. Ils n'ont pas de ports et ne sont reliés à aucun oléoduc européen, et il leur faudrait donc construire des infrastructures ou trouver des alternatives.
En outre, les décisions européennes sont scrutées par les Etats-Unis qui redoutent qu'elles entrainent une flambée mondiale des prix du pétrole. «Nous devons être prudents avec une interdiction européenne complète des importations de pétrole», a par exemple déclaré en avril la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.
Selon une des sources européennes proches du dossier consultée par l'AP, le plafonnement des prix préconisé par les Etats-Unis est une «mesure intelligente» car il éviterait les spéculations et le pétrole resterait rémunérateur, mais «il faut qu'il s'applique au-delà des Européens et des Américains».
La Commission européenne a mené des discussions durant le week-end avec les Etats membres les plus concernés, avec les Etats-Unis et avec l'Agence Internationale de l'Energie pour boucler la proposition qui sera soumise aux Etat membres. «Un nouveau train de sanctions, qui est en préparation, est absolument indispensable», a pour sa part estimé le 1er mai le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, lors d'une visite au Chili.
Un premier «échange» le 2 mai
«Nous devons utiliser nos leviers économiques et financiers pour faire payer à la Russie ce qu'elle est en train de faire», a-t-il ajouté, estimant que le bombardement de l'aéroport d'Odessa signifiait que Moscou avait l'intention de «priver l'Ukraine de son accès à la mer». La sanction sur le pétrole russe doit être approuvée à l'unanimité des 27 Etats membres. Or, selon le responsable européen cité par l'agence : «La Hongrie a jusqu'à présent toujours été au rendez-vous des sanctions et il faut éviter de lui donner un prétexte pour bloquer sur le pétrole».
Un premier échange est prévu ce 2 mai au cours d'une réunion des ministres de l'Energie des Vingt-Sept à Bruxelles, mais aucune décision n'est attendue car la Commission n'aura pas encore soumis ses propositions de sanctions. Le 6e paquet de mesures européennes préparé par la Commission présidée par Ursula von der Leyen va mettre sous sanctions tout l'écosystème pétrolier de la Russie. A court terme, l'une des mesures visera à rendre plus cher le transport du pétrole russe par tanker.
En outre, plusieurs «sources diplomatiques européennes» citées par l'AFP ont ajouté que la plus importante banque russe, la Sberbank, qui représente 37% du marché, doit être exclue du système de transactions Swift.