Ils avancent, lentement, à la cadence sourde d'un vieux monde qui s'éteint. Rien ne brille plus. Rien ne surgit. Juste des miettes de jours, de gestes, d'heures perdues, éparpillées sur la table sale du quotidien. L'air est figé, saturé d'une lourdeur qui colle aux âmes. Ils ne marchent pas : ils dérivent. Mous par habitude.
Autour d'eux, un voile gris s'est refermé. Les contours s'effacent. Le monde d'avant n'est plus qu'une silhouette tremblante dans la brume.