© Sputnik. Maxim Blinov
Dans une interview accordée à Sputnik, Timur Özkan, un des organisateurs de l'exposition « La Russie vue par les Turcs » organisée au Centre d'art contemporain à Ankara, a évoqué les événements tragiques de la soirée du 19 décembre, durant laquelle l'ambassadeur russe Andreï Karlov a été lâchement assassiné.
Reportée plusieurs fois pour différentes raisons depuis l'année dernière, l'exposition « La Russie vue par les Turcs », qui s'était déjà tenue dans d'autres pays du monde, visait à présenter des photos de la Russie aux citoyens turcs afin d'élargir leur vision de ce pays. Pourtant, elle a subitement tourné au cauchemar, lorsque, en pleine inauguration de cet événement remarquable, l'ambassadeur russe a été abattu de plusieurs balles dans le dos.
« Au moment où l'ambassadeur a parlé de la contribution que l'exposition devait avoir pour les relations bilatérales, un jeune homme qui au début n'avait pas attiré notre attention s'est placé derrière lui comme le font les gardes du corps. Voici pourquoi nous avons décidé qu'il faisait partie de la sécurité de l'ambassadeur », explique M. Özkan.
« En outre, il portait un costume noir avec une cravate ce qui ressemblait aux vêtements des employés de la sécurité, » poursuit-il.
M. Özkan a fait remarquer que l'assassin était resté dans la salle tout au long de la soirée, mais dès que l'ambassadeur a commencé son intervention, il s'est placé derrière lui.
Au moment où M. Karlov parlait de la contribution de cette exposition au développement des relations bilatérales, le jeune homme a soudain sorti un pistolet et a tiré à 4 ou 5 reprises sur l'ambassadeur. « Ensuite, l'assassin a commencé à crier que "Si nous ne pouvons pas vivre en paix à Alep, dans notre ville natale en Syrie, nous ne vous laisserons pas en paix" », se souvient M. Özkan.
D'après l'organisateur de l'exposition, l'assassin a crié pendant 3 ou 5 minutes et a tiré encore deux fois sur l'ambassadeur qui restait allongé sur le sol sans signe de vie. Ensuite, il a exigé que tous les invités quittent la salle et que les vigiles de l'ambassadeur restent : « C'est là qu'on a compris que M. Karlov était arrivé sans aucune sécurité rapprochée, mais en compagnie de sa femme. » M. Özkan suppose que l'ambassadeur croyait qu'un événement tel que l'inauguration d'une expo-photo ne menaçait pas sa sécurité.
« Plus tard, on a appris qu'il y avait 11 impacts de balles dans le corps de l'ambassadeur, pourtant, l'assassin a tiré au moins 25 ou 30 fois sur les verres avec des cocktails et sur les photos. »
Selon M. Özkan, les policiers espéraient que l'ambassadeur était encore en vie et comptaient le transporter à l'hôpital le plus vite possible, raison pour laquelle ils ont décidé d'abattre l'assassin au lieu de l'interpeller sur place. Timur Özkan a fait savoir que selon certaines informations, l'assassin avait visité le Centre vendredi dernier, apprenant sans doute à cette occasion la date d'inauguration de l'exposition.
Et de conclure :
« La Russie est un pays qui a une grande importance pour la Turquie. (...) Nous sommes attristés et dévastés par le fait que (...) l'ambassadeur, confié à notre Etat par la Russie, rentre dans son pays natal dans un cercueil. Il est impossible d'exprimer avec des mots la douleur que nous ressentons. »
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