« Sputnik » : un instrument d'influence russe en France ?
Plus de vingt-cinq ans après la fin de la Guerre froide, peut-on vraiment inscrire Sputnik, financé à 100% par le Kremlin, dans la continuité d'une stratégie d'influence issue de l'héritage soviétique ? Colin Gérard répond en présentant les origines de la création de Sputnik et sa stratégie de développement axée sur les réseaux sociaux. Deux ans après la mise en service de la version française de Sputnik, le Diploweb publie un document de référence pour un bilan d'étape.
Par Colin GERARD, le 22 janvier 2017 | Diploweb
Le 23 novembre 2016, le Parlement européen adoptait une résolution, intitulée « Communication stratégique de l'Union visant à contrer la propagande dirigée contre elle par des tiers ». [1] Dans son viseur, l'organisation Etat Islamique (EI), mais aussi plusieurs institutions russes, parmi lesquelles la « pseudo agence de presse internationale Sputnik », accusées de « s'attaquer aux valeurs démocratiques, de diviser l'Europe, de s'assurer du soutien interne et de donner l'impression que les États du voisinage oriental de l'Union européenne sont défaillants ».
Le vote de cette résolution a fait réagir de nombreux officiels russes, jusqu'au président Vladimir Poutine, qui n'a pas hésité à parler de « dégradation manifeste, politiquement parlant, de la conception de démocratie au sein de la société occidentale ». La rédactrice en chef de Sputnik à Moscou, Margarita Simonyan, a quant à elle déclaré que les avocats de l'agence étudiaient la possibilité de porter plainte auprès de la Cour de justice européenne, face une résolution qualifiée de « discriminatoire » et « [violant] le principe de liberté d'expression ». Pourtant, le terme de « censure » ou l'idée même d'interdire les médias russes internationaux en Europe ne sont à aucun moment évoqués dans la résolution, qui appelle simplement les Etats-membres de l'Union à mettre sur pieds une stratégie commune pour renforcer la lutte contre ce que les députés qualifient de « propagande extérieure ».
Alors que la conjoncture internationale actuelle voit différents courants conservateurs s'installer dans les pays occidentaux, la Russie est accusée de favoriser ces mouvements, via une politique d'influence rappelant celles des mesures actives de l'Union soviétique [2]
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