20/04/2017 francais.rt.com  6 min #127793

En Syrie, agression impérialiste à visage découvert

Bachar el-Assad : la soi-disant attaque chimique du 4 avril était «une opération sous faux drapeau»

Source: Reuters

Dans une interview à Sputnik, le président syrien est revenu sur l'attaque chimique qui aurait frappé la ville de Khan Cheikhoun. Selon lui, il s'agit d'une mascarade visant à justifier le bombardement d'une base syrienne par les Etats-Unis.

Depuis l'utilisation présumée d'armes chimiques sur la ville de Khan Cheikhoun le 4 avril, Bachar el-Assad est voué aux gémonies par la majorité des chancelleries et de la presse occidentales. Selon la narration de Washington et de ses alliés, le gouvernement syrien aurait utilisé du gaz sarin, tuant ainsi 87 personnes dans cette localité tenue par l'opposition et située au nord-ouest de la Syrie. Lors d'une interview donnée à Sputnik le 20 avril, le président syrien a produit un récit qui diffère sensiblement de la narration occidentale.

L' #OIAC rejette une proposition russo-iranienne d'enquête sur l'attaque chimique présumée en  #Syrie  t.co  pic.twitter.com/SjmgoLETuD

RT France (RTenfrancais)  20 avril 2017

L'hypothèse de la ruse militaire

D'après lui, ce qu'il s'est passé le 4 avril à Khan Cheikhoun - ou plutôt ce qu'il ne s'est pas passé - n'est rien d'autre qu'une «opération sous faux drapeau». Une ruse destinée à justifier le bombardement de la base gouvernemental d'Al-Chaayrate.

S'il y avait eu une fuite de gaz ou une attaque chimique, comment la ville continuerait-elle à vivre ?

«Nous croyons à cette hypothèse parce que la frappe a été préparée à l'avance, ils [les États-Unis] ne voulaient pas écouter, enquêter, ils ne souhaitaient que porter leur frappe. Nous estimons que c'est une provocation pour la raison suivante : s'il y avait eu une fuite de gaz ou une attaque chimique [..]., comment la ville continuerait-elle à vivre ? La population n'a pas été évacuée. Personne n'a quitté la ville, la vie y suit son cours, pourtant selon leur hypothèse, on y a utilisé des armes de destruction massive», a souligné Bachar el-Assad.

Ce que l'on sait des frappes américaines sur la base militaire de al-Chaayrate en  #Syrie  t.co  pic.twitter.com/K5tmiPgs8J

RT France (RTenfrancais)  7 avril 2017

Dans la nuit du 6 au 7 avril, aux alentours de 00h40 GMT, les navires américains USS Porter et USS Ross ont tiré 59 missiles Tomahawk en direction de la base d'al-Chaayrate, dans la province centrale de Homs. D'après le Pentagone, ces frappes ont été menées en représailles de l'attaque chimique présumée du 4 avril et parce que «des stocks de gaz» avaient été repérés sur site. «Ils ont attaqué tous les dépôts, mais il n'y a pas eu de fuite de gaz sur le territoire de l'aérodrome. Aucun de nos officiers ou personnels n'a été victime de gaz», note le président syrien.

Manque d'investigation

Ce dernier déplore également qu'aucune enquête de terrain n'ait été effectuée «Nous avons envoyé une lettre officielle aux Nations unies, dans laquelle nous leur demandons d'envoyer une délégation afin d'enquêter sur ce qui s'est passé à Khan Cheikhoun. Bien entendu, ils n'ont encore envoyé personne, parce que l'Occident et les Etats-Unis ont bloqué la venue de toute délégation. Car s'ils viennent, ils devront se rendre à l'évidence que ce qu'il s'est passé à Khan Cheikhoun, et ensuite à la base aérienne d'Al-Chaayrate, n'est basé que sur des mensonges. C'est pourquoi ils n'ont envoyé personne. Pour que cette délégation soit envoyée, je pense que cela ne peut être fait que par le biais de la Russie et peut-être d'autres pays. Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune information concernant l'arrivée de quiconque sur le sujet.»

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RT France (RTenfrancais)  26 janvier 2017

D'après lui, certaines des indications censées démontrer que son gouvernement est responsable de l'attaque ne peuvent être prises au sérieux au regard de leur origine. «Cette région se trouve sous le contrôle du Front al-Nosra, qui est en fait une partie d'Al-Qaïda. Les seules informations que le monde a obtenu [concernant les événements de Khan Cheikhoun] proviennent d'une vidéo publiée sur YouTube par cette organisation le Front al-Nosra, nous ne pouvons donc pas fonder notre opinion sur ces informations», a expliqué Bachar el-Assad.

Si vous regardez les images, vous pouvez voir les soi-disant secouristes porter assistance à des gens sans même porter de masques, de gants et se déplacer sans problème

Il a notamment fait référence aux polémiques entourant l'opposition, notamment l'ONG des Casques blancs, qui, à plusieurs reprises, s'est vue reprocher par les autorités russes et syriennes de monter de toutes pièces des «preuves» d'atrocités qui auraient été commises par Damas. «Leurs photos où l'on voit des enfants qui auraient été tués par une frappe russe on apprend par la suite qu'il s'agit d'un faux, qu'ils ont filmé un garçon après l'avoir recouvert de boue et aspergé de sang, qu'ils s'agit d'un faux sang, etc.», a-t-il rappelé.

 Lire aussi : Les Casques blancs «méritent un Oscar» pour leur mannequin challenge en zone de guerre en Syrie

Concernant l'attaque chimique présumée du 4 avril, Bachar el-Assad s'est notamment étonné du manque d'équipement de certains «secouristes» : «Si vous regardez les images, vous pouvez voir les soi-disant secouristes porter assistance à des gens sans même porter de masques ni de gants et se déplacer sans problème. C'est totalement incohérent. C'est tout simplement impossible avec du gaz sarin. Ils seraient morts comme les autres, à supposer que ces gens étendus au sol soient vraiment morts.»

Un spécialiste du  #MIT conteste les preuves américaines accusant  #Damas d'attaque chimique  t.co  pic.twitter.com/wTlvjuHz26

RT France (RTenfrancais)  14 avril 2017

Bachar el-Assad est également revenu sur les rumeurs faisant état de la capture d'Abou Bakr al-Baghdadi, «calife» de Daesh, à la frontière irako-syrienne par les forces de Damas et de Moscou. Selon lui, «c'est totalement faux» : «Cette zone est sous le contrôle du groupe Etat islamique pour l'instant. Ce n'est pas la Syrie, les Russes ou même les Etats-Unis qui contrôlent cette frontière mais Daesh. Abou Bakr al-Baghdadi y est en sécurité.»

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