Par Rep. Ron Paul
Le président Trump semble foncer frénétiquement vers au moins une guerre désastreuse. Peut-être deux. La grande question est de savoir qui sera le premier? La Corée du Nord ou l'Iran?
Au cours des derniers jours, le président Trump a envoyé deux bombardiers nucléaires B-1 sur la péninsule coréenne pour envoyer un message clair montrant qu'il était prêt à attaquer la Corée du Nord. Samedi, il a accusé la Chine d'être responsable du refus de la Corée du Nord de stopper ses tests de missiles. Il a Tweeté: « La Chine me déçoit beaucoup... ils ne font rien pour nous avec la Corée du Nord, rien que des paroles. Nous ne permettrons plus que cela continue. «
Un rapport de presse d'une source non identifiée du Pentagone a affirmé que le président Trump «pourrait ordonner une frappe militaire contre la Corée du Nord au cours de l'année», après le test nord-coréen d'un missile de plus longue portée ce week-end.
L'Iran qui, avec la Corée du Nord et la Russie, fera face à de nouvelles sanctions imposées par le Congrès que Trump devrait signer, est également dans la ligne de mire du président Trump. Il parait qu'il est furieux contre son secrétaire d'État, Rex Tillerson, qui avait certifié que l'Iran était en conformité avec l'accord nucléaire - même si c'est la vérité - et il semble déterminé à déclencher une confrontation.
Deux fois la semaine dernière, l'armée américaine a tiré sur des navires iraniens dans le golfe Persique. Mardi, un navire militaire iranien dans le golfe Persique a reçu des avertissements par des mitrailleuses d'un navire naval américain. Ensuite, vendredi, la Marine américaine a tiré des fusées éclairantes vers un autre navire iranien opérant dans le golfe Persique.
Imaginez si la marine américaine avait rencontré des vaisseaux de guerre iraniens dans le golfe du Mexique et essuyant les tirs de leurs mitrailleuses au moment où ils s'en approchaient.
Face à de nouvelles sanctions, le gouvernement iranien a annoncé qu'il ne mettrait pas fin aux essais de missiles balistiques même sous la pression des États-Unis. Le programme de missiles ne constitue pas une violation de l'accord P5 + 1 Iran, à moins qu'il ne soit spécifiquement conçu pour transporter des armes nucléaires.
Alors, lequel Trump attaquera-t-il en premier ? Aucun, j'espère, mais avec la pression constante des démocrates et des républicains au sujet des allégations non prouvées de « Russiagate », il semble de plus en plus possible qu'il cherche un peu d'air frais en déclenchant une « belle petite guerre ». Cependant, s'il le fait, sa présidence sera probablement finie et la guerre pourrait finir par se transformer en une guerre beaucoup plus vaste dans son développement.
Bien que la rhétorique guerrière de Trump envers l'Iran et la Corée du Nord ait été assez cohérente, le peuple américain a voté Trump parce qu'il était considéré comme le moins susceptible des deux candidats à entrainer les États-Unis dans une guerre majeure.
Une étude récente de l'Université de Boston et de l'Université du Minnesota a conclu que Trump a remporté plus de voix dans les parties du pays ayant les plus fortes pertes militaires. Ceux qui souffrent le plus directement des coûts de la guerre ont été attirés par le candidat qu'ils considèrent comme le moins susceptible d'amener les États-Unis dans une autre guerre majeure. Ce sont les Américains qui vivent dans les États du Wisconsin, de la Pennsylvanie et du Michigan qui ont surpris les experts en votant pour Trump et non pour Hillary.
L'héritage de Trump va -t-il nous précipiter dans une ou deux guerres qui feront ressembler à une sinécure la guerre de l'Irak ou celle de l'Afghanistan ? Des millions de morts ? Il est temps de faire entendre notre voix avant qu'il ne soit trop tard!
Ron Paul
Article original en anglais : North Korea or Iran...Where Will President Trump Attack First?, Ron Paul Institute, 31 juillet 2017
Traduction : Avic - Réseau International
Ron Paul, ancien membre de la Chambre des Représentants (Texas - 76/77, 79/85, 97/2013) a été un des candidats à l'investiture du Parti républicain pour la présidentielle étatsunienne de 2012. Il fait partie du courant dit paléo-libertarien, opposé à l'interventionnisme américain à l'étranger, et aux néo-conservateurs.
La source originale de cet article est ronpaulinstitute.org