Parmi les nombreux blessés par les tirs israéliens de vendredi contre Gaza, figure un journaliste photographe de l'AFP (Agence France Presse), touché sous le genou alors qu'il se trouvait à 200 mètres environ des snipers embusqués de l'autre côté de la prison à ciel ouvert.
(le terme de « frontière » n'étant pas approprié pour décrire la réalité des lieux, il est scandaleux qu'il continue d'être employé, comme si les murailles, clôtures et réseaux de barbelés séparaient deux Etats chacun doté de souveraineté !).
Mahmud Hams, qui travaille pour l'AFP depuis 2000, était pourtant revêtu d'un gilet clairement marqué « Presse ». Mais cela ne l'a pas protégé, au contraire probablement. Hospitalisé à Jabalya, ses jours ne sont heureusement pas en danger. Dans une brève dépêche sur l'événement, l'agence de presse française indique que « l'armée israélienne n'a pas répondu dans l'immédiat aux questions de l'AFP sur les faits ».
Il y a que Mahmoud Hams, s'il travaille pour un média occidental, est en premier lieu un Palestinien aux yeux de l'armée d'occupation.
Agé de 37 ans, marié et père de quatre garçons, Mahmud Hams raconte une partie de son existence de gazaoui dans la revue (en ligne) « Making Of » de l'AFP. Il est le fils d'une famille de réfugiés, dont le village, Yibna avait été rapidement détruit par les Israéliens après la Nakba de 1948. Mahmoud Hams nous apprend, par exemple, qu'en dépit de son statut professionnel de collaborateur de l'AFP, il lui a fallu attendre 25 ans avant d'avoir le droit de visiter Jérusalem, distante de quelques dizaines de kilomètres seulement. Son témoignage, écrit d'une plume sobre et prudente, gagne à être lu.
CAPJPO-EuroPalestine