04/12/2018 socialnetwork.ovh  9 min #149159

De la crise symbolique à la crise politique

Macron : Démission ; Peuple de France : Gouvernance !

Jacques Sapir dit : "Sans le savoir, les gens se battent contre l'Europe"
Thierry Meyssan dit : "les causes sont mondiales"
Macron dit : "Augmenter les prix c'est éco-logique"

Chacune de ces propositions relève d'une discipline distincte.
En fait pour résumer la situation :

Les gens débarquent dans son bureau et lui disent : "Où est la thune ?
"Il répond : "Je vous promets, il n'y a plus rien !
"Les gens rétorquent : "Et les  100 milliards - au bas mot - de fraudes fiscales annuelles, tu en fait quoi ?"
Là il répond : "Nous ne changeront pas de cap".

*

Il ajoute, en zozotant, d'une voix qui décroche des hautes notes à cause de l'émotion qui lui noue la gorge, que c'est incroyable le nombre de morts qu'il y a à cause des particules fines issues de la combustion des énergies fossiles, en espérant que sa phrase ne fusse point trop longue.
Mais elle le fut, car si vraiment cette hypocrisie était au centre de ses angoisses, il y aurait eu des pubs à la télé.

Le discours de mister Micron c'est finalement : "Moi je suis gentil avec vous et vous vous comprenez rien !".

En fait le chiffre qu'il avance, on lui a soufflé, il ne l'a même pas  vérifié.

Le fait est qu'avant de dire quoi que ce soit, qui appartienne au domaine du tangible, il faut toujours vérifier.
Soumettre à la critique, obtenir des chiffres, certes, mais aussi leur donner du sens, et exprimer une réelle volonté.
Avoir de la volonté, certes, mais surtout une vue d'ensemble, et si possible si on est responsable, avoir une vision.

Et que cette vision soit orientée vers le bien commun, désintéressée, généreuse, car on sait tous que le bonheur ne se mesure qu'à celui qu'on procure aux autres. Tant et si bien qu'on l'a écrit, la liberté est celle qu'on laisse aux autres.

Et suivant la tradition gauloise ancestrale, personne n'est d'accord sur rien, mais c'est pas grave, on s'aime bien.

Et c'est précisément cela le fond du discours d'une révolution, c'est de dénoncer l'incapacité, l'incompétence, l'inanité et la déconnexion de la réalité des politiciens. C'est de dire, au fond, ce qui marche, ce n'est pas d'avoir Votre avis sur la question mister Micron, c'est d'avoir l'avis de la population !

Avis à la population !
Avis à la population !
On demande l'avis de la population !

Oui en effet, ce serait bien qu'on ait une plateforme de rationalisation des besoins, des propositions, de mise en œuvre et de suivi des solutions trouvées. Au moins qu'on fasse cela de façon professionnelle, quand le bien commun est en jeu, au lieu de laisser ça à des pontes de la corruption. Au lieu de confier ça à un seul gueux qui se croit - de facto - le plus fort, et le seul à avoir tout compris.

En fait, une opinion, il faut la cadrer. Parfois comme Mister Micron, on a de bonnes données du problème, mais on en tire les mauvaises conclusions, bornées et aveugles - ce qu'il n'a pas l'air de savoir, cet ignare. Parfois pour de mauvaises raisons, on aboutit aux bonnes conclusions : il faut donc veiller à ne pas les rejeter a priori.
Parfois, les gens ne font que dénoncer une injustice, mais sans rien y connaitre à la loi, ce qui compte c'est leur sentiment de justice. C'est cela qui fonde la légitimité, et non pas les règlements qui en découlent par approximations successives.

Ils peuvent aussi humblement ne dénoncer qu'un besoin cruel, et laisser aux autres le soin de trouver des solutions ; ce qu'ils font en clamant des suggestions parfois exagérées et idiotes, mais c'est pas grave, ils s'expriment, et il faut les entendre au-delà des mots. Bref, dans une communauté il y a de tout à tous les niveaux, et ce dont la monde a besoin, c'est de plus d'intelligence. Aussi, la meilleure chose à faire, c'est d'avoir un canal où l'information circule librement jusqu'au point d'en faire surgir les solutions les plus probantes.

Ceci s'oppose frontalement au système de l'omnipotence présidentielle.
Ce qui résoudrait tous les problèmes, c'est ce qui aurait évité de les avoir aujourd'hui, c'est une gouvernance populaire où chacun, avec ses compétences, est libre de critiquer et proposer des solutions. Afin de faire avancer les choses.

La complexité du monde est devenue telle qu'il est improbable qu'il puisse être efficace d'en confier la gestion à des individus qui bénéficient d'une intelligence surentraînée pour certaines choses, et complètement désuète pour d'autres. Ce qu'il faut c'est une complémentarité des intelligences, qu'elles s'additionnent les unes aux autres, et quelles fonctionnent ensemble.

Et pour faire cela, au niveau individuel, il n'y a qu'un seul sentiment qui doit être actif, c'est celui de pouvoir agir, de ne pas se sentir impuissant, soumis, dépendants. Le sentiment qui surgit lors d'une révolution, c'est celui du besoin de proactivité.

*

C'est quoi la vision de mister Micron ? Que dans le cadre actuel il n'y a qu'une seule solution ? C'est du déterminisme libéral ?
Ne cherchez pas à résoudre ce faux-problème. L'état islamique a été instauré dans la lignée des autres monstres de la CIA afin de répondre, précisément, à la baisse mondiale de la demande de pétrole. Il fallait juste tuer plus, et voler plus. Il est clair quand même que la question du pétrole englobe le monde entier, et tout le système social qui s'est fondé sur l'idée d'appropriation des richesses, et de récompense pour cette appropriation.

alors mister Micron, n'allez pas dire aux gens qu'ils n'ont rien compris, puisqu'ils vous parlent là du plus crucial et central de tous les problèmes, dont les ramifications sont titanesques, et les conséquences ancrées jusqu'au plus profond des consciences.

Et l'autre connard il se dandine en disant "ouais mais non c'est n'importe quoi, c'est moi qu'a raison et c'est moi qui commande d'abord".

*

Le politicien est un individu indépendant isolé et déconnecté.

Le peuple qui s'exprime ne joue pas dans la même cours. Son opinion n'est pas tangible. Chercher à réduire "ce que tout ceci veut dire" à un discours tangible est toujours forcément un piège. Ce qui compte c'est l'esprit.

L'esprit de la liberté ; L'esprit de la révolte.

La discussion est impossible entre deux corps qui appartiennent à des dimensions différentes.

Et tout en même temps le Macron est le VRP d'un plan mondial de financiarisation de l'économie faite pour le confort de 0.1% de la population qui détiennent 25% des richesses totales, de leur oligarchie associée qui détient encore cinquante autres pourcents du monde, et de leurs hordes d'esclaves qui représente au final 50% de la population mondiale. En fait c'est une ploutocratie. Qui s'assume. Sans honte.

En ce sens les remarques de  Todd, selon lesquelles c'est précisément la rupture qui est recherchée, ne sont pas illogiques.  Thierry Meyssan exprime brillamment le contexte international dans lequel apparaît cette révolte, qui consiste en un plan de division orchestrée du monde, afin (c'est moi qui rajoute) d'en faire surgir un nouvel ordre mondial, qu'il positionne comme une excroissance du capitalisme nommée la financiarisation.

Non pas que la révolte aura été déclenchée, mais simplement qu'elle servira les intérêts en place.

C'est à dire que les gens se battent avec les outils qui leur sont laissés, et mangent ce qu'on leur donne, et font ce qu'on leur dit de faire s'ils veulent vivre. Ils se débattent dans les idées que leur insuffle. Et dans tout ce vacarme il se dégage comme une odeur diffuse de révolution, qui prend forme de solidarité, d'entraide et de bienveillance.

C'est à dire qu'on a trois niveaux d'analyse : les revendications concrètes, l'unité nationale, et l'ordo-libéralisme dans lequel tout ceci baigne. Il y a trois personnages qui conversent ensemble, mister Micron étant la marionnette du système social accepté et subi par tous.

Alors, dans ce cas ce n'est plus un peuple contre une personne, mais un peuple contre un système, qui agit à l'échelle mondiale et qui est fait pour se repaitre de la pauvreté et des guerres. C'est à dire que même le pire des chaos ne les ébranlera pas. D'ailleurs le pire des chaos est planifié froidement, et il aura lieu, quand la bulle mondiale de la fiance explosera de ces dettes insolvables.

Il n'y a qu'une seule chose qui peut irriter l'élite mondiale, c'est si les gens sont heureux. Alors ça, ils ne le supporteraient pas.

*

Il y en a qui disent que ce dont le mouvement a besoin c'est de s'organiser. Mais ils disent ça au risque de les diviser.

Pourtant c'est vrai au fond que ce dont le monde a besoin c'est que les peuples soient organisés rationnellement afin d'orienter leur énergie vers des buts communs à long terme. (Mais pas du tout qu'ils doivent se syndiquer et se disputer entre eux pour savoir qui est le plus fort.)

C'est à dire qu'au fond ce qui arrive c'est que la conscience collective commence à intégrer la notion d'autrui dans sa pensée, et à produire autre chose que des slogans significatifs : de l'émotion.

L'émotion de vivre ensemble
L'émotion de se soutenir les uns les autres
L'émotion de voir qu'on n'est pas seuls et qu'on peut se battre
Le sentiment de voir en l'inconnu des frères de misère
L'impression d'accéder à une nouvelle étape de son chemin sur Terre
Et la ferme intention de vouloir que les choses changent.

C'est sûrement là que Macron va arriver au balcon pour s'écrier "Je vous ai compris* Soyons pour le changement !**

(*) ça c'est De Gaulle
(**) ça c'est Obama
(comme ça on est sûrs qu'ils vont applaudir)

Non, ce qu'il faut c'est une gouvernance populaire avec des comités spécialisés sur chacune des questions qui ont besoin d'une réponse efficace et probante.

Oui mister Micron, et vous le marionnettiste qui est derrière, on peut faire mieux que vous, on sait plus de choses que vous, et on a toute la légitimité de le faire.

Après tout si on veut un autre système, ça ne tient qu'à nous,
ce n'est que par politesse qu'on vous prévient qu'on va le faire, avec ou sans vous.

*

Un système de vote libre qui permet d'évaluer et de faire évaluer des propositions :  socialnetwork.ovh

 tlex.fr

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