C'est dans l'émission sur la 5, » C dans l'air » véhicule quotidien de l'idéologie dominante et des intérêts de la macronie que l'un des chroniqueurs, éditocrate patenté, Claude WEIL, avec un sourire narquois évoquait très récemment l'histoire des révoltes populaires.
Et pour dire quoi ?
Évoquant les périodes d'intervention populaire des années, 1830, 1848, la Commune de Paris en 1871 et 1968 il conclut : ces situations de confrontation entre le peuple et le pouvoir en place se terminent toujours par la victoire du parti de l'ordre.
Donc par une victoire politique et/ou la répression sanglante!
Il y a dans cette affirmation dans la complexité et la diversité des situations un constat en rapport avec la réalité historique.
Mais qui ne dit rien sur les méthodes mises en oeuvre par les classes dominantes pour parvenir à ce résultat et dont on peut souligner la récurrence... et l'actualité.
Pour s'en tenir au plus récent il y a un paradoxe flagrant dans ce qui s'est passé en 1968 :
comment le plus grand mouvement de masse du XXe siècle, la plus grande grève ouvrière avec occupation d'usines, jetant dans l'action des millions de travailleurs, parallèlement à d'incontestables fortes avancées sociales, s'est soldé au final sur le plan politique par l'écrasante victoire du camp réactionnaire et l'élection d'une chambre « bleu horizon »?
De manière décisive, le rejet massif du pouvoir gaulliste (« 10 ans ça suffit ») du début du mouvement s'est transformé en quelques semaines sans doute pas en adhésion mais en soutien par défaut face au refus du désordre réel ou fantasmé désigné à l'époque comme la « chienlit«.
Et à l'époque la droite, vent debout contre les grèves et les conquêtes sociales que les grèves et les occupations lui avaient infligé a mené sa campagne des législatives sur un » programme » exclusif : rétablir l'ordre !
Rue gay-Lussac Paris 1968
En utilisant au maximum les images de voitures brûlées, les dégâts matériels, les affrontements de rue...
Le parallèle n'est pas factice!
Ce matin Darmanin sur France inter évoque pour la manifestation de samedi prochain à Paris de milliers de gens y venant pour tuer.
Tandis que du côté du pouvoir et de ses soutiens fleurissent les accusations de factieux, putschistes et que commence à monter la petite musique selon laquelle il n'y a plus de différence entre les casseurs et les gilets jaunes, la République serait en danger...
Tandis que O hasard, dans les gens arrêtés samedi dernier à l'Etoile il n'y a que des gilets jaunes et pas un seul casseur équipé pourtant de pied en cap!
La provocation, la dramatisation, la division de ses adversaires l'appel à rétablir l'ordre ont toujours été l'arme ultime de la bourgeoisie quand ses intérêts de classe sont menacés par le mouvement populaire en révolte ouverte.
C'est pourquoi dans la situation présente rien n'est plus décisif que l'unité autour des objectifs qui émergent et susceptibles du plus large rassemblement qu'on peut résumer :
baisse des taxes
augmentation salaires et pensions
restauration des services publics
réforme des institutions démocratisant la vie publique
Au plan syndical l'heure n'est donc pas à l'alliance avec une CFDT honteux soutien à Macron, prête à accompagner ses contre-réformes comme celle des retraites ou de l'indemnisation du chômage et que le mouvement a déjà commencé à neutraliser!
Le mouvement, les luttes convergentes mettant en cause la politique de casse de Macron, les grèves doivent se déployer en isolant le pouvoir pour à partir des reculs déjà imposés conduire à une véritable victoire du mouvement populaire.
En déjouant donc les pièges tendus par une classe qui n'abandonne jamais le combat et utilisera tous les moyens pour défendre ses privilèges !