Gilbert RODRIGUEZ
Le matin sur France Inter dans le cadre du 7/9 se tient à 7 heures 50 une séquence consacrée à un invité pilotée par La chroniqueuse Léa Salamé.
Ce matin dans cette séquence consacrée à l'attentat de Strasbourg, l'invité était Wassim Nasr, Journaliste à France 24 - spécialiste des mouvements djihadistes..
Et c'est au cours de cet entretien qu'on a pu entendre l'hallucinant dialogue suivant :
Léa Salamé : " Alors sur le plan français évidemment cet attentat intervient au coeur d'une crise politique majeure les gilets jaunes ; est-ce que c'est un élément qui doit rentrer en ligne de compte selon vous dans l'analyse ? est-ce que vous y voyez un lien, que ça intervienne maintenant, le timing en pleine crise des gilets jaunes ? "
Wassim Nasr : " Moi je vois pas un lien direct avec ce qui s'est passé à Strasbourg et le phénomène "gilets jaunes".
Après on aurait pu imaginer que les djihadistes commettent des attentats pendant les manifestations mais pas contre les manifestations ça c'est important parce que de fait les forces de l'ordre sont occupées.
Mais vous faites bien de me poser cette question parce qu'hier il y a eu un audio de 28 minutes du patron d'Aqmi, Al-Quaida au Maghreb islamique, Abdel Wadou, où il prenait fait et cause pour les gilets jaunes en disant, les gilets jaunes sont les opprimés comme nous les gens d' Al-Quaida qui sommes des opprimés.>
En gros soulevez vous contre votre gouvernement parce que ce qui coûte de l'argent c'est les OPEX [opérations extérieures] c'est les ressources qui sont pillées en Afrique...
Donc on voit là une vraie différence entre les stratégies de l'état islamique qui ne font pas de différence : tout le monde doit être tué, civils et les stratégies d' Al-Quaida où Al-Quaida, j'ai envie de dire fait de la politique, essaye de capitaliser comme vous le dites sur une crise qui est bien réelle "
On le voit donc ici si les gilets jaunes ne sont pas directement accusés de terrorisme, ce qui est sournoisement suggéré c'est qu'ils, et plus largement le mouvement social, contre la politique de Macron sont instrumentalisés par le terrorisme islamiste.
Sous-entendu d'une part avec ce nouvel attentat il est plus qu'urgent d'arrêter !
Léa Salamé et son interlocuteur pourront toujours dire " nous ne faisons que tenir compte du contexte", il n'empêche ce qu'ils avancent c'est un lien entre gilets jaunes et Al-Quaida et en quelque sorte une alliance objective entre "opprimés" !
D'autre part au-delà de ce rapprochement de circonstance et plus profondément, l'utilisation par les médias du terme de "radicalisation" appliqué au mouvement en cours comme à ceux qui cèdent à la tentation du terrorisme islamique suggère lui une démarche qui serait similaire entre la barbarie djihadiste et la résistance sociale
Inconscient de l'oligarchie menacée dans ses intérêts de classe ET/OU préparation d'une répression sans limites ?
La question vaut d'être posée comme dénoncée l'attitude d'une radio publique et des journalistes qui se livrent à ce genre d'amalgame !
Gilbert Rodriguez