© MARIANA BAZO Source: Reuters
A l'exception du Mexique, les pays du Groupe de Lima ont accentué la pression sur le président vénézuélien, indiquant qu'ils ne reconnaîtraient pas son deuxième mandat. Mexico demande au bloc de ne pas s'ingérer dans les affaires vénézuéliennes.
A l'issue d'un rencontre tenue le 4 janvier, 12 pays d'Amérique latine et le Canada ont signé une déclaration destinée à coordonner des mesures à l'encontre du pouvoir de Caracas. Seul le Mexique, dirigé par le président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador, ne l'a pas signée.
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«Cette déclaration porte un message politique fort : le principal est sans nul doute la non-reconnaissance de la légitimité du nouveau mandat du régime vénézuélien», a déclaré le ministre péruvien des Affaires étrangères, Nestor Popolizio, lors d'une conférence de presse.
Les pays du Groupe de Lima ont également demandé au président vénézuélien de ne pas débuter son nouveau mandat, qu'ils considèrent issu d'élections illégitimes. Dans l'attente de nouvelles élections, ils lui ont demandé de céder le pouvoir au Parlement, seule institution contrôlée par l'opposition. «Il est très important que le Groupe de Lima ait fait cette déclaration afin de continuer à exercer une pression [sur Caracas] en vue de la restauration de la démocratie au Venezuela», a ajouté le ministre péruvien.
Opposition du Mexique, pression de Washington
Le vice-ministre mexicain des Affaires étrangères, Maximiliano Reyes, présent à Lima, avait annoncé dès le début de la réunion que son pays ne se joindrait pas à une déclaration commune.
Etats-Unis et Colombie entendent rétablir «la démocratie» au Venezuela
«Nous appelons à une réflexion au sein du groupe de Lima sur les conséquences pour les Vénézuéliens de mesures visant à s'immiscer dans les affaires intérieures», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Le Mexique a décidé de rester membre du Groupe de Lima, mais a expliqué qu'il ne pouvait pas se joindre à la déclaration en vertu d'un principe de non intervention», ont encore indiqué à l'AFP des sources diplomatiques sous couvert d'anonymat.
De leur côté, les Etats-Unis, qui ne sont pas membres du Groupe, ont participé pour la première fois à la réunion. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo s'est exprimé par visioconférence depuis Washington après le débat sur la déclaration. La participation des Etats-Unis intervient alors que Washington multiplie les contacts avec les pays d'Amérique latine pour renforcer la pression sur Caracas.
Mike Pompeo et le président de la Colombie, Ivan Duque, qui se sont rencontrés le 2 janvier, ont décidé d'unir leurs efforts en vue d'isoler diplomatiquement le gouvernement vénézuélien du président Nicolas Maduro et de «soutenir» ou «rétablir la démocratie» dans ce pays.
Un entretien bilatéral en marge de la réunion devait également avoir lieu avec le nouveau ministre des Affaires étrangères brésilien, Ernesto Araujo, selon l'ordre du jour officiel rendu public par Brasilia.
«Encourager un coup d'Etat»
De son côté, Nicolas Maduro accuse la Maison Blanche de vouloir le renverser avec l'aide des gouvernements colombien et brésilien.
Le Venezuela a ainsi exprimé «sa plus grande perplexité face à l'extravagante déclaration d'un groupe de pays du continent américain, qui après avoir reçu des instructions du gouvernement des Etats-Unis à travers une visioconférence, se sont mis d'accord pour encourager un coup d'Etat», a déclaré le ministre des Affaires étrangères vénézuélien, Jorge Arreaza, en lisant un communiqué.
Créé en 2017, au moment où le Venezuela était secoué par de violentes manifestations qui ont fait 125 morts, le Groupe de Lima comprend l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay, le Pérou, le Guyana et Sainte-Lucie.
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