© Gonzalo Fuentes Source: Reuters
Scène étonnante à Montpellier lors de l'acte XII : un gendarme a été filmé en pleine discussion avec des manifestants. Le militaire explique aux Gilets jaunes que les gendarmes n'ont rien contre eux, mais qu'ils doivent obéir aux ordres.
A en croire les sources policières contactées par RT France, la scène est courante sur les ronds-points : les forces de l'ordre maintiennent leur position, mais lorsque c'est possible, elles échangent dans le calme avec les Gilets jaunes. «Malheureusement, ce ne sont pas ces images qui sont montrées dans les médias», a ainsi déploré un porte-parole du Collectif autonome des policiers d'Ile-de-France (CAP-IDF). C'est une scène similaire qui a été filmée lors de l'acte XII à Montpellier le 2 février. On y voit un gendarme discuter avec des manifestants, place des Martyrs de la résistance.
Alors que ces derniers cherchent à lui expliquer qu'ils n'ont rien contre les forces de l'ordre et qu'elles bénéficieraient d'un «droit de réserve» - notion inexistante, peut-être confondue à tort avec le «devoir de réserve» -, le gendarme oppose : «Nous non plus, on n'a rien contre vous. Toutes nos familles elles sont avec vous. [...] On est militaires, on n'a pas le droit de désobéir.»
En réalité, si les gendarmes sont effectivement des militaires placés sous l'égide du ministère de l'Intérieur, les membres de la police nationale qui ne sont pas militaires ne sont pas mieux lotis qu'eux en la matière et il s'agit même de la fonction publique la plus sanctionnée dans l'histoire pour manquement au devoir de réserve, selon un article publié sur France Culture en 2016.
➡️
Le statut de militaire n'est donc pas recevable dans ce domaine, même s'il est certes plus courant de voir les policiers s'exprimer sur leur fonction (surtout les représentants syndicaux et les associatifs en dehors de toute protection statutaire) que les gendarmes, qui appartiennent à une institution parfois surnommée la «grande muette».
Les propos entendus sur la vidéo mettant en scène ce gendarme font écho à ceux relayés par une page Facebook soutenant les forces de l'ordre ( Collectif Urgence Notre Police se Fait Assassiner 2). Dans ce texte, attribué à un gendarme mobile, on peut lire : «La plupart de mes collègues soutiennent et partagent le ras le bol des Gilets jaunes». L'auteur précise ensuite sa pensée : «Quand ça pète en guérilla à côté de toi et que tu CHOISIS de rester là parce que ça fera une bonne vidéo [...]. Si après l'appel à la dispersion tu es encore sur notre chemin c'est que tu en acceptes les conséquences. Certes ça n'est pas facile d'être opposé au peuple, nous n'y prenons aucun plaisir brutal, nous accomplissons simplement notre devoir, non pas de protéger la personne d'Emmanuel Macron mais simplement les institutions françaises que sont le Président de la République, le Palais de l'Élysée et surtout l'Ordre Public».
Et de rappeler : «Non, nous ne pouvons, et ne devons pas déposer casques et boucliers, car ça serait considéré comme un acte démissionnaire, nous aussi nous payons ces impôts qui nous payent, et avons besoin de notre job. Et nous risquerions en prime des poursuites pénales de par notre statut.»
Lire aussi : Philippe va décorer des gendarmes, policiers, pompiers et fonctionnaires s'étant illustrés à NDDL