L’exercice de dissuasion nucléaire était planifié depuis longtemps selon Paris, histoire d’éviter une ou deux interprétations pertinentes du côté russe ou italien. Cela n’a convaincu personne.
Intervenant après le retrait des États-Unis et de la Russie du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaires, l’exercice de simulation d’une mission de frappe nucléaire au moyen de la composante aérienne de la force de dissuasion nucléaire française a simulé une mission de 11 heures menée par des avions de combat Dassault Rafale avec pour objectif de pénétrer en profondeur les défenses aériennes ennemies avant de lancer un missile de croisière Air-Sol de moyenne portée ASPM (MBDA) portant une tête nucléaire tactique.
L’exercice s’est terminé par un succès. L’ogive s’est plantée sur une cible jaune sur le sable du terrain d’essai de Biscarosse près de Bordeaux.
Le vecteur Rafale a été réapprovisionné plusieurs fois en vol par des avions citerne C-130 et A-330.
Le missile ASMP-A (Air Sol Moyenne Portée) est un missile de croisière de portée moyenne doté d’un RamJet ou un statoréacteur à carburant liquide (kérosène) et à accélérateur intégré (booster) à propergol solide. Il est fabriqué par Aérospatiale.
L’ogive nucléaire tactique pouvant atteindre une puissance nominale de 300 Kilotonnes, est elle fournie par le Commissariat à l’énergie atomique.
Le ASMP-A peut atteindre Mach 3 à haute altitude et Mach 2 à basse altitude.
La symbolique de cet essai peut prêter à de multiples interprétations. A priori, le contexte national et international ne se prêtent guère à ce genre d’essais. C’est donc un très mauvais moment pour étaler un savoir faire certain en matière de frappe nucléaire par voie aérienne par des moyens toujours vulnérables aux contre-mesures actuelles.
Si cet exercice est un message sybillin à peine codé à l’égard de Moscou ou de Beijing, c’est un coup de grosse épée dans l’eau car ces deux pays disposent d’une capacité stratégique de seconde frappe dévastatrice et même de troisième frappe.
Macron a clairement laissé entendre que c’est la Russie et ses médias qui seraient derrière le mouvement de contestation des gilets jaunes dans une tentative de dédouaner son régime et à désigner un ennemi extérieur afin de dévier la colère populaire vers l’extérieur.
Inutile de s’attarder sur une éventuelle tentative d’impressionner le président US Donald Trump que Macron déteste au plus haut point. Trump n’a cessé de crier à qui voulait l’entendre qu’il avait le plus gros bouton, la plus grosse bombe, la plus grosse fusée, la plus grosse b… et rien ne semble l’impressionner, à fortiori venant de ses vassaux.
Si c’est pour intimider l’Italie ou tout autre pays qui commence à remettre en cause le système du Franc Cfa, soit le système de la Françafrique, les moyens semblent un peu surproportionnés. A moins que ce ne soit un message de menace aux Gilets Jaunes… !
Les armes stratégiques doivent rester hors de portée des politiciens et des démagogues. Ce ne sont pas des jouets. Ce sont des instrument d’un sort funeste. La France détient le troisième arsenal nucléaire au monde. Elle se doit de donner l’exemple. Non de lancer la course aux missiles de portée moyenne pour tout le monde.
source: strategika51.blog