28/03/2019 reseauinternational.net  7 min #154049

Israël prépare une attaque massive sur Gaza

Gaza, deux millions de Palestiniens sont victimes de frappes aériennes israéliennes et de la politique de punition collective.

par le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR)

66 frappes aériennes israéliennes en moins de 12 heures laissent des dizaines de civils palestiniens sans abri.

Entre le lundi 25 mars et le mardi 26 mars 2019, les forces israéliennes ont mené des dizaines de frappes aériennes contre diverses cibles dans toute la bande de Gaza. Il s’agit des frappes aériennes les plus violentes de ces derniers mois, sans aucun égard pour les civils et qui ont provoqué le déplacement de dizaines de personnes dix jours après une agression similaire.

Pendant 12 heures, deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza ont vécu dans un état de terreur à la suite de frappes aériennes israéliennes contre divers endroits, dont certains dans des zones densément peuplées de la bande de Gaza.

D’après les documents du personnel de terrain du PCHR, des avions de combat israéliens ont tiré 66 missiles sur 34 cibles dans toute la bande de Gaza, y compris des bâtiments résidentiels et des installations civiles, sous prétexte d’y abriter des bureaux des services de sécurité. En conséquence, deux civils palestiniens ont été blessés par des projections de verre et de briques après les frappes aériennes.

Pendant et après les attaques, des dizaines de civils ont été contraints d’évacuer leurs maisons la nuit dans des conditions de grand froid. 13 familles (70 personnes, dont 44 enfants et 14 femmes), ont perdu leur maison.

Les installations civiles détruites les plus importantes sont les suivantes :

– Attaque contre la compagnie d’assurance Multazem, située au rez-de-chaussée du bâtiment Gazali. Al Gazali se composait de 2 bâtiments sur une superficie de 662 mètres carrés et comprenait 10 appartements résidentiels à côté du parc municipal de la ville de Gaza. Des drones et des avions de combat israéliens ont attaqué le bâtiment à l’aide de 5 missiles après que les services de renseignements israéliens aient appelé le propriétaire du bâtiment et lui aient ordonné d’évacuer. En conséquence, les bâtiments voisins ont été gravement endommagés et des familles (29 personnes, dont 19 enfants et femmes), ont été déplacées.

– Attaque contre le bâtiment Hasuna de 4 étages, avec 8 appartements résidentiels, dont les entrepôts ont été loués par le Service de Sécurité Intérieure, dans la partie ouest de la ville de Gaza. Des avions de combat israéliens ont attaqué le bâtiment avec 8 missiles consécutifs après avoir appelé les habitants et leur avoir ordonné d’évacuer. En conséquence, le bâtiment a été complètement détruit et les bâtiments avoisinants ont été gravement endommagés. En outre, 9 familles (41 personnes, dont 25 enfants et 9 femmes), ont été déplacées.

– Attaque contre le bureau du directeur du Bureau politique du Hamas, Ismail Haniya, dans le quartier Al Naser de la ville de Gaza, et sa destruction totale par quatre missiles, en plus de causer de graves dégâts aux maisons et installations voisines, notamment à l’Association Palestinienne pour le Développement et la Reconstruction (PADR).

– Attaque contre le port maritime de Jan Yunis, entraînant la destruction de deux navires appartenant à la police maritime et de graves dégâts à six navires et filets de pêche.

Les autres installations ont été prises pour cible de diverses manières, allant des terres agricoles aux sites appartenant aux ailes militaires des factions palestiniennes, causant des dommages aux bâtiments résidentiels voisins.

Outre les destructions causées par les frappes aériennes contre la cible et les dégâts causés aux maisons et installations voisines, les explosions qui en ont résulté ont provoqué la panique et la peur dans la population civile, en particulier parmi les enfants, car elles reproduisent les expériences traumatiques des trois offensives israéliennes en 2008-2009, 2012 et 2014.

Avec cette escalade généralisée, les civils palestiniens de la bande de Gaza ont une fois de plus subi des frappes aériennes disproportionnées – qui font partie de la politique israélienne de châtiment collectif – après qu’Israël ait déclaré que deux roquettes avaient été tirées depuis la bande de Gaza au-dessus du nord de Tel-Aviv, blessant sept Israéliens.

La Commission souligne que la poursuite des attaques israéliennes contre des zones résidentielles peuplées et l’utilisation d’armes en représailles collectives représentent des crimes de guerre et constituent de graves violations de la quatrième Convention de Genève de 1949.

Le PCHR prévient que l’escalade militaire des forces israéliennes et la détérioration de la situation de calme aggraveraient les conditions humanitaires difficiles dans la bande de Gaza après l’impact continu de trois offensives dévastatrices et le blocus qui dure depuis 13 ans.

Le PCHR appelle la communauté internationale à intervenir immédiatement pour mettre fin aux crimes d’Israël et réitère son appel aux Hautes Parties contractantes de la quatrième Convention de Genève de 1949 pour qu’elles s’acquittent de leurs obligations en vertu de l’article premier, à savoir respecter et faire respecter la Convention en toutes circonstances ainsi que leurs obligations en vertu de l’article 146 de poursuivre les auteurs présumés d’infractions graves à la quatrième Convention. Ces violations graves constituent des crimes de guerre au sens de l’article 147 de la même Convention et du Protocole additionnel à la Convention de Genève relative au droit des personnes civiles palestiniennes à la protection dans le territoire palestinien occupé.

Source :  Two Million Palestinians Are Victims of Israeli Airstrikes and Collective Punishment Policy…

traduit par Pascal, revu par Martha pour  Réseau International

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