04/04/2019 lilianeheldkhawam.com  8 min #154310

«Une bonne surprise» : Carlos Ghosn a été libéré sous caution

Carlos Ghosn allait parler, il retourne en prison! Sa vie serait-elle en danger? Lhk

Ghosn camisolé ce matin. ( Source image: Comité de soutien à C Ghosn)

Incroyable mais vrai!

Carlos Ghosn a été de nouveau arrêté dans un Japon qui révèle une face bien sombre des droits qu'ils réservent à ses justiciables.

L'affaire Ghosn a permis de mieux appréhender ce pays qui nous semblait de loin si parfait, mais qui de plus près étale une justice qui défie les droits de l'homme et en tout cas le droit international.

Nous pouvons critiquer le système à loisir, et M Ghosn a appartenu à ce monde globalisé. Il a lui-même largement participé à globaliser l'industrie automobile, faisant de son groupe le numéro 1 mondial des ventes.

Mais cet homme a sauvé son groupe de la déroute. Ses méthodes de management, probablement trop personnifiées, ont tout de même sauvé des milliers, voire dizaines de milliers d'emplois de par le monde! A noter que celles-ci ont aussi permis de gérer 470'000 postes de travail! Un défi à la gestion d'entreprise!

Nous refusons ici d'avaler ce que les mass médias nous servent en nous parlant d'une salle mise à sa disposition à Versailles à l'occasion de son mariage... Un prétexte assez léger qui tenterait de justifier le silence pesant du gouvernement.

Cette affaire n'est pas sans nous rappeler l'affaire Fillion sortie juste au bon moment pour l'évincer de la course à la présidentielle... Certains ont pu faire l'objet de fuites problématiques, sans avoir jamais été inquiétés! Nous avons pu voir ces dernières années des personnalités jugées coupables par la justice, mais exemptées de peines. D'autres ont reçu des promotions à des postes-clés alors que leurs délits financiers ou de nature mafieuse ont été identifiés.

La justice doit systématiquement avoir le dernier mot. Mais pour tout le monde, et sans distinction disait autrefois la Constitution.

Nous avons besoin de vérité, mais la vérité a aussi besoin d'équité!

Alors comment se fait-il que Carlos Ghosn se fasse arrêter avant tout procès, mettre à l'isolement des mois durant dans des conditions épouvantables, du genre la lumière allumée jour et nuit, miroir confisqué, etc?

Un début de réponse se trouve peut-être dans le fait que Carlos Ghosn a ouvert un compte Twitter, et a promis de dire sa vérité... aussi en langue japonaise.

Cette vérité que nous attendions, eh bien nous ne l'aurons pas.

Alors? Bien sûr que les délits dont M Ghosn est accusé doivent faire l'objet d'enquêtes approfondies, et être jugés. Mais il est inadmissible que les conditions virent à la torture! Certains craignent même pour sa vie.

Message de l'administration de la page Facebook du Comité de soutien à C Ghosn

Qu'allait-il dire qui dérange tant? Qu'est-ce qui fait que ce monsieur subisse tant d'acharnement contre sa personne? Représenterait-il une force d'opposition à la liquidation d'une industrie automobile trop française, trop bien gérée, trop en succès, et qui in fine dérange?

Manifestement, nous risquons de ne pas avoir de réponses à toutes nos interrogations... Assange, exemple (encore) vivant d'un monde qui fait très peu cas de la vérité, des droits de l'homme, et de l'humain en général.

LHK

Carlos Ghosn de nouveau arrêté au Japon. Libération

Par  Rafaële Brillaud, à Kyoto

L'ex-PDG de Renault-Nissan a été interpellé jeudi matin à son domicile de Tokyo pour de nouveaux soupçons de malversations financières.

Retour à la case prison. Les procureurs japonais ont procédé ce matin à une quatrième arrestation de Carlos Ghosn, soupçonné cette fois d'abus de confiance concernant l'utilisation abusive des fonds de la société pour payer un distributeur omanais. La rumeur enflait la veille. Et peu avant six heures, ils se sont présentés devant l'appartement du quartier de Shibuya à Tokyo, où l'ancien dirigeant de l'alliance Renault Nissan Mitsubishi a profité d'une courte liberté sous caution.

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«Mon arrestation ce matin est révoltante et arbitraire, a déclaré de l'ex-magnat de l'automobile dans un communiqué préparé à l'avance. Elle fait partie d'une nouvelle manœuvre de certains individus chez Nissan qui vise à m'empêcher de me défendre en manipulant les procureurs. Pourquoi venir m'arrêter alors que je n'entravais en rien la procédure en cours sinon pour me briser ? Je suis innocent.»

Yacht de luxe et d'investissements dans une start-up

De son côté, interrogé par la chaîne de télévision publique NHK, le président de Nissan Hiroto Saikawa s'est dit «choqué». Il a affirmé aux journalistes qu'il venait d'apprendre la nouvelle et qu'il était à court de mots, surpris devant la série de révélations.

Carlos Ghosn était apparu hier sur twitter pour annoncer, en anglais et japonais, une conférence de presse la semaine suivante, le 11 avril. «Je me tiens prêt à dire la vérité à propos de ce qui se passe», écrivait-il brièvement. Sauf nouveau rebondissement, la rencontre ne devrait donc pas avoir lieu. L'ex-magnat de l'automobile pourrait en effet rester de nouveau une vingtaine de jours en garde à vue.

Selon les médias japonais, cette dernière arrestation concerne le transfert présumé à partir de 2009 de 3,5 milliards de yens (28 millions d'euros environ) à un concessionnaire omanais Suhail Bahwan Automobiles. L'argent ne proviendrait pas directement de Nissan mais d'une enveloppe mise à la disposition de Carlos Ghosn par le constructeur nippon et baptisée la «réserve du PDG».

Les procureurs affirment qu'une partie de ces fonds aurait ensuite profité indirectement au dirigeant et à sa famille, notamment à travers l'achat d'un yacht de luxe et d'investissements dans une start-up basée à San Francisco aux Etats-Unis et dirigée par son fils Anthony Ghosn. Des flux financiers similaires ont été signalés ces derniers jours par Renault à la justice française, à l'issue d'une enquête interne du constructeur.

Jamais le Japon n'avait vécu un feuilleton judiciaire avec de tels rebondissements. Pour rappel, le Franco-Libano-Brésilien a été arrêté une première fois le 19 novembre de manière spectaculaire à son arrivée en jet privé sur le tarmac de l'aéroport d'Haneda. Il est soupçonné d'avoir minoré ses revenus dans des rapports financiers de 2010 à 2015. Toujours en détention, il a été arrêté une seconde fois le 10 décembre pour le même motif mais pour les années allant de 2015 à 2018. L'ensemble représenterait un montant de plus de neuf milliards de yens (70 millions d'euros).

Dans la foulée, coup de théâtre, le tribunal de Tokyo a rejeté la requête du parquet d'étendre sa garde à vue. Alors que sa détention semblait donc prendre fin, Carlos Ghosn a été arrêté une troisième fois le 21 décembre pour abus de confiance, il est soupçonné d'avoir imputé à Nissan des pertes réalisées sur ses placements personnels et d'avoir rétribué, via une filiale du constructeur d'automobile, un ami saoudien qui s'était porté garant pour le sortir de cette mauvaise passe.

Un procès annoncé pour septembre

L'ancien patron tout-puissant de 65 ans a été mis en examen pour l'ensemble de ces charges. Il a toujours clamé son innocence et estime avoir été victime d'un «complot» ourdi par Nissan pour faire échouer son projet de rapprochement avec Renault. Il a essuyé plusieurs refus puis a finalement obtenu une libération sous caution. Après 108 jours de détention et le versement en liquide d'un milliard de yens, soit près de huit millions d'euros, il a enfin quitté le 6 mars la prison de Kosuge à Tokyo. Il était alors en tenue d'ouvrier, afin de tenter de déjouer l'attention des journalistes massés devant la prison, et d'éviter qu'ils ne le suivent jusqu'à son nouveau lieu de résidence. Peine perdue, le déguisement a eu pour seul effet d'amuser les médias.

Le procès de Carlos Ghosn a été annoncé pour le mois de septembre. Mais mardi devant la presse, son avocat Junichiro Hironaka avait précisé qu'en cas de nouvelle arrestation, cette échéance pourrait être repoussée de plusieurs mois. Réputé pour avoir obtenu l'acquittement de plusieurs clients de haute volée, le juriste a également demandé que le procès de son client soit dissocié de celui de Nissan et de son ex bras Greg Kelly, sinon la procédure ne serait pas «équitable» selon lui. «Nissan est, sur le papier, un accusé mais en réalité, il a pris depuis le début le parti des procureurs, a insisté l'avocat. Ceci est extrêmement rare.»

Dans l'immédiat cette quatrième arrestation, très rare également, ne va pas manquer de relancer les critiques internationales sur le système judicaire japonais.

 liberation.fr

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