par Algérie Toute Heure
Ramtane Lamamra, Vice-premier ministre algérien a indiqué ce mercredi que :
“Les Algériens sont tous patriotes et réfractaires à l’ingérence étrangère. Nous serons imperméables aux tentatives d’influence”.
Une approche qui est loin de faire l’unanimité dans la mesure où l’Algérie a tout le temps fait l’objet de tentatives de déstabilisation, visant le démantèlement de ses institutions et plus particulièrement l’ANP, le garant de sa sécurité et sa souveraineté.
Ses tentatives sont l’œuvre d’officines étrangères, basées dans plusieurs pays comme la France, le Royaume Uni, le Maroc ; et l’entité sioniste, dont les acteurs sont les néocolonialistes, et certains néocolonisés, issus malheureusement de ce pays au million et demi de martyrs. Ces derniers jours, certaines sources font état de l’existence d’une base au Maroc, dont le rôle est d’alimenter davantage les clivages pour semer le chaos au nom de ce qui est appelé la démocratie de l’émeute, somme toute opposée à la démocratie du débat, appliquée dans les démocraties occidentales. Selon l’analyste iranien Mohammed Sadeg Al-Hosseini, un centre des opérations a été créé dans la ville marocaine de Rabat pour gérer la «révolution» en Algérie. Y participent quatre agents de renseignement américains et six agents de renseignement marocains, ainsi que douze «experts en subversion» de nationalité serbe et des membres de l’organisation serbe Otpor, financée par plusieurs agences américaines, fondée dans les années 1990 à l’université de Belgrade et dont l’objectif était de renverser le régime du président Slobodan Milosevic. Ce qui fut fait en 2001.
Huit Algériens de tendance islamiste, formés pendant six mois par des experts d’Otpor au second semestre 2018 et sous la supervision d’agents de renseignement américains au Maroc, participent également à la gestion de ce centre, dont la mission est de coordonner toutes les actuelles ou futures opérations de planification, de financement et d’approvisionnement de certaines parties participant actuellement au mouvement algérien et en relation avec ce centre, dans le but de provoquer le chaos. D’ailleurs, des slogans et sigles liés au mouvement optor ont fait leur apparition lors des manifestations du 1 et 8 mars ainsi que celles tenues au lendemain de l’annonce du renoncement du président Bouteflika pour un 5ème mandat. Sur ce registre notre confrère Algériepatriotique.com fera savoir dans ce cadre que deux salles d’opérations avancées ont été mises en place pour exécuter les plans de la salle centrale.
La première est à Oujda, dans le nord-est du Maroc, près de la frontière algérienne, dirigée par onze officiers d’opérations américains, marocains et serbes, ainsi que trois Algériens. La deuxième est dans la ville d’Errachidia, à environ 80 km de la frontière algérienne, et est dirigée par huit officiers des nationalités susmentionnées, ainsi que deux officiers du renseignement militaire français.
La formation militaire est dispensée dans trois camps de base, spécialement établis à cet effet, dont deux au Maroc.
Le premier camp est situé à 28 km à l’est de la ville occupée de Laâyoune, sur la côte atlantique, et compte actuellement 362 combattants, pour la plupart des Algériens, et 28 instructeurs et administrateurs.
Alors que le deuxième camp d’entraînement est situé au nord-est de la ville occupée de Semara, à 54 km de la ville, au sud-est du Maroc et à proximité du triangle frontalier algérien, marocain et mauritanien. Le camp compte actuellement 284 combattants et 18 instructeurs et administrateurs.
Le troisième camp est situé sur le territoire mauritanien, à 34 km au sud-ouest du village de Bir Moghreïn, près de la frontière avec le Maroc au nord-ouest de la Mauritanie. Le camp compte 340 combattants et 46 instructeurs et administrateurs.
Le site électronique indique que, l’alliance américano-sioniste planifiait et se préparait à exploiter tous les mouvements populaires en Algérie, quels que soit leur caractère et la nature des forces qui les soutiennent et les provoquent, pour y bondir et dévier leur cours vers une voie de confrontation qui répandrait le chaos et la destruction en Algérie.
Par ailleurs, il faut rappeler, que l’instrumentalisation des changements de régime au nom de la démocratie et ce qu’a été appelé « printemps arabe », a été bien auscultée par l’auteur et chercheur algérien Ahmed Bensaada, depuis 2012, à travers plusieurs ouvrages comme « arabesques : Enquêtes sur le rôle des Etats Unis dans les révoltes arabes » ; » et « la face cachée des révolutions arabes ». pour ce qui est de l’Algérie Ahmed Bensaada, auteur aussi d’Arabesques ; version algérienne » révèle des noms d’associations algériennes et individus qui bénéficient du soutien financier et formation de la part des officines étrangères inféodées aux causes du néocolonialisme, impérialisme Makhzen et sionismes, dont la principale mission est de semer des troubles en Algérie en s’inspirant d’optor. Sur ce plan, il faut noter qu’Ahmed Bensaada qui refuse d’être taxé d’un personnage conspirationniste ou adorateur zélé des dictatures, avait mis à nu dans ses différents ouvrages, les moyens utilisés par les officines pour faire chuter les États, comme les nouvelles technologies
(Google, Facebook, Twitter, Youtube …) durant les processus révolutionnaires du monde dit arabe. Pour l’auteur algérien, le modus operandi de ces révoltes ressemble à une grande échelle à celui des révolutions colorées qui ont bouleversé les pays de l’est ou des ex-Républiques soviétiques (Serbie en 2000, la Géorgie en 2003, l’Ukraine en 2004 et Kirghizistan en 2005 en sont quelques exemples). D’ailleurs le docteur Bensaada relève que des photos et vidéos montrent des jeunes égyptiens brandir le logo du mouvement de résistance serbe Otpor tout en utilisant ses techniques :
« Citons, par exemple, l’utilisation de la non-violence, la fraternisation avec les forces de l’ordre, l’implication dans les nettoyages des places publiques et des endroits qui ont été la scène de manifestations, l’organisation de cérémonies religieuses, l’utilisations de slogans forts et une certaine maitrise de l’organisation logistique ».
Rappelons que c’est ce mouvement dirigé par Srdja Popovic qui a causé la chute du régime serbe de Milosevic. Cette organisation qui prône l’idéologie de la résistance individuelle non-violente, théorisée par le politologue et philosophe Gene Sharp. Le même Gene Sharp qui fonda l’Albert Einstein Institution qualifiée de « vitrine idéologique de la CIA ». Le lien étroit entre Otpor et l’institution américaine n’est un secret pour personne. Pour cause, CANEVAS qui n’est autre que le centre de formation d’Otpor compte parmi leurs contributeurs financiers l’International Republican Institute qui compte dans son bureau John McCaine, candidat malheureux des présidentielles américaine de 2008, en plus de Georges Soros et la Freedom House.
A côté d’Otpor, on peut citer d’autres organisations dont Mouvement Vert en Iran, Kmara en Géorgie et Javu au Venezuela. L’auteur note :
« Ces logos n’ont pas uniquement été adoptés par les mouvements dissident en Europe de l’est, mais aussi par d’autres pays dont les gouvernements suscitent l’animosité de la Maison-Blanche ».
Pour l’auteur, l’implication d’une faune d’organismes américains dans la déstabilisation des gouvernements étrangers ne date pas d’aujourd’hui. Déstabilisation qui vise à instaurer un « changement de régime », concept si cher à la diplomatie américaine. Bensaada propose de présenter quelques organismes qui se présentent comme « non gouvernementales et à but non lucratif ». Prenons le cas d’USAID (United States Agency for International Developpement) accusée d’activité d’espionnage et de collusion de fraude avec des agents de la CIA. La NED (National Endowment for Democracy) dont le budget est voté par le congrès américain et qualifié « d’organisme-écran de la CIA ». Freedom House, ayant à son sein James Woolsey, ancien directeur de la CIA ou encore Zbighiew Brezezinski connu pour la doctrine portant son nom. Open Society Institute, une fondation créée par le milliardaire américain d’origine hongroise Georges Soros, dont le rôle principal est la formation et financement de dissidents dans les pays rejetant le sacro-saint principe libre-échangiste.
Le rôle des nouvelles technologies
Il est incontestable que ce sont les conditions socio-économiques qui ont fourni le terreau objectif des révoltes arabes. Il est indéniable également que le développement des technologies de l’information et de la communication et leur socialisation ont joué un rôle déterminant. Google, Twitter, Facebook, Youtube…etc sont exploités à outrance pour échanger des informations, la planification des actions et véhiculer les mots d’ordre. Durant la « Révolution Verte » en Iran, où une compagnie américaine basée au Massachusetts avait développé le logiciel TOR qui permettait une navigation anonyme sur Internet pour échapper à la surveillance des autorités, ce logiciel avait été mis à disposition des cyberdissidents gratuitement.
Parmi les contributeurs de ce projet on cite : Georges Soros à travers Humain Rights Watch ainsi que le laboratoire de recherche de marine des États-Unis (NRL). Même fond de scène en Tunisie, Bensaada cite :
« Les messages twitter comportant le mot-clé « #sidibouzid » qui a été envoyé par les internautes tunisiens à un rythme estimé à 28 000 par heure au plus fort de la révolte ».
Et le lien entre ses firmes américaines et l’establishment US n’est qu’un secret de polichinelle. Un discours d’Hillary Clinton en 2010 vient l’expliciter d’une manière plus éhontée, il s’agit en substance « de l’aide financière à des entreprise et à des ONG fabriquant des logiciels anti-censure, pour aider les opposants vivants sous des régimes autoritaires à contourner les blocages, crypter leurs messages et effacer leurs traces. Les bénéficiaires des fonds fédéraux devraient distribuer leurs logiciels gratuitement, les traduire en différentes langues et offrir des programmes de formations ».
Pas besoin de démonstration pour affirmer que lorsqu’il s’agit « d’exportation de la démocratie » on ne badine pas sur les moyens. Un autre exemple, au plus fort de la révolution égyptienne, pour contourner la coupure d’Internet, la FDN (French Data Network) et Telecomix ont mis en place une ligne téléphonique analogique au service des cyberdissidents. De même pour Google et Twitter qui ont combiné leurs efforts pour mettre au point le fameux outil Speak2tweet qui permet de twitter à l’aide d’une connexion vocale.
La fabrique du cyberdissident
Le monde arabe développe des aspects qui le rendent gros d’un soulèvement des masses : inégalités de classes criantes, chômage de masse, verrouillage des espaces démocratiques, marginalisation de la femme, fossé béat entre les masses et le pouvoir…etc. Bensaada cite un exemple édifiant :
« Dans chacune des langues des pays scandinaves (suédois, danois, norvégien, finnois) on publie autant de livres que dans la vingtaine des pays arabes ».
Une radioscopie de ces soulèvements nous renseigne néanmoins sur le rôle des ONG US dans l’entrainement et le financement, si ce n’est la création, de cyberdissidents chargés « d’exporter la démocratie ». Ces cyberdissidents constituent une étoile d’araignée en contact permanent dans la région du MENA, créant ainsi ce que Pierre Boisselet qualifiait de « Ligue arabe du net ». D’Ahmed Maher, leader du « mouvement du 6 avril », en Egypte, financé et entrainé par de nombreux organismes américains dont la freedom House et l’USAID. En passant par Slim Ammamou, en Tunisie, qui s’est vu nommé secrétaire d’Etat à la jeunesse sous le gouvernement de Ghennouchi. Pareil en Jordanie, avec l’activiste Oraib Al-Rawtani qui est financé par la NDI à travers son ONG Al Quds for political studies. On peut citer également ‘la pasionaria’ de la révolte yaménite, Tawkel Karmen, qui a créé l’ONG Women Journalists Without Chains, financée par la NED.
En Algérie, les contestations qui se sont déclenchées dans la foulée des révoltes arabes sont organisées par la CNCD. Parmi les premiers initiateurs du mouvement on trouve la LADDH qui a profité des subventions de la NED en 2002, 2004 et 2005. On trouve également la SNAPAP qui est en relation avec Solidarity Center, un des quatre satellites de la NED. Mais aussi le RCD dont l’ex-président, Said Sadi, a déjà eu des échanges qualifiés de « bavards », révélées par Wikileaks, avec l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger.
En Conclusion
L’auteur se pose une question fondamentale :
« Quel est l’intérêt de déchoir des dictateurs lorsqu’ils défendent si bien les intérêts américains ?».
Deux réponses préliminaires s’imposent. D’abord, certains autocrates ne sont plus en odeur de sainteté à Wachington comme c’est le cas de Moubarek durant les dernières années de son règne. Mais aussi d’enjoliver l’image des Etats-Unis aux yeux de l’opinion publique arabe, très amochée principalement par leur rôle en Irak et en Palestine.
Historiquement c’est loin d’être une première, c’est ainsi que Edouard Shevardnade en Géorgie et Léonid Koutchouma en Ukraine sont éjectés de leurs postes durant les révolutions colorées, fomentées par Washington, ceci après avoir mené des politiques pro-américaines et favorisé l’adhésion au « Partenariat pour la Paix » de l’OTAN.
source : algerietouteheure.com