Algeria
AA/Alger/Hassan Jebril
Des milliers d'étudiants algériens ont participé, dimanche dans la capitale Alger, à une manifestation de protestation contre la persistance au pouvoir des symboles du régime du président démissionnaire, Abdelaziz Bouteflika.
La police a intensifié les mesures sécuritaires et a encerclé tous les chemins qui mènent au siège du parlement.
Le correspondant d'Anadolu a rapporté que plus de 5 mille étudiants se sont rassemblés devant l'Université centrale gouvernementale, en Alger.
Le rassemblement s'est ensuite converti en une grande marche, dans laquelle ont participé près de 10 mille manifestants, partis de l'Université centrale vers la Place de la grande Poste, au centre de la capitale.
Les manifestants ont scandé des slogans condamnant chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, le premier ministre, Nouredine Bedoui, et les membres du gouvernement de gestion des affaires courantes.
Les slogans refusaient également la tenue de l'élection présidentielle, prévue le 4 juillet prochain.
La manifestation des étudiants algériens coïncide avec la célébration de la journée de l'étudiant en Algérie, qui correspond au 19 mai de chaque année.
Le 19 mai 1956, les étudiants algériens dans les universités françaises avaient boycotté les cours et rejoint la révolution de libération contre la colonisation française, ayant été couronnée par l'indépendance le 5 juillet 1962.
Les étudiants algériens ont également scandé des slogans qui revendiquent une justice indépendante et intègre dans le traitement des affaires de corruption, relatives à l'époque de Bouteflika.
Depuis quelques semaines, les autorités judiciaires civiles et militaires ont lancé des enquêtes autour des affaires de corruption et de complot contre l'armée. Certains accusés ont été arrêtés pour l'enquête.
Des personnalités connues de l'époque de Bouteflika, dont son frère Saïd, les deux anciens chefs des services de renseignement, le général Tawfik et le major général Béchir Tartak, les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ainsi que des ministres et des hommes d'affaires algériens.
Les étudiants ont tenté de se diriger vers le parlement sauf que les forces de la police les ont empêchés.
Des mesures sécuritaires intensifiées ont été prises au niveau des routes et des chemins menant au parlement, pour empêcher les étudiants d'y parvenir.
Des barrages humains ont été formés par la police sur les chemins qui mènent au parlement, ce qui a causé un grand embouteillage dans la capitale, notamment que le dimanche correspond au début de la semaine en Algérie.
Mardi dernier, une marche de milliers d'étudiants avaient réussi à briser les barrières de la police et à parvenir au siège du parlement pour revendiquer le départ de son président Mouad Bouchareb, patron du Front de Libération nationale, parti majoritaire au parlement du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.
Il est prévu que les étudiants sortent, mardi prochain, leur rendez-vous hebdomadaire, en manifestations massives pour protester contre la persistance des symboles du régime de Bouteflika au pouvoir.