Un voilier affrété par l'ONG Mediterranea a accosté de force le 6 juillet dans le port de l'île italienne de Lampedusa avec 41 migrants à bord. Matteo Salvini, fermement opposé à son arrivée, a annoncé qu'il interdirait tout débarquement.
Une semaine après le Sea-Watch, un nouveau navire humanitaire, transportant 41 migrants, a accosté de force le 6 juillet dans le port italien de Lampedusa, et un autre attendait au large de l'île, mais le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini a interdit tout débarquement.
Sur le quai, d'importantes forces de police attendaient l'Alex, un voilier affrété par le collectif italien de gauche Mediterranea, qui a défié la décision de Matteo Salvini de fermer les ports aux navires des ONG, au risque de fortes amendes, selon les images de la télévision italienne. Et après deux jours passés en mer à bord du navire de 18 mètres, personne n'a été autorisé à poser un pied sur le sol italien.
«Je n'autorise aucun débarquement à ceux qui se moquent totalement des lois italiennes et aident les passeurs», a déclaré le chef de La Ligue dans un tweet.
Io denunciato per sequestro di persona? Siamo al ridicolo. #Alex
Mediterranea a exhorté les autorités à laisser débarquer migrants et membres d'équipage «épuisés», précisant que le navire avait navigué «vers le seul port de débarquement sûr possible».
«Les naufragés et l'équipage sont épuisés... Les personnes que nous avons secourues doivent recevoir des soins... Ceci est une situation surréaliste et prolonger l'attente est une cruauté inutile», a tweeté Mediterranea, qui a alerté sur des «conditions d'hygiène intolérables à bord».
Un peu plus tôt, après l'accostage du navire, Matteo Salvini avait qualifié les employés d'ONG de «chacals», jugeant que «dans un pays normal, il y aurait des arrestations immédiates et le bateau serait saisi».
La semaine dernière, les autorités italiennes avaient saisi à Lampedusa un navire d'une ONG allemande, le Sea-Watch 3, et arrêté sa capitaine, Carola Rackete, qui avait accosté de force dans la nuit du 28 au 29 juin pour débarquer 40 migrants secourus en mer et bloqués à bord depuis plus de deux semaines. Ceux-ci avaient pu débarquer le 29 juin à l'aube.
Une juge italienne avait par la suite invalidé le 2 juillet l'arrestation de la capitaine allemande au motif qu'elle avait agi pour sauver des vies mais elle est toujours visée par deux enquêtes, pour résistance à un officier et pour aide à l'immigration clandestine. L'Alex a été rejoint samedi par un navire de l'ONG allemande Sea-Eye, l'Alan Kurdi (du nom du petit Syrien retrouvé noyé en Turquie en 2015), transportant 65 migrants, qui se trouve dans les eaux internationales au large de Lampedusa.
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