29/10/2019 reseauinternational.net  6 min #163629

Al-Baghdadi, un vieil épouvantail modifiant à point nommé la narration du retrait Us de Syrie

La version officielle de l'élimination d'Al-Baghdadi confirme qu'il vivait à Idleb au milieu des Casques Blancs syriens adulés par Hollywood et à deux pas de la frontière turque...

...Ou comment Washington se compromet avec les « complotistes ».

Si l'on en croit la version officielle relative à l'élimination du dénommé Abou Bakr Al-Baghdadi, le Chef présumé de l'organisation terroriste connue sous l'acronyme arabe de « Daech », celui-ci aurait été localisé et neutralisé à Berisha dans le Nord-ouest de la province rebelle d'Idleb, la dernière province rebelle en Syrie, à deux jets de pierres de la frontière turque.

Arrêtons-nous un instant sur ces données. La narration officielle US trahit cette fois une série d'anomalies et confirme les multiples accusations labelisées « complotistes » considérant que Daech à été créé par les services secrets US. Washington vient de se tirer une balle dans le nombril. Pourquoi ?

Le Chef présumé de Daech, l'organisation terroriste la plus dangereuse au monde vivait donc au milieu de la province rebelle d'Idleb, laquelle est sous la protection de l'Otan et des pays occidentaux. Il ne vivait ni en Syrie orientale, et encore moins dans les zones syriennes sous contrôle gouvernemental. Al-Baghdadi était chez les Casques Blancs qu'Hollywood et l'ensemble des médias occidentaux ont encensé jusqu'au firmament. De plus, l'homme le plus recherché d'Irak vivait pratiquement sous le nez des militaires turcs. Cela suffit à démonter au marteau-piqueur la version triomphalisme et un peu puérile de Washington.

Les experts en communication du Pentagone ne doivent pas trop aimer l'innovation : On reprend le fantasme de la veste explosive vêtue en permanence et activée à volonté.

Trump a évoqué une aide russe, notamment pour le survol alors que la zone visée par le raid US n'est pas couverte par la bulle de défense aérospatiale russe en Syrie mais est couverte par les systèmes de la défense anti-aérienne turque et donc celle de l'Otan. Une grosse bévue.

Les remerciements à l'Irak ? Sûrement pour avoir fourni un acte de naissance truqué de Al-Baghdadi car Berisha est située loin de la frontière irakienne.

On y apprend une chose. Al-Baghdadi, alias Simon Eliott aurait vécu parmi les Casques Blancs de la province d'Idleb et aurait eu pour voisins des agents du MiT (renseignements turcs) et la CIA. Daech n'est donc pas une génération spontanée et à du coûter une fortune à mettre en place. Son objectif d'accélérer un changement de régime en Syrie ayant échoué, on neutralise quelques témoins symboliques et on relance le remplacement.

Le remplaçant de Al-Baghdadi s'appelle Qardash et c'est un ancien officier de l'Armée irakienne qui aurait servi sous Saddam Hussein. Il aurait déserté de son poste avec ses hommes le premier jour de l'invasion US de l'Irak en avril 2003 sur l'ordre du Ministre irakien de la défense de l'époque, qui a été recruté par la CIA en juin 1999 (il est devenu citoyen américain par la suite). Les États-Unis avaient acheté tout le haut commandement militaire irakien et la résistance de la petite localité d'Oum Qasr à l'extrême Sud de l'Irak n'était du qu'à l'idéalisme d'un lieutenant-colonel qui avait refusé les ordres de repli venus de Baghdad et s'était battu, retardant l'avancée des forces US.

Daech ne croît et ne survit que dans les zones où sont implantés les agents de liaison de l'Otan. C'est le principal message à peine codé de Trump.

Nonobstant son inconstance et son langage fleuri, le président Duterte des Philippines ne s'y est pas trompé. Interrogé sur les raisons qui l'ont amené à signé un Accord désavantageux pour Manille avec Washington, il eut cette phrase assez lourde de sens :

«... Vous voulez qu'ils exportent Daech chez moi ? »

En réalité, il y a bien eu une tentative d'implanter Daech au Sud des Philippines où existe une très vieille guérilla islamique (Front de libération Islamique Moro) sur l'île de Mindanao. Voilà que l'on menace présentement l'Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande avec Daech alors que ce dernier a échoué en Afghanistan et en Libye. Pas mal pour un groupe terroriste ne disposant pas de logistique (hormis celle du CentCom et de la Vème flotte US...)

Le personnage ayant incarné le rôle de Al-Baghdadi manquait de charisme et de réalisme. Il n'a jamais réellement eu une quelconque envergure même en portant des montres Rolex (l'ex-président français Nicholas Sarkozy aurait décrété durant son mandat que si on possédait pas de Rolex à 50 ans, c'est que l'on a raté sa vie!).

Et un média US ose présenter Al-Baghdadi comme une « figure religieuse austère ». Une austérité à coups de Rolex et de grosses chaînes en or massif autour du cou, c'est nouveau. Ça doit être la nouvelle forme de pénitence en ces temps troubles et interlopes.

Le titre hilarant et surréaliste du Washington Post: « Abou Bakr Al-Baghdadi: la figure intellectuelle religieuse austère à la tête de l'Etat Islamique, meurt à 48 ans ». Intellectuel ? Religieux ? Austère ? Le Washington Post devrait être poursuivi en justice pour débiter de telles énormités

La version alambiquée de la comédie Benladen n'est jamais passée. Celle de Al-Baghdadi, qui au passage n'a jamais voulu prêter allégeance à l'égyptien Al-Dawahri, a pulvérisé le peu de crédibilité qui restait au système de propagande.

Al-Baghdadi aurait été un des copains de John McCain, le sénateur enragé américain qui s'était inventé une fausse histoire de héros de la guerre du Vietnam (un peu comme dans le bon vieux film « Porté disparu 1 et 2 » avec Chuck Norris).


En attendant le prochain Oscar au nouveau Al-Baghdadi 4.0, dormez braves gens, dormez ! Le monde est devenu une sorte de Vaudeville sanglant.
source :  strategika51.org

 reseauinternational.net

 Commenter