Ibrahim Boubacar Keïta a justifié l'intervention militaire française dans son pays en dépit des vives contestations dont elle fait l'objet. Pour ce faire, Il a rappelé aux Maliens la contribution de leurs aînés lors des deux guerres mondiales.
L'émotion suscitée par la mort, le 26 novembre, de 13 militaires français de la force Barkhane dans la collision accidentelle de deux hélicoptères lors d'une opération de combat contre des djihadistes, a très vite laissé place à un débat sur l'utilité de l'intervention de la France dans le Sahel, et notamment au Mali.
Nous n'avons aucune raison de nous glorifier d'avoir tendu la main à ceux qui en avaient besoin hier
Plusieurs manifestations ont eu lieu dans ce pays contre la présence française, comme à Bamako le 8 novembre dernier. Face à ces voix discordantes, le chef de l'Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta, tente de calmer le jeu. Dans un message diffusé dans la soirée du 30 novembre, il a appelé les Maliens à ne pas «mordre la main» de ceux qui leur viennent en aide, dont la France.
Lire aussi
L'armée française «indignée» par des dessins de Charlie Hebdo sur les soldats tués au Mali
«Nous n'avons aucune raison de nous glorifier d'avoir tendu la main à ceux qui en avaient besoin hier», a-t-il en outre déclaré. Le président malien faisait ainsi allusion à l'engagement de soldats maliens lors des deux guerres mondiales mais également lors des différentes missions de maintien de la paix.
La mort des 13 militaires français constitue l'une des plus grandes pertes de l'armée française depuis l'attentat contre le QG français Drakkar en 1983 à Beyrouth (Liban). 58 militaires français étaient tombés au champ d'honneur.
4 500 hommes sont déployés depuis août 2014 dans la bande sahélo-saharienne dans le cadre de l'opération Barkhane. Pour autant, malgré cet important déploiement militaire, le Mali, et plus largement la région sahélienne, sont confrontés à une recrudescence des actes terroristes.
Lire aussi : Soldats morts au Mali : un compte Twitter de la CGT fait polémique en parlant de «colonialisme»