par Aram Mirzaei.
Depuis octobre, des émeutes et des troubles ont ravagé le Liban, l'Irak et l'Iran. C'est l'Irak qui a le plus souffert, des rapports faisant état de plus de 300 morts dans les émeutes. Au Liban, les États-Unis et leurs vassaux ont détourné les doléances du peuple sur la corruption massive des fonctionnaires du gouvernement. Les partisans des marionnettes US Samir Geagea et Saad Hariri ont bloqué les routes dans une tentative de fermer le pays et de provoquer une réaction du Hezbollah, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle guerre civile. En Iran, des terroristes du MEK (Organisation des Moudjahiddines du Peuple Iranien) soutenus par les États-Unis et des royalistes fidèles au fils de feu Mohammad Reza Pahlavi ont détourné les manifestations contre la hausse du prix de l'essence et ont perpétré des actes de violence et de brutalité en incendiant des bureaux de banque et des bâtiments gouvernementaux. Heureusement, en Iran, ces émeutiers et terroristes ont été jugés rapidement et de manière décisive, avec plus de 1000 arrestations dans les jours qui ont suivi le début des « protestations ».
Pour certains d'entre nous, ces émeutes étaient attendues car l'axe sioniste a fait ces menaces depuis plusieurs années. Il y a deux ans, l'excentrique psychopathe saoudien Mohammed Bin Salman a menacé d'inciter à des émeutes et à la violence dans la République Islamique.
« Nous n'attendrons pas que la bataille ait lieu en Arabie Saoudite », a-t-il dit, sans élaborer sur les politiques. « Au lieu de cela, nous travaillerons pour que la bataille soit pour eux en Iran, pas en Arabie Saoudite ».
Une autre raison de s'attendre au chaos actuel se trouve en Syrie et au Yémen. Seuls les imbéciles croiraient que Washington ferait ses valises et quitterait la Syrie sans chercher à se venger de l'humiliation qu'ils ont subie après leur défaite. Ce n'est jamais aussi facile avec l'Empire Sioniste. Ils se retirent donc de Syrie et ripostent par la force contre les alliés de la République Islamique dans toute la région, dans le but de rompre l'alliance entre ces pays. Au Yémen, Washington a été humilié après que les Houthis aient détruit la moitié de la production pétrolière de l'Arabie Saoudite en quelques heures, ce qui prouve que le système antimissile US Patriot est inutile.
La main de Washington se trouve dans ces trois pays qui ont été ciblés. En Iran, les premières protestations ont été réelles, c'est un fait que même le gouvernement a admis immédiatement. La réduction des subventions à l'essence sur le carburant le moins cher de la région est une question à l'ordre du jour politique de l'Iran depuis des années, une question qui est devenue plus urgente après que Washington ait quitté le JCPOA l'année dernière et imposé de nouvelles sanctions à l'Iran. Ce changement était nécessaire, et l'argent ainsi économisé ira aux pauvres et aux nécessiteux. Les commentateurs occidentaux l'ont immédiatement transformée en « protestations contre le régime ». Suzanne Maloney de l'institution Brookings a déclaré que « les manifestants iraniens frappent au cœur de la légitimité du régime », France 24 a demandé si c'était « une nouvelle révolution iranienne ». Et de nombreux autres médias occidentaux ont dénoncé la « répression brutale » de l'Iran contre son peuple, avec de faux rapports allant de 100 à 2000 « tués par les forces de sécurité ». Même si l'Internet a été désactivé pendant près d'une semaine, des vidéos et des photos ont été envoyées sur Twitter par des commentateurs et « analystes » anti-iraniens notoires. Partout dans le cyberespace, des soi-disant expatriés iraniens, les partisans des terroristes de la MEK soutenus par Washington se sont lancés dans des campagnes de propagande massive. Des centaines de milliers de tweets anti-iraniens ont explosé sur Twitter comme en témoignent les analystes, les « think tanks », les personnalités des médias, les « activistes » et les politiciens qui ont craché des mensonges. Et ils se demandent pourquoi la République Islamique a coupé Internet ?
Washington a ouvertement offert son soutien aux émeutiers avec Mike Pompeo, toujours plus méprisable, qui s'est même rendu sur Twitter où il a demandé aux « manifestants iraniens » de lui envoyer des photos et vidéos des « crimes du régime ». Quelques jours plus tard, Washington a sanctionné le Ministre de l'Information de la République Islamique pour la panne d'Internet.
Voyant qu'ils ne pouvaient pas intimider l'Iran et le soumettre par des menaces de guerre imminente, ils ont placé leurs espoirs dans la subversion et les attaques internes. Une fois de plus, ils ont échoué parce qu'ils ne comprennent pas la République Islamique depuis plus de 40 ans maintenant. Ce pays n'est PAS comme la plupart des autres pays, ce n'est pas comme la Bolivie où les chefs de l'armée, ouvertement soutenus par Washington, pourraient facilement renverser le gouvernement. C'est précisément pour cette raison que l'IRGC a été créé. Si jamais l'armée iranienne devait tenter un coup d'État, l'IRGC, qui est beaucoup plus puissant que l'armée, l'écraserait immédiatement.
Au Liban, Washington s'est exposé et s'est rendu complice des émeutes lorsque l'ancien ambassadeur des États-Unis au Liban, Jeffrey Feltmann, a déclaré que « les manifestations et les réactions des dirigeants et des institutions libanais à ces manifestations coïncident heureusement avec les intérêts des États-Unis ». Partout où Washington « soutient » des manifestations et des émeutes, on peut en conclure qu'ils y sont pour quelque chose. Les protestations au Liban sont un peu plus compliquées que les protestations plutôt évidentes en Iran et en Irak.
La fermeture des routes principales et l'inaction délibérée des forces de l'armée libanaise en raison des pressions US ne sont pas surprenantes. Les routes principales fermées ont été soigneusement sélectionnées. Ils ont fermé les routes reliant le Sud-Liban à Beyrouth et reliant Baalbek et la route de Damas à la capitale Beyrouth. Ces zones sont principalement habitées et exploitées par les chiites. Les routes sont bloquées principalement dans certaines zones sectaires contrôlées par des partisans du Premier Ministre sunnite Saad Hariri et de son allié druze Walid Jumbblat. La fermeture d'autres routes à Dbayeh sous domination chrétienne et à Tripoli par les partisans du sioniste et criminel de guerre Samir Geagea, chef des fameuses « Forces Libanaises », doit détourner l'attention du but principal : défier le Hezbollah.
L'objectif est de forcer le Hezbollah à descendre dans la rue pour affronter les coupables qui bloquent les routes. Le Hezbollah en est conscient et essaie d'éviter de répondre aux provocations.
L'objectif n'est pas de voir le Hezbollah vaincu par les affrontements initiaux ; la puissance de feu, l'entraînement et l'organisation militaire du Hezbollah ne peuvent être vaincus par des mercenaires enthousiastes et des locaux. L'objectif est de priver le Hezbollah de sa légitimité et de payer un lourd tribut pour ses victoires « impardonnables » en Syrie et en Irak et son soutien aux Palestiniens et aux Yéménites.
Malgré ce que l'on prétend au sujet de l'économie libanaise, les problèmes financiers du pays ne sont pas le principal problème. Leur dette (environ 35 milliards de dollars) correspond à ce que l'Arabie Saoudite saigne chaque année dans sa tragique guerre de la terreur contre le Yémen.
Les éléments sectaires et l'intervention étrangère parviennent à détourner l'attention des demandes nationales réelles qui accablent les Libanais depuis des décennies. L'intervention étrangère ne s'appuie pas sur les demandes justifiées des manifestants dans sa confrontation avec le Hezbollah. Elle s'appuie sur des Libanais sectaires qui veulent contribuer de l'intérieur à la chute du Hezbollah. Cela n'est pas surprenant car le Liban est une plate-forme où les États-Unis, l'UE et les Saoudiens sont fortement présents et actifs contre l'Axe de la Résistance.
En Irak, l'Axe Sioniste a poursuivi sur le même thème, s'inscrivant dans une perspective géopolitique : les protestations au Liban et en Irak voisins sont présentées comme une insurrection régionale contre l'influence iranienne. Le sioniste Mark Dubowitz, PDG de la Fondation pour la Défense des Démocraties, un groupe de réflexion hawkish, a honteusement affirmé que les peuples du Liban et de l'Irak, mais aussi ceux de l'Iran, « réclament activement la restitution de leur pays à la République Islamique occupante ». En d'autres termes, il affirme que la République Islamique occupe son propre pays. C'est à ce niveau qu'ils s'abaissent.
Pourtant, certains éléments parmi les manifestants en Irak ont attaqué et incendié des consulats iraniens. Pourquoi cela ? Comment le fait d'incendier les consulats iraniens à Nadjaf et à Karbala les sauvera-t-il de la pauvreté et de la privation de leurs droits ? Qui sont ces gens qui prétendent que l'Iran est responsable de la misère de l'Irak ? Ont-ils souffert d'une perte de mémoire au cours de ces 16 dernières années ? Qui a sanctionné l'Irak, entraînant la mort d'un demi-million d'enfants irakiens ? Qui a prétendu que ça en valait la peine à la télévision nationale ? Qui a envahi l'Irak et humilié le pays, l'a occupé pendant 8 ans et a volé ses ressources ? Qui a largué de l'uranium appauvri sur les villes irakiennes, provoquant encore aujourd'hui la naissance d'enfants défigurés et mutants ? Qui a lâché Daesh sur l'Irak ? Et surtout, qui est intervenu immédiatement pour sauver l'Irak lorsque les chiens de Washington étaient aux portes de Bagdad à l'été 2014 ? Il apparaît clairement que les Saoudiens et les Étasuniens ordonnent à ces voyous d'attaquer l'Iran en Irak. Heureusement, ils ont aussi été exposés en Irak. Le Ministère irakien des Affaires Étrangères a condamné l'incident avec la plus grande fermeté, affirmant que l'attaque avait été perpétrée « par des étrangers... éloignés de la réalité des manifestations qui se déroulaient dans un certain nombre de villes irakiennes ».
« Nous pensons que leur objectif est clair : nuire aux relations historiques entre l'Irak et l'Iran et les pays du monde dont les missions sont en Irak », a-t-il déclaré.
Le Ministère a en outre mis en garde contre « l'entrée de personnes qui veulent détourner les manifestations. Le consulat de Najaf a été exposé à des preuves évidentes que leurs agendas sont éloignés des demandes nationales ; nous insistons sur la nécessité de sécuriser les missions et de ne pas exposer ceux qui y travaillent ».
Le grand Ayatollah Ali Al-Sistani, le plus haut dignitaire religieux irakien, a averti que les ennemis de l'Irak et les groupes affiliés dans le pays complotent pour créer des conflits internes et ramener le pays à « l'ère de la dictature », une référence apparente à l'ancien gouvernement de Saddam Hussein.
S'adressant aux fidèles lors des prières du vendredi dans la ville sainte de Karbala, le Grand Ayatollah a exhorté les manifestants à prévenir les attaques contre les personnes et leurs biens et à prendre leurs distances avec ceux qui commettent de tels actes.
« Il est impératif que les manifestants pacifiques se séparent des rangs des individus non pacifiques et coopèrent pour repousser les saboteurs et ne leur permettent pas d'utiliser les manifestations pacifiques pour endommager et attaquer les biens des citoyens », a déclaré un représentant de l'Ayatollah Sistani en prononçant un discours du chef religieux.
« Les ennemis et leurs leviers, afin d'atteindre leurs objectifs malveillants, projettent de semer le chaos et de plonger le pays dans des conflits internes, puis de le rendre à la dictature, tous doivent travailler ensemble pour leur enlever cette opportunité », a-t-il ajouté.
Il y a quelques mois, le quotidien libanais de langue arabe al-Akhbar rapportait que des sources irakiennes avaient découvert un plan visant à installer un homme fort militaire favorisé par les États-Unis en créant un vide de pouvoir dans le pays.
La tendance évidente observée tant au Liban qu'en Irak est que ce grand complot vise la République Islamique.
L'Iran a battu la communauté internationale lorsqu'il a contribué à empêcher la chute du gouvernement à Damas après des années de guerre. Il a efficacement soutenu le Hezbollah et les Palestiniens contre Israël, il a soutenu l'Irak et empêché le terrorisme de prendre pleinement le contrôle du pays. L'Iran a également soutenu la défense du Yémen contre la guerre pathétique et criminelle de l'Arabie Saoudite. Ces mesures ont créé beaucoup d'ennemis à l'Iran, et ils sont tous déterminés à se venger d'années d'humiliation et d'échec.
C'est l'heure la plus importante pour l'Axe de la Résistance, il doit survivre à ce complot, sinon la région entière brûlera et tombera entre les mains des sionistes.
source : The Empire strikes back - US incited unrest in Iraq, Lebanon and Iran is Washington's revenge against the Islamic Republic
traduit par Réseau International