Entre 800 000 et 1,5 million de Français étaient dans la rue contre le projet de réforme de retraites voulue par le gouvernement. Si l'exécutif affiche sa sérénité, l'ampleur de cette mobilisation préfigurerait-elle une séquence difficile pour lui ?
800 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et environ 1,5 million selon la CGT, sont descendues dans la rue, le 5 décembre, partout en France. Des secteurs entiers d'activité ont tourné au ralenti dans le cadre d'une mobilisation massive contre la réforme des retraites, promesse phare du quinquennat d'Emmanuel Macron.
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Selon ces chiffres, cette mobilisation sociale est la plus importante depuis les manifestations contre le projet de réforme des retraites en 2010, sous le gouvernement de François Fillon, et se rapproche de la grève de décembre 1995 contre le plan Juppé (1 000 000 selon les autorités, 2 200 000 selon les syndicats).
La plupart des manifestations se sont déroulées dans le calme avec des cortèges bien encadrés par les syndicats. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a d'ailleurs «rendu hommage» aux syndicats, notant que dans «un très grand nombre de villes», les manifestations «se sont bien passées».
Des casseurs ont toutefois intégré la mobilisation, notamment dans la capitale, et des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre. A Paris, des individus ont notamment renversé et incendié une remorque, et les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour répliquer à des jets de projectiles.
Le début d'un «grand bras de fer» avec le gouvernement, assure Mélenchon
Avant d'avoir eu connaissance de l'ampleur du mouvement social, le matin, l'Elysée avait annoncé que le président Emmanuel Macron était «calme et déterminé à mener cette réforme, dans l'écoute et la consultation», précisant que «le Premier ministre s'exprimerait vers le milieu de la semaine prochaine sur l'architecture générale de la réforme». «Il reste des marges de négociation», a assuré la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.
Le gouvernement va-t-il revoir sa copie ? Les syndicats font en tout cas pression. La grève à la RATP est d'ores et déjà reconduite jusqu'au lundi 9 décembre. A la SNCF, la direction prévoit encore 90% de TGV et 70% de TER annulés le 6 décembre. Le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon s'est déclaré pour sa part «optimiste» et a estimé que la mobilisation du 5 décembre était le début d'un «grand bras de fer» avec le gouvernement.
La présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a également souligné l'ampleur de la mobilisation, la jugeant suffisante pour contraindre le président de la République à mettre en place un référendum sur la question des retraites.
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En reproduisant une telle démonstration de force, les opposants à la réforme des retraites pourraient-ils être en mesure de faire ployer l'exécutif ? En tout état de cause, la CGT, qui faisait partie des organisateurs de la mobilisation de ce 5 décembre, a promis, dans une publication interpellant Emmanuel Macron sur Twitter : «On continue !»
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